Plénière. La région Sud présente ce vendredi matin un budget 100% climat…

Publié le 16 décembre 2022 à  8h04 - Dernière mise à  jour le 9 juin 2023 à  20h24

Région-pilote de la planification écologique en France, la Région Sud va franchir un nouveau palier, lors de la séance plénière qui se tient ce vendredi 16 décembre, propose le premier budget d’Europe 100% dédié au climat. L’objectif avancé est notamment la création d’un critère climat applicable dans tous dossiers soutenus par la collectivité afin de lutter et adapter le territoire aux conséquences du dérèglement climatique.

Renaud Muselier, président de Provence-Alpes-Côte d'Azur ©Destimed/RP
Renaud Muselier, président de Provence-Alpes-Côte d’Azur ©Destimed/RP

Renaud Muselier, président Provence-Alpes-Côte d’Azur a présenté, en amont de la séance plénière, le budget primitif 2023. Il s’inscrit dans la logique mise en place depuis 2017 qui fait de la question climatique le cœur des politiques publiques régionales, avec son Plan climat « Une COP d’Avance », autour de 5 axes : l’Air, la Mer, la Terre, l’Énergie et les Déchets. Un budget qui s’élève à 2,86 Milliards d’euros. En hausse de 17,4% par rapport à 2022 (2,316 Milliards d’euros). Le président de région précise que cette hausse de +423,3 M€ s’explique par «une augmentation des dépenses réelles de fonctionnement de 216,9 M€; du remboursement de capital de 6,9 M€; des dépenses d’investissement de 199,5 M€».

«Marseille a été fabriquée par son port»

Renaud Muselier souligne que ce nouveau budget 100% climat donnera lieu à des actions très concrètes, dans tous les domaines de compétence de la Région. Il évoque en premier lieu l’opération «Escales Zéro Fumée» : 30M€ de financements régionaux et européens, pour électrifier l’ensemble des navires à quai. «Marseille a été fabriquée par son port et, aujourd’hui, les Marseillais détestent ce port. A partir de là nous avons œuvré pour l’électrification des quais. Le mouvement a touché d’autres ports et nous franchissons maintenant un nouveau cap avec le fonds d’un milliard d’euros que nous venons de lancer lors de Méditerranée du futur». De citer également l’opération «5 millions d’arbres». «Il s’agit de planter un arbre par habitant sur le territoire, en forêt comme en ville. La Région finance 80% des plants d’arbre, en partenariat avec l’ONF et les professionnels de la filière bois».

«Dès 2023, tous les cars régionaux décarbonés dans les Alpes-Maritimes»

Le président de région en exergue les transports 100 % décarbonés d’ici 2030. «Dès 2023, la totalité des cars régionaux sera décarbonée dans les Alpes-Maritimes, département pilote de cette transition. 150 cars électrique ou bio-GNV rouleront, pour un coût total de 400 millions d’euros pour la Région».

Le Contrat Lycées Responsables porte sur 1,5 milliard d’euros, Renaud Muselier indique que désormais «tous les travaux retenus devront adopter le critère climat, pour en finir avec les passoires thermiques et améliorer les conditions d’étude de nos lycéens. Nous poursuivrons également le développement des circuits courts et l’amélioration de la gestion des déchets et du gaspillage alimentaire. Et, en 2024, 40% de nos lycées auront déployés des panneaux photovoltaïques».

La Région, avec «Nos communes d’abord», consacre 20M€ en 2023 à l’accompagnement des projets verts des communes. «Désormais tous les maires de la région doivent, à compter du 1er janvier, inscrire les critères du plan climat pour voir leurs dossiers retenus.»

«Une dimension environnementale dans toutes nos actions»

«On injecte une dimension environnementale dans toutes nos actions», poursuit Renaud Muselier en prenant l’exemple de l’Économie verte et bleue de la Région, «avec le lancement du fonds d’investissement Terra Nea, dédié aux grands projets d’infrastructure pour la transition écologique et énergétique des entreprises». En parallèle, pour les PME, poursuit-il: «Nous doublons le budget consacré au dispositif phare CEDRE d’accompagnement sur mesure et de soutien aux financements de leurs efforts de verdissement». Par ailleurs pour passer aux métiers de demain, ont été créés des modules « Engagement climatique » dans toutes les formations et, en 2023, aura lieu le lancement du dispositif «Plan métiers verts de demain».

Enfin, le programme Culture responsable verra le lancement du « référentiel écolo », un site de bonnes pratiques, conçu par Arsud, pour les professionnels du secteur culturel.

Ainsi, plus de 30 milliards d’euros seront mobilisés par l’Europe, l’État et la Région, sur la période 2023-2028 : 15 milliards de crédits régionaux jusqu’en 2028, 10 milliards de crédits européens d’ici 2028, 5,1 milliards de crédits d’État d’ici 2027. L’objectif de la Région est de «gagner 10 ans sur les objectifs nationaux avec une région neutre en carbone dès 2040 et devenir la première région neutre en carbone d’Europe».
Michel CAIRE


En marge de la présentation de la plénière

[(Référent régional de Renaissance
Renaud Muselier a évoqué son adhésion à Renaissance. «J’ai rejoint ce parti pour ma région, pour aider la France mais je n’ai aucune envie d’entrer au gouvernement, cela m’a été proposé, j’ai refusé et je tiens à dire que je ne suis dans aucune écurie présidentielle». Il signale par ailleurs: «Je deviens le référent régional du mouvement, membre de droit de tous les départements». Il apporte son soutien à la réforme des retraites: «Elle était proposée voilà dix ans par le président Larcher». Il considère qu’ «il faut trouver une solution pour ceux qui commence à travailler très jeune. Mais, cet allongement est nécessaire si on veut sauver la retraite par répartition et si on ne veut pas condamner les retraités à des retraites misérables».

Interrogé sur l’élection d’Eric Ciotti, il note: «il y a eu peu d’électeurs, une victoire peu large et il n’y a pas eu d’euphorie après la victoire. En regardant les résultats on voit que Bruno Retailleau gagne de partout, sauf dans les Alpes-Maritimes. Et je vois des responsables quitter LR» )]

Grand Prix de France: «on ferme»
Concernant le Grand Prix de France, Renaud Muselier rappelle: «Cela a été une grande aventure et un énorme succès avec 280 millions de retombées économiques sur le territoire.» Mais, regrette-t-il: «L’État ne nous a pas suivis pour ce qui est pourtant « Le » Grand Prix de France. Là où l’Italie donne 15M€ nous n’avons eu que 1,5 M€ quand nous souhaitions que l’État se mobilise à la même hauteur que les collectivités. Il faut donc fermer, le GIP et avoir tous les éclairages. Des comptes ont été transmis, trop tard. J’ai diligenté un audit flash qui montre que tout est transparent. Maintenant il faut fermer pour ne pas générer d’autres frais et je veux un liquidateur indépendant. Après il y a des sommes à payer à nos fournisseurs. En ce qui concerne la Région nous avons fait une avance sur provision de 5,8 millions pour prévoir ce cas de figure. Maintenant, il faut encore une fois fermer le GIP à la mi-février au plus tard sachant que, pour notre part, nous ne paierons pas une cotisation pour 2023».
M.C

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