Plénière de Provence-Alpes-Côte d’Azur : devenir le premier budget vert d’Europe

Publié le 28 juin 2022 à  8h02 - Dernière mise à  jour le 19 décembre 2022 à  11h24

C’est une plénière très marquée par les questions environnementales qui vient de se tenir en Provence-Alpes-Côte d’Azur

Hémicycle du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur  ©Destimed
Hémicycle du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur ©Destimed

Renaud Muselier, le président de Provence-Alpes Côte d’Azur l’avait annoncé en avril: «Le temps est venu d’ouvrir un nouveau chapitre, celui du 100% COP d’avance». Une thématique qui a été au centre des débats de la plénière de la Région : «Je veux que nous allions au bout de cette logique, lancée en 2017», explique Renaud Muselier qui considère que «le grand combat du XXIe siècle sera celui de la lutte et de l’adaptation face au réchauffement climatique». Et il entend mener ce combat autour de principes «simples»: «Une politique incitative, exemplaire et jamais punitive; des dispositifs qui tiennent compte des réalités économiques et sociales; la volonté de franchir un cap en tant que région modèle en Europe, en Méditerranée.» Et souhaite que soit atteint «le rang de premier budget vert d’Europe avant la fin du mandat».

Ainsi, lors de cette plénière, un premier pas a été franchi en ce sens avec la décision de dédier au climat «100% des fonds européens engagés sur le territoire». Il est donc question de quelque 10 milliards d’euros qui seront soit directement dédiés à des projets de lutte et d’adaptation, soit soumis à des critères environnementaux exigeants de dimension européenne. Dans un objectif de pertinence, la Région demande à travailler avec le groupe régional d’experts sur le climat en Provence-Alpes-Côte d’Azur afin de réaliser un rapport régional sur le climat.

La Région Sud adopte sa nouvelle feuille de route économique

La Région Sud a placé l’industrie du XXIe siècle au cœur des priorités régionales. Ainsi, elle vient d’adopter son nouveau Schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation pour la période 2022-2028. Cette nouvelle feuille de route permettra de répondre aux défis majeurs du territoire : démographique, création d’emplois, développement des entreprises, réduction de la pauvreté et des inégalités sociales et territoriales et lutte contre le changement climatique. Dans le cadre du précédent schéma, la Région est devenue le 1er partenaire des entreprises régionales. Renaud Muselier rappelle: «Près de 15 000 entreprises ont été aidées au travers du Fonds d’investissement pour les entreprises régionales, pour plus de 300M€. L’ensemble des actions de la Région ont permis de sauvegarder ou de créer plus de 50 000 emplois». Le nouveau schéma, pour la période 2022-2028 est structuré en 5 axes stratégiques : vers une croissance régionale 100 % Plan Climat; vers une région souveraine et résiliente face aux crises; faire de la région Sud, l’une des plus innovantes d’Europe; accélérer la croissance des entreprises : compétences, international, développement et transmission; et «une Région plus simple, plus proche et plus lisible au service d’une croissance équilibrée des territoires»

Plan Climat « Gardons une COP d’avance »

Avec des dispositifs contre la sécheresse et l’équipement des pompiers, la Région Sud entend préserver ses ressources et ses forêts. Avec la prolifération des mégafeux partout en Méditerranée, les risques naturels, dont ceux directement liés aux activités humaines, sont omniprésents en Région et, le changement climatique accentue leur fréquence. Plus spécifiquement en été, «la « Guerre du Feu » est un combat primordial pour l’adaptation à la crise climatique». Pour atténuer les effets de la sécheresse la Région met en œuvre plusieurs dispositifs : 19 M€ ont ainsi été mobilisés entre 2020 et 2022 «dans le cadre du Plan Or Bleu pour soutenir le développement de nouvelles infrastructures plus économes en eau». Et afin que les agriculteurs comme l’ensemble des habitants de Provence-Alpes-Côte d’Azur ne soient pas trop durement impactés, la Région et son délégataire, la Société du Canal de Provence (SCP) «mettront en place un protocole de gestion des crises pour anticiper les situations de sécheresse ou de pénurie d’eau.»; Puis, 5M€ supplémentaires ont été alloués pour renouveler l’équipement des soldats du feu. La Région a engagé «plus de 16 M€ depuis 2016 dans la « Guerre du Feu ». Aujourd’hui, elle renforce sa mobilisation à travers l’achat immédiat de 4 premiers véhicules d’intervention.»

Un Fonds Régional de Solidarité doté de 5M€ est mobilisé pour s’adapter aux conséquences du réchauffement climatique. Que ce soit en direction du monde agricole après les épisodes de sécheresse, de gel, de grêles, en direction des communes et des entreprises après les incendies de forêt et les inondations, en direction des acteurs des territoires de montagne soumis à une conjugaison de risques ou de ceux du littoral, menacés par les tempêtes et les inondations côtières, «la Région Sud s’engage à répondre aux besoins des populations touchées en améliorant sans cesse son intervention.»

