On a vu dans le Off d’Avignon : Stéphane Boucher portrait d’un affreux, sale et méchant

Publié le 23 juillet 2014 à  22h18 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h05

Stéphane Boucher dans « Confiance » (Photo D.R.)
Stéphane Boucher dans « Confiance » (Photo D.R.)

Il entre en scène et d’emblée on sait que ça va dézinguer fort ! On ne se trompait pas ! En quelques minutes Stéphane Boucher nous propose dans « Confiance » son nouveau spectacle de découvrir son antihéros Patrick Plumard, narcissique prétentieux, machiste et feignant, profiteur aussi, qui maltraite moralement son épouse en lui soutirant de l’argent et, en vivant à ses crochets. On peut dire de ce Plumard-là, pour reprendre le titre d’un célèbre film italien, qu’il est affreux, sale et méchant. Définitivement, en plus, sans aucun espoir de rachat ou de prise de conscience lucide. Il est gratiné le Patrick ! Il rêve de s’acheter une puissante voiture de luxe, avec le chéquier de son épouse, fréquente quelques bras cassés avec qui il refait le monde, il soliloque à bouche que veux-tu et nous montre en vrai personnage à la Audiard que les «c…ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît». Pour être imbécile professionnel notre Plumard n’en est pas moins veule et l’on verra lors d’une séance musclée au commissariat, où notre bonhomme atterrira après s’être fait interpellé, que le courage et lui ça fait deux. Drôle, inventif, ce one-man show intitulé «Confiance» montre toute l’étendue théâtrale de Stéphane Boucher. Déguisé en japonais, en gourou avide d’argent, en beauf relooké, le comédien excelle dans ce qu’il faut appeler des rôles de composition. On peut regretter que l’écriture de certains des sketches composant le programme souffre par moments de faiblesse formelle, mais cela n’entrave en rien la dextérité de l’acteur. On se régale et on peut y aller vraiment avec «Confiance» !
Jean-Rémi BARLAND

Stéphane Boucher dans «Confiance» A la Luna, à 17h25.
Réservations au 04 90 86 96 28.

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