Pollution. La société « Francqueville » lance le « DPOL » machine « pratique et peu onéreuse » de dépollution des ports

Publié le 17 août 2020 à  9h34 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  11h53

Les nombreux tests menés dans le port de Toulon confirment l'efficacité du
Les nombreux tests menés dans le port de Toulon confirment l’efficacité du

Le chantier naval «Francqueville», basé à Roquefort-la-Bédoule (Bouches-du-Rhône), spécialisé dans la conception et la construction de bateaux aluminium et semi-rigides sur mesure, vient de lancer un dispositif technique qui pourrait inciter les ports de notre région à dépolluer plus facilement la Méditerranée toujours plus souillée de divers déchets… Présentation, avec son inventeur, du «DPOL».

Les ravages des rejets quotidiens des déchets en mer. La France rejette en moyenne sur un an plus de 11 200 tonnes de plastiques en Méditerranée. (Photo Francqueville/CO2 Communication)
Les ravages des rejets quotidiens des déchets en mer. La France rejette en moyenne sur un an plus de 11 200 tonnes de plastiques en Méditerranée. (Photo Francqueville/CO2 Communication)

«La France rejette en un an plus de 11 200 tonnes de plastiques en Méditerranée, et 21 % de ces déchets reviennent en moyenne chaque année invariablement sur nos côtes. Il y avait urgence à réagir», souligne Philippe Francqueville. Après plusieurs années de recherche et 7 prototypes réalisés, il vient d’aboutir à la création d’«un outil robuste et adapté aux vrais besoins des sites portuaires», explique-t-il. «Depuis mon enfance passée à la Seyne-sur-Mer, poursuit-il, je me suis toujours passionné pour réussir à inventer un jour un bateau facile à utiliser de dépollution maritime. Après avoir essuyé plusieurs échecs, je me suis rendu compte qu’il fallait se diriger vers un outil plus facile à manipuler qu’un bateau, et surtout moins cher. J’ai pensé à un support autonome et facilement déplaçable pour pouvoir être géré efficacement et sans contraintes par les équipes de maintenance des ports.» Philippe Francqueville a ainsi multiplié les tests en piscine et travaillé au quotidien durant 9 ans pour toucher au but. Avec l’aide de la CCI du Var et du Port de Toulon, le «DPOL» a pu voir le jour et devenir «complètement opérationnel » depuis les dernières semaines. Son concepteur le décrit : «C’est un système de dépollution par récupération des déchets et des hydrocarbures de surfaces adapté pour les zones portuaires. Il se présente sous la forme d’une petite machine de 35 kg, pouvant se positionner facilement dans tous les coins du port où les déchets s’amassent, avec les vagues et le vent. Son taux de ramassage est de 4 kg de déchets par minute.»

Un ingénieux système trouvé pour attirer puis conserver les détritus dans un sac de rétention

Les DPOL peuvent également se fixer entre eux
Les DPOL peuvent également se fixer entre eux

Sans électronique, l’outil se fixe au quai « grâce à des cordages d’amarrage, et se raccorde à un simple branchement électrique. » De cette manière, indique Philippe Francqueville : «Il consomme peu et permet ainsi d’éviter une mise sur batterie posant des soucis récurrents de recharge pour les équipes des ports. » La technique utilisée pour récupérer les déchets ? «Une pompe aspire de l’eau à l’arrière du dispositif pour la restituer sous pression au centre du DPOL. Ce refoulement d’eau claire entraîne un courant de surface de l’avant du DPOL vers l’intérieur du sac receveur, sur une épaisseur d’eau et une distance de plusieurs mètres, qui permet d’attirer dans son filet les détritus. Une fois dans le sac de rétention, ces derniers ne peuvent plus ressortir.»
Avec son faible poids pour une machine, le DPOL est transportable à deux personnes par ses poignets latérales et se met facilement à l’eau, simplement en le jetant d’un quai ou d’un bateau. Une fois dans l’eau, il peut naviguer avec sa propre propulsion. Mis en place et amarré, le simple branchement du DPOL à la source électrique déclenche l’action de dépollution. Plusieurs DPOL peuvent également se fixer entre eux, «en quelques clics», pour pouvoir se présenter «comme une véritable barrière flottante » dans les ports. Le prix de chaque machine, de 2 000 €, devrait inciter de nombreux ports à vite s’y intéresser.
Bruno ANGELICA

Un million de chiffre d’affaires et 15 collaborateurs
La société Francqueville a été créée en 2012. Elle intègre sans aucune sous-traitance trois compétences clefs de la construction pour proposer des bateaux totalement adaptés aux besoins de son futur utilisateur : l’architecture, la construction de la coque en aluminium et la fabrication du flotteur pour les semi-rigides. Elle a réalisé en 2019 un chiffre d’affaire de près d’un million d’€ et regroupe 15 collaborateurs. Son siège est implanté sur la zone industrielle de Roquefort-la-Bédoule (Bouches-du-Rhône).

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