On a vu au Grand Théâtre de Provence, les batailles et les victoires de Laurence Equilbey et de ses troupes

Publié le 11 octobre 2014 à  19h56 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h22

Laurence Equilbey à la tête des musiciens de Insula Orchestra et du chœur Accentus pour donner «Batailles et Victoires» après le «Requiem» de Mozart qui vient de paraître chez Naïve. (Photo Julien Mignot).
Laurence Equilbey à la tête des musiciens de Insula Orchestra et du chœur Accentus pour donner «Batailles et Victoires» après le «Requiem» de Mozart qui vient de paraître chez Naïve. (Photo Julien Mignot).

Programme pour le moins original, vendredi soir à Aix-en-Provence, pour Laurence Equilbey, le chœur Accentus et Insula orchestra et les solistes Nuria Rial, Marianne Crebassa, Benjamin Hulett et Johannes Weisser. A l’affiche «La Messe du Couronnement» de Mozart, mais aussi, et surtout, en seconde partie, les insolites cantates «König Stephan» (Le Roi Étienne) et «Kampf und Sieg» (Bataille et Victoire) respectivement de Beethoven et de Weber. «C’est un programme que j’ai composé à la demande de la Cité de la Musique», confie Laurence Equilbey. Un programme qui a permis à nombre d’auditeurs, vendredi, de découvrir les deux cantates.
La superbe « Messe du Couronnement » était donnée en première partie. C’est, assurément, l’une des compositions spirituelles les plus belles de Mozart. Pour la servir, le chœur Accentus avait aligné quelques une de ses plus belles voix et les solistes, notamment la soprano Nuria Rial, avaient décidé d’être les serviteurs talentueux de cette partition. Devant, et derrière eux, la belle formation de l’«Insula» qui, avec ses instruments d’époque, se mettait au service de sa directrice musicale pour honorer Mozart. On connaît les immenses qualités de Laurence Equilbey qui, à la tête d’Accentus, a illuminé le paysage musical ces dernières années. Aujourd’hui, elle a décidé de rajouter une corde à son arc en dirigeant un orchestre né de sa volonté. Elle le fait avec bonheur. Pour Mozart, simplement, on regrettera un léger manque de souplesse dans la direction qui engendre un caractère un tantinet austère dans l’interprétation de cette œuvre qui aurait mérité un peu plus de rondeur, de velours. Mais cette rigueur de tous les instants allait faire merveille après la pause pour Beethoven et Weber dont les deux cantates permettaient à l’orchestre de mettre en valeur son idéal pour de telles pièces dont le caractère souvent martial des parties convenait idéalement à la direction de Laurence Equilbey. Avec la cantate du Roi Étienne, Beethoven fait brille chœur et orchestre. Quelques beaux moments de musique mis en valeur par la qualité du son de l’orchestre et la maîtrise de sa directrice musicale. Mais la découverte la plus intéressante de la soirée sera la cantate de Carl Maria Von Weber. Et même si elle est consacrée à louer la victoire des alliés sur les troupes françaises à Waterloo, cette pièce superbement écrite a constitué, sans doute aucun, le point d’orgue de cette soirée. Un orchestre au son à nul autre pareil, des cordes somptueuses, des vents agréables, des cuivres dans leur jus, des percussions uniques, le tout pour accompagner un chœur puissant et majestueux et des solistes à l’unisson. Une belle découverte.
Ce concert au Grand Théâtre de Provence était donné alors que quelques jours plus tôt, chez Naïve, sortait un CD consacré au Requiem de Mozart enregistré par Insula Orchestra et Accentus, sous la direction de Laurence Equilbey. Une interprétation très particulière, et intéressante, là aussi, avec un son différent et de celui des grandes formations modernes et des ensembles baroques. A découvrir.
Michel EGEA

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