On a vu au Grand Théâtre de Provence : «Guest», les multiples visages du Groupe Grenade

Publié le 21 novembre 2014 à  13h29 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h25

Les gargouilles sont à l’honneur chez les jeunes danseurs du Groupe Grenade. Ici une répétition de « Tricksters », la création d’Alban Richard. (Photo Léo Ballani)
Les gargouilles sont à l’honneur chez les jeunes danseurs du Groupe Grenade. Ici une répétition de « Tricksters », la création d’Alban Richard. (Photo Léo Ballani)

Il y a deux ans, le Groupe Grenade, créé par Josette Baïz, fêtait ses vingt ans. Pour l’occasion, la chorégraphe avait lancé un «appel d’offres» à d’autres chorégraphes qui y avaient répondu en nombre. Avec ce matériau, Josette Baïz et Grenade avaient soufflé les vingt bougies.
L’expérience fut tellement enrichissante que deux ans plus tard, pour «Guest», la chorégraphe a souhaité revisiter les pièces d’autres maîtres et maîtresses à danser de renommée internationale. Le spectacle est né jeudi soir au Grand Théâtre de Provence offrant ainsi au Groupe la possibilité de dévoiler toutes ses facettes.
N’étant pas un «spécialiste» de l’art chorégraphique, je ne me hasarderai donc pas à porter un quelconque jugement, qui effectivement serait bien quelconque, sur la qualité technique du travail effectué par les jeunes danseurs. Je me bornerai donc à essayer de retranscrire les émotions qui m’ont traversé ce jeudi soir au long de cette heure et des poussières de spectacle.
Mais d’abord, un dénominateur commun m’a frappé : l’extrême concentration doublée d’un vrai don de soi dans chacune des chorégraphies, depuis celles offertes par les très jeunes jusqu’aux grands ados.
Pour ouvrir la soirée, la création d’Alban Richard «Tricksters» mettait en scène cinq danseurs sur cinq podiums chargés de simuler des gargouilles. Show plutôt réussi sur un rythme soutenu. Arrivait ensuite le premier grand bonheur de la soirée avec « Désert d’amour » un pas de deux de Dominique Bagouet transmis par Michel Kelemenis. Que de beauté et d’émotion dans cette chorégraphie si sensible, mais aussi si explicite quant au propos développé. J’en ai encore les images dans la tête. Superbe.
Suivait «Concerto» de Lucinda Childs, une prouesse répétitive de sept danseuses consacrant la rigueur du travail et la beauté du geste.
Toujours autour du thème des gargouilles, les chorégraphies des enfants détendaient avec bonheur l’atmosphère entre les pièces. Autre grand moment de cette soirée, « Entity » de Wayne McGregor mettait en scène des duos très physiques, parfois violents, superbement réglés.
Appréciés, aussi, le « Spotlight solo » de Rui Horta et « Brilliant Corners » d’Emanuel Gat.
Dernière pièce et, point d’orgue de la soirée, la chorégraphie de Hofesh Shechter, «Uprising», mettant en scène sept danseurs. Un moment captivant, lui aussi très physique, très bien servi par les danseurs mis en valeur par une lumière de grande qualité. Un final somptueux pour ce spectacle qui a séduit le béotien que je suis en matière de danse… Peut-être un peu moins béotien depuis jeudi soir grâce à Josette Baïz et aux danseurs du Groupe Grenade. Merci.
Michel EGEA
Pratique. Retrouvez « Guest » samedi 22 novembre à 20h30 au Grand Théâtre de Provence. Tél. 08 2013 2013.

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