PLUi de Marseille-Provence: Un avis favorable de la commission d’enquête mais avec des réserves et des recommandations

Publié le 22 mai 2019 à  8h35 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  11h45

Jean Montagnac, président du Conseil de territoire Marseille Provence (18 communes) [[ l’un des six groupements qui composent la Métropole Aix-Marseille-Provence]] et Laure-Agnès Caradec, vice-présidente, en charge de l’urbanisme du CTMP se félicitent de l’avis favorable -assorti de huit réserves et d’autant de recommandations-, émis par la commission d’enquête sur le Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi).

Laure-Agnès Caradec et Jean Montagnac  (Photo Mireille Bianciotto)
Laure-Agnès Caradec et Jean Montagnac (Photo Mireille Bianciotto)
Du 14 janvier au 4 mars 2019, une enquête publique d’ampleur s’est déroulée sur les 18 communes du Territoire Marseille Provence. Elle concernait le projet de PLUi (Plan Local d’Urbanisme intercommunal). «Ce fut la plus grande concertation de France pour un document d’urbanisme», déclare Jean Montagnac, maire (LR) de Carry-le-Rouet, président du Conseil de territoire Marseille Provence (CTMP). Au total, plus de 5 400 observations ont donné lieu à plus de 7 700 requêtes, dont un tiers de demandes individuelles [[Il n’y aura pas de réponse individualisée mais un rattachement à l’une des 11 thématiques générales]], qui ont été recueillies au fil des 161 permanences de la commission et sur le site. Les requêtes les plus nombreuses concernent l’urbanisme général, voirie/mobilité, protection, équipements, logement/habitat. Enfin, c’est Marseille, la ville centre du territoire qui est touché par le plus de requêtes. La commission d’enquête a adressé ses réserves et recommandations à l’exécutif du conseil de territoire qui doit les lever et/ou les prendre en compte, pour élaborer un nouveau document d’ici à la fin 2019 avant de voter ce PLUi remanié et de le mettre en œuvre dès le début 2020. son_copie_petit-351.jpgLaure-Agnès Caradec qui a piloté cette enquête publique souligne d’abord que ce document d’urbanisme «fait l’équilibre entre le développement nécessaire en termes d’urbanisation et la préservation des grands équilibres en préservation des grands paysages, d’espaces boisés classés, d’espaces agricoles et naturels». Précise que la ligne conductrice «c’est la cohérence urbanisme transport, (…) là où on a des axes structurants de transport, on développe l’urbanisme». Le PLUi fait la part belle à une analyse au plus près des quartiers et lieux de vie avec les Opérations d’aménagement et de programmation (AOP). A Marseille, l’AOP Michelet, entre le Corbusier et l’immeuble le Brasília, est parmi les plus débattus avec 426 requêtes et une pétition de 5 038 signatures. Laure-Agnès Caradec se veut rassurante. Parle d’une vraie réflexion sur ce périmètre «qui intègre la qualité patrimoniale, à la fois de la Cité radieuse et du Brasília» avec «la nécessité de végétalisation» de ce site très minéralisé, les équipements publics (une école avec un grand parvis)», la prévention inondations, des parkings, des immeubles de différentes hauteurs pour respecter des «points de vue», en particulier ceux de la Cité radieuse. Elle assure comprendre «l’émoi» provoqué par la «représentation graphique» de ce qui, selon elle, «n’est pas un projet mais des intentions», avant de promettre 1 000 logements, «moitié moins» des 2 000 possibles et la poursuite du «travail à la fois de concertation et de réflexion». Parmi les réserves de l’enquête publique, au titre de la protection de l’environnement, dans le secteur de la colline Périer et du Roucas Blanc, il est demandé de «renforcer les EBC, (Espaces boisés classés) et les EVP, (Espaces verts protégés) pour une meilleure protection de la TVB, (Trame verte et bleue) et des grands paysages de Marseille». L’élue rappelle que le PLUi ne règle pas des problèmes de voisinage mais pose des règlements, comme «respecter les grands paysages, la particularité de ce grand territoire qui est un territoire très vert.» Pour elle, la colline Périer/Roucas Blanc que l’on voit boisée et verte de la mer ou dans une photo aérienne est à préserver, avec des espaces boisés classés, tout en gardant «la possibilité d’évolution très mesurée du bâti». Enfin, indique que le rapport de 1 500 pages est en ligne sur marseille-provence ) avec ses réserves (dont celle sur le Roucas Blanc) et recommandations, «nous allons pouvoir travailler à la levée de ces réserves et ses recommandations et donc à l’amélioration de notre document, ce dont on pourra juger quand le PLUi définitif sera connu.» Sont aussi présentes des réserves au niveau du patrimoine urbain. Laure-Agnès Caradec élargit d’abord la notion de patrimoine qui comprend parfois du non-bâti, «un jardin par exemple» et souligne le travail accompli par ses services pour l’inventaire de ce patrimoine et le travail pour produire 1 000 fiches supplémentaires, en sus des 800 déjà réalisées. Pour le logement social, une recommandation demande de «ne pas attendre l’approbation du PLH (Plan local de l’habitat) métropolitain, pour agir en matière de logements sociaux et initier la mise en œuvre des rééquilibrages par arrondissement sur Marseille». Elle dit attendre justement ce PLH, pour l’intégrer au PLUi définitif. Ce PLH qui n’a pas été voté mais reporté, en conseil métropolitain du jeudi 16 mai 2019. Pour la Commission d’enquête, «le drame de la rue d’Aubagne a mis en lumière les insuffisances du PLUi en termes de logement/habitat». Une grande partie des requêtes, relevant de cette problématique, concernent le PLH métropolitain» mais «il est nécessaire que le PLUi anticipe les orientations du PLH tant en ce qui concerne le nombre de logements que leur localisation». Pour le Préfet, les objectifs globaux de production de logements locatifs sociaux «ne permettent pas de rattraper le taux légal de 25% dans 15 des 18 communes du territoire». «A Marseille, elle rappelle que le Scot, prescrit un rééquilibrage de l’offre d’habitat social entre les arrondissements». «Avec le PLU actuel de la Ville, le seuil de 30% de HLM s’imposait pour toute opération d’au moins 120 logements. Le PLUI améliore déjà la situation. On va tenir compte de l’avis de la commission et l’abaisser en dessous de 100 logements». Enfin, Laure Agnès Caradec regrette que le Plan «n’explore pas la part que la réhabilitation du parc privé et la lutte contre l’habitat indigne qui pourraient apporter aux objectifs de production de logements sociaux…». laure_agnes_caradec_projet_de_plui_17_05_2019.mp3 Propos recueillis par Mireille BIANCIOTTO

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