Publié le 5 mai 2017 à 23h30 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h30



«Nous sommes à nouveau en 1958»
Rappelant l’histoire, la guerre, «les cohortes de gens jetés sur les routes», Jean-Marie Cavada ne cache pas sa colère concernant le refus d’accueillir des réfugiés politiques Aujourd’hui, assène-t-il: «Quels salopards sommes-nous pour avoir la mémoire aussi courte». «L’histoire, poursuit-il, est une pente longue de gens civilisés qui veulent que la réflexion prédomine sur la bataille, la stigmatisation, sur tout ce qui finit par faire de nous des animaux furieux. Et cette pente est parfois interrompue par des cataclysmes». Il parle d’une France qui, depuis trois ans est en rupture. Car, souligne-t-il: «Comment considérer un pays dont le premier parti est celui de l’abstention, le deuxième celui des extrêmes ». Selon lui: «Nous sommes à nouveau en 1958. Nous connaissons des scandales et une instabilité politique, il y avait l’Algérie, nous avons le terrorisme. Et, pour rompre avec cela le peuple s’est levé par les urnes. Il y a deux ans personne ne connaissait Emmanuel Macron. Il y a un an, il crée “en Marche” qui, aujourd’hui, est le premier mouvement de France». Il en vient au second tour de la Présidentielle: «Vous avez le choix entre deux mouvements qui ont refusé la stupidité des primaires qui ont atomisé les partis». Pour lui, le neuf arrive mais aussi le désastreux: «Comment comprendre que la France ait pu aussi massivement se jeter sur quelqu’un d’incompétent, qui ne travaille pas, qui est haineuse comme s’il n’y avait pas assez de haine dans ce pays? Certes, il y a des raisons qui conduisent à ce vote mais on se doit d’être meilleur que soi-même». Avant de dénoncer: «Mesure-t-on la corruption morale d’un pays qui voudrait mettre une personne sous le coup de 4 instructions judiciