On a vu au Festival Off d’Avignon – l’humour décapant de Mémé Casse-bonbons

Publié le 23 juillet 2015 à  1h14 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  19h30

Tour à tour follement drôle ou terriblement émouvante, Anne Cangelosi  campe une Mémé casse-bonbon d’anthologie (Photo D.R.)
Tour à tour follement drôle ou terriblement émouvante, Anne Cangelosi campe une Mémé casse-bonbon d’anthologie (Photo D.R.)

Anne Cangelosi c’est la mémé; et quelle mémé! Casse burnes comme on dirait ici, «roumpe dati». Elle est fille de La Bouilladisse et voue une haine aux racines ancestrales à ses voisins de La Destrousse, les «destrouchiens», contraction, dit-elle, de «désespérés et de chien». Le ton est donné. Dans le chapitre 2, qu’elle joue les jours pairs, elle est envoyée dans une maison de retraite. Et là, entre souvenirs et réalité, elle va donner des tartes à tout le monde. A commencer par sa famille, son neveu Robert et sa «boudinasse» de femme et leurs enfants «la corde», adolescente gothique et «la glu» le gamin de six ans qui lui colle aux basques…
Après avoir raconté un «conte de fée» totalement dément au petit, qui finit éventré dans le conte, la mémé est envoyée en maison de retraite. Et s’en donne à cœur joie de dénoncer le sort réservé aux anciens dans ces maisons toute en se remémorant ces moments du passé qui ont marqué sa vie, notamment le jeu du savon au lavoir du village qui devenait le confessionnal sans curé des turpitudes avouables, ou non, des femmes du coin. Pas sûr que le touriste festivalier de passage comprenne tout de cet humour «made in Marseille» mais pour les «initiés» que nous sommes, certains passages sont à ranger d’ores et déjà au rang de l’anthologie. Anne Cangelosi, avec ce one woman show, réussit une prouesse énorme et campe une «mémé» inoubliable.
Alors c’est vrai que le propos est parfois un peu cru, que le spectacle est sans concession, mais la comédienne réussit le tour de force de nous faire rire aux éclats, mais aussi de presque nous tirer des larmes d’émotion. Une vraie performance à ne pas louper. Sinon vous pourrez retrouver le chapitre 1 au Théâtre Toursky à Marseille le 4 mars 2016… Et c’est loin mars 2016 !
Michel EGEA

Pratique: «Mémé casse-bonbons» au Théâtre Le Forum, place de l’Horloge à 17 heures. Jours impairs chapitre 1, jours pairs, chapitre 2. Jusqu’au 26 juillet. Réservations au 04 90 89 93 89.

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