Orientations budgétaires Paca : l’ambition de faire mieux pour l’emploi avec moins

Publié le 2 février 2016 à  21h48 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  21h38

L’ambiance était une nouvelle fois lourde à la plénière de la Région Paca avec un FN qui a découvert une nouvelle technique, le rappel au règlement, dont il use et abuse, lorsqu’il ne demande pas des suspensions de séance. Quant au fond, pour ce parti, c’est ce qui lui manque le plus. Une réunion qui a été l’occasion de présenter les orientations budgétaires 2016 de la nouvelle majorité. Tour à tour, Christian Estrosi, le président LR de l’institution, Julien Aubert, LR, vice-président délégué aux finances et à la rationalisation des dépenses de fonctionnement et Robert Beneventi, rapporteur du budget, ont présenté ce document auquel, sans surprise, le FN exprimera son désaccord.

«Notre seul objectif est de gagner la bataille pour l’emploi»

(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)

Christian Estrosi, avec ce dossier, trace les grandes orientations politiques de l’année à venir, des choix financiers qui sont réalisés. Il martèle une nouvelle fois: «Notre seul objectif est de gagner la bataille pour l’emploi grâce aux compétences renforcées par la loi NOTRe en ce domaine». Et d’observer : «Avec seulement 6% du budget consacrés à l’action économique, notre région est aujourd’hui celle qui consacre le moins de moyens à cette compétence.» «Ce budget, que nous adopterons au mois d’avril, prévient-il, adressera tout d’abord un message clair aux entreprises». Et de mettre en exergue les mesures qu’il entend mettre en place dont un guichet unique pour les entreprises et la création d’un Fonds d’investissement toujours pour les entreprises. «Nous lancerons également, poursuit-il, les études d’implantation des 12 futures opérations d’intérêt régional qui, sur des zones géographiques que nous choisirons avec les représentants du monde économique et les élus des territoires, seront porteuses d’emplois autour des filières d’excellence». Il ne manque pas d’insister sur sa volonté de voir Paca devenir une smart région, avançant notamment: «L’aide à l’implantation des entreprises innovantes et les incitations fiscales seront renforcées par une politique foncière plus favorable». De même, une étude est annoncée: «pour valoriser nos atouts par de grandes campagnes de promotion à l’international qui seront pilotées par l’agence de marketing régional qui sera installée d’ici trois mois». Les pôles de compétitivité seront renforcés et d’ici le mois de septembre, «le Small Business Act pour lequel nous nous sommes engagés sera lancé. Il permettra à nos TPE et PME un accès plus facile aux marchés publics, via des clauses que nous allons instaurer, et sera créateur d’emploi». Il en vient à la formation annonçant un objectif est de 50 000 apprentis en 2020. «Pour ce faire nous allons créer une banque régionale de l’apprentissage et je propose d’abaisser à 14 ans l’âge de l’apprentissage; de faire de la région le pilote unique de cette filière et de supprimer ces normes qui interdisent à l’apprenti-maçon de manier une truelle ou à l’apprenti-charpentier de monter sur une échelle». Il n’omet pas de signaler qu’il a eu une entrevue avec le Premier ministre pour obtenir une renégociation du contrat de Plan État-Région «qui privait notre territoire de 430 millions d’euros d’investissement».

«Nous lançons, dès cette séance, la construction du lycée de Châteaurenard »

Il en vient au volet lycée pour annoncer la réhabilitation des lycées Paul Augier à Nice et André Honnorat à Barcelonnette. «En ce qui concerne les nouveaux lycées, nous lançons, dès cette séance, la construction de celui de Châteaurenard et nous poursuivrons avec le lycée Saint-Mitre à Marseille». Concernant les déplacements: «Nous les favoriserons en investissant dans les infrastructures ferroviaires, les transports urbains, les pôles d’échanges multimodaux, comme celui de Draguignan et les infrastructures routières comme la poursuite du financement de la L2 à Marseille et la liaison Est-Ouest au sud d’Avignon». Le président de Région évoque ensuite l’importance qu’il accorde à l’équilibre entre les territoires, à la sécurité. En ce qui concerne la culture, il entend garantir «l’équité en matière de subventions aux associations en se fondant sur deux critères : assurer la liberté de création, renforcer la capacité de diffusion des créateurs. Ensuite nous soutiendrons les communes qui investissent pour rénover ou valoriser leur patrimoine bâti. Et, nous accompagnerons le tissu de festivals qui contribue largement au rayonnement de la région». Dans ce cadre, Christian Estrosi annonce deux mesures au rang desquelles Le soutien aux initiatives «visant à élargir les programmations au-delà de la saison d’été»; la création d’un Pass festival régional qui permettra d’associer, dans un même outil de réduction, les institutions de notoriété nationale, voire internationale et, celles dont le rayonnement est plus local, «afin que la fréquentation des uns soit aussi utile à la croissance des autres». Et de rappeler une nouvelle fois que les finances de la Région sont fragilisées par les baisses successives des dotations de l’État «qui représentent, entre 2014 et 2017 une perte cumulée de 252 millions d’euros».
Dans ce contexte, le nouvel exécutif affiche comme objectif de préserver l’épargne, «afin de conserver une capacité d’intervention à la hauteur des besoins et des attentes des territoires». En matière d’investissement, l’exécutif prévient : «Compte tenu des délais généralement attachés aux opérations d’investissement, les crédits de paiement d’investissement prévu au budget primitif 2016 seront essentiellement destinés à couvrir une partie des autorisations de programme affectées avant le 31 décembre 2015». Concernant l’endettement de la région : «Grâce à la baisse des taux d’intérêt, les frais financiers liés à la dette devraient être contenus : le budget principal 2016 prévoit ainsi une charge d’intérêt de 53,8 millions d’euros, en baisse par rapport à la prévision du précédent budget (55,5 millions d’euros) et en légère progression par rapport aux dépenses effectivement réalisées (52,8 millions d’euros)».
Michel CAIRE

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