Transport : Nouvelle gamme tarifaire

Pour Renaud Muselier l’évolution des tarifs dans les transports est le fruit d’une volonté «de simplifier la tarification. Les 230 titres actuels vont être remplacés par une dizaine de titres». Une démarche qu’il inscrit dans le cadre de la «COP d’avance». Il précise dans ce cadre : «Nous investissons dans les transports plus de 600 M€ par an, 500 M€ en fonctionnement- 300 millions pour les trains, 200 millions pour les cars- et plus de 100 million pour les investissements». Renaud Muselier précise encore: «Nous investissons massivement dans le réseau ferré qui appartient pourtant à la SNCF réseau. Nous avons ainsi investi plus de 50M€ en 10 ans avec l’État pour les petites lignes. Nous investissons aussi massivement pour la sécurité de nos passagers. Plus de 100 millions lors du précédent mandat et 15 millions par an, notamment pour la garde régionale des transports qui sera, dès cet été, renforcée par des réservistes de la gendarmerie». Puis d’en venir à la nouvelle gamme tarifaire : «Nous conservons nos abonnements les plus emblématiques comme la carte ZOU Études à 90 euros par an, le demi-tarif pour les 4-11 ans, les abonnements mensuels et annuels». Mais, ajoute-t-il : «Nous doublons le nombre potentiel de bénéficiaires de nos tarifs solidaires en passant de 500 000 à plus de 1 million en baissant les seuils des quotients familiaux. De – 50 à – 90% de réduction sur tous les tarifs et abonnements». Toujours dans une ambition écologique, la Région crée un abonnement «mini-groupe» qui permet de prendre le train et les LER compétitifs par rapport à un trajet en voiture, il détaille : «-30% si vous voyagez à trois, – 40% pour 4 voyageurs, -50% pour 5 voyageurs et plus». Le président de Région explique : «Il faut savoir que lorsque l’usager achète un billet 10 euros il en coûte en réalité 50 à la collectivité. Nous avons donc fait le choix de favoriser les utilisateurs réguliers et d’inciter les utilisateurs occasionnels à modifier leur comportement et à basculer vers les abonnements». Et d’insister: «Notre nouvelle gamme tarifaire ne rapporte pas un centime de plus à la Région». «Pour financer nos tarifs plus solidaires et plus écologiques, poursuit-il, nous avons décidé de supprimer la carte 50/75. Elle offrait, pour 30 euros par an, 50% de réduction sur tous les billets de train et 75% sur un carnet de 10 trajets valable 4 mois. Elle offrait donc des réductions très importantes pour des utilisateurs très occasionnels et n’était pas assez incitative pour basculer sur des abonnements mensuels ou annuels qui permettent de réellement changer les habitudes des usagers».

Puis le président de région met en exergue qu’: «à l’issue de concertations avec les associations d’usagers, le comité des dessertes, le comité des partenaires, nous avons pris plusieurs décisions: la création d’un abonnement complémentaire Flex 10 qui permet de réaliser 10 trajets par mois avec 55% de réduction; la création d’une carte de réduction à 30 euros par an offrant 30% sur l’ensemble du réseau pour le titulaire de la carte et un accompagnateur; l’étude d’un abonnement annuel open access sur l’ensemble des réseaux régionaux d’ici fin 2023; la création d’ici fin 2023 d’un barème kilométrique régional TER réduit pour la ligne des Alpes, afin de tenir compte de la sinuosité de la ligne».

Franck Allisio nouveau président du groupe RN

Le RN sort renforcé de la présidentielle et des législatives. Il en ressort aussi différent puisque Thierry Mariani a démissionné de la présidence du groupe et que Philippe Vardon, après sa candidature -tout autant dissidente que soutenue par Reconquête (le parti d’extrême droite fondé par Eric Zemmour)- lors des législatives a conduit à son exclusion du groupe RN de la Région. Et c’est le tout nouveau député Franck Allisio qui devient président du groupe. Il devait parler d’«une victoire historique aux législatives» avant d’affirmer: «Nous serons une opposition claire, forte, ferme mais aussi intelligente qui vous soutiendra chaque fois que vous œuvrerez pour le bien de la région et de sa population…».
Michel CAIRE

[(La Région Sud met en place un Centre de réponse pour les cyberattaques
La pandémie de Covid-19, par la généralisation du télétravail et l’accélération de la numérisation, a conduit à une croissance exponentielle des cyberattaques. Ces piratages informatiques touchent les grandes organisations, mais aussi de plus en plus les Petites et Moyennes Entreprises. Face à ce constat, la lutte contre les cybermenaces est une priorité pour la Région qui accélère son investissement et crée le Centre régional de réponse cyber.

Pour lutter contre la cybercriminalité, la Région, en lien avec l’État, l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (Anssi), la Fondation Méditerranéenne des études stratégiques et le Cyber Campus national, crée un Centre de réponse pour les cyberattaques permettant : le traitement des incidents des entreprises ou des administrations ciblées par des cyberattaques ; un service d’assistance adapté ; une réponse 7 jours sur 7 aux Très Petites Entreprises, Petites et Moyennes Entreprises et collectivités.

Le Centre de réponse vient compléter les actions déjà déployées par la Région en matière de cybersécurité : accompagner l’écosystème économique avec la structuration d’une offre de services régionale sur la cybersécurité, développer l’offre de formation régionale et renforcer le soutien à la recherche. «La digitalisation des entreprises est une priorité. Mais, pour se développer et s’épanouir, nos entreprises ont besoin de se sentir en toute sécurité. Le Centre de réponse pour les cyberattaques leur permettra d’obtenir de l’aide et des solutions en non-stop. La prochaine étape sera l’ouverture d’un Campus Cyber en région Sud. L’objectif sera de rassembler tous les acteurs de l’écosystème régional cyber pour
développer l’innovation, la collaboration et la formation
», a annoncé Renaud Muselier.)]

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