Plénière de Provence-Alpes-Côte d’Azur: 22, la Cop avance

Publié le 29 juin 2018 à  0h45 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  18h52

L’axe fort de la plénière du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui se tiendra ce vendredi 29 juin, est incontestablement le climat avec un bilan d’étape et des dossiers relatifs à l’écomobilité, l’agriculture ou encore la préservation du patrimoine naturel avec la création de la Garde régionale forestière.

Renaud Muselier a présenté les axes forts de la plénière de ce vendredi 29 juin (Photo Robert Poulain)
Renaud Muselier a présenté les axes forts de la plénière de ce vendredi 29 juin (Photo Robert Poulain)
Renaud Muselier, le président de Région ne manque pas de signaler: «Cette année, chose qui n’était jamais arrivée depuis l’existence de l’institution, les élus régionaux voteront un budget supplémentaire neutre, c’est à dire sans aucune dépense supplémentaire non compensée par rapport au budget primitif». «Les besoins nouveaux, précise-t-il, sont essentiellement financés par des redéploiements de crédits, afin que l’intégralité du résultat du compte administratif 2017-15,6M€- et des recettes supplémentaires -10,6M€- soient consacrés à la réduction du recours à l’emprunt». Autre dossier d’importance, le plan « salles d’attente » que la Région va lancer et qui prévoit sur la totalité du mandat de contribuer à la rénovation et l’équipement des salles d’attente des hôpitaux de la Région. Mais là n’est pas l’essentiel pour le RN (ex FN), qui a déposé 50 amendements sur le changement de nom de la Région. Ce qui fait réagir Renaud Muselier: «Nous n’avons pas changé le nom, c’est toujours Provence-Alpes-Côte d’Azur, je ne veux simplement plus que l’on utilise l’acronyme Paca qui est laid et ne signifie rien. Le pire, et je l’avais oublié car sans cela je n’aurais pas utilisé le terme de Sud, le slogan de campagne de Marion Maréchal Le Pen était: « La France du Sud, plein Sud ». Décidément ces gens sont parfaitement inconséquents».

22% des rapports seront ainsi liés à une Cop d’avance

Renaud Muselier rappelle que le Plan Climat, voté en décembre, est composé de 100 mesures articulées autour de 5 axes représentants 20% du budget 2018 de la Région, soit 370 millions d’euros, engagement étant pris d’arriver à un tiers du budget à la fin du mandat. «86 mesures sont déjà en cours de réalisation et lors de la plénière nous allons présenté 17 rapports Plan Climat, 22% des rapports seront ainsi liés à une Cop d’avance». En matière d’écomobilité, Corsica Linea a fait appel à la Région «qui y consacrera 750 000 euros» pour l’installation de branchements à quai de ses navires. «Le dégagement de fumée en journée sera ainsi supprimé et la consommation de fioul lourd réduite de 30%», avance le Président. La Région va également adopté un nouveau cadre d’intervention en matière d’énergie, dans les domaines du bâtiment et du photovoltaïque, qui vise à permettre de soutenir l’amorçage des projets photovoltaïques ainsi que l’aide à l’identification de fonciers disponibles pour les communes. Plusieurs rapports concernent l’agriculture: «Il s’agit d’accompagner la transition vers une agriculture durable résiliente aux impacts du changement climatique». La Région adopte un nouveau cadre d’intervention doté de 2,6M€ de soutien à la recherche et l’expérimentation «indispensable pour encourager l’utilisation de nouvelles pratiques». Un fonds d’intervention d’aide aux agriculteurs ayant subi des dommages liés aux calamités qu’ont subi les agriculteurs en 2017, doté de 150 000 euros est par ailleurs créé. Également à l’ordre du jour, la création de la Garde régionale forestière dans le cadre de la guerre du feu. «Elle est composée de 110 jeunes répartis sur 13 territoires et permettra de surveiller 29% des massifs de la Région. Embauchés sur les deux mois d’été, formés par des professionnels, ils viendront renforcer, aux côtés des CCFF (Comités Communaux Feux de Forêt), les capacités de prévention» Il sera aussi question du dossier de la « Grotte Cosquer » à la Villa Méditerranée, une convention va être conclue avec l’État, propriétaire de ce monument historique, afin de disposer de l’ensemble de la documentation infographique, photographique et scientifique, nécessaire à la réalisation de ce projet. L’appel d’offres est désormais clos, deux groupes postulent, le choix du délégataire sera effectué en avril 2019 pour une livraison en septembre 2019.

«Je n’irai jamais signé chez le Préfet»

Renaud Muselier a rappelé les points de désaccords qu’il avait avec l’État. «Nous ne signerons pas la contractualisation avec l’État. Les présidents des Régions de France, des Départements et des Villes tiendront une conférence de presse en ce sens, début juillet, pour dire qu’ils refusent la recentralisation de notre pays qui représente une marche en arrière phénoménale et je n’irai jamais signé chez le Préfet tant je suis en désaccord aussi bien sur la forme que le fond avec cette volonté». Autre sujet de conflit, les CFA: «Je suis en désaccord avec la ministre du travail Muriel Pénicaud. Nos services se sont rencontrés, les siens disaient que la réforme n’entrainerait la fermeture que de 3 CFA dans la Région, les miens annoncent la fermeture de 33, après la rencontre nous maintenons ce chiffre et les services du ministère sont montés à 12… Pour moi cette réforme est valable pour le BTP et la sidérurgie, mauvaise pour toutes les autres professions. D’ailleurs le CFA que nous venons d’inaugurer à Manosque avec Christophe Castaner est en grand danger et l’inquiétude est vive au CFA de Valabre». Il évoque à ce propos la Cité scolaire internationale de Marseille: «C’est un dossier à l’arrêt depuis plus de 20 ans. La location et le foncier qui étaient de la responsabilité du maire de Marseille constituaient le dernier verrou à la réalisation de ce projet. les hypothèses d’implantation qui ont été proposées n’étaient pas bonne, le remaniement de la gouvernance de l’apprentissage fait que nous arrêtons le Campus A et donnons la priorité à la Cité scolaire internationale. La surface au sol est adaptée pour l’accueil de l’établissement avec un internat. Seules des installations scolaires sportives complémentaires restent à positionner dans l’environnement immédiat de l’établissement».

«La SNCF a peur de l’ouverture à la concurrence pour les TER sur notre territoire»

Il est un conflit qui prend de l’ampleur, c’est celui avec la SNCF: «Nous ne signons toujours pas la convention avec la SNCF et nous ne payons que le service rendu. Par mesure de chantage, la SNCF vient de décider de mettre fin au déploiement des portiques de sécurité dans les gares. Elle a décidé de lier deux thématiques qui ne peuvent l’être: la qualité du service proposé et la sécurité de l’ensemble des voyageurs du réseau. Ce chantage inadmissible est dû au fait que la SNCF a peur de l’ouverture à la concurrence pour les TER sur notre territoire». Renaud Muselier se réjouit enfin du succès du retour de la F1 sur le circuit Paul Ricard: «La Fédération internationale considère que cela a été le 4e Grand Prix le mieux organisé au monde. Pas mal pour une première édition. Les problèmes de circulation du vendredi ont été réglés dès le samedi».
Michel CAIRE

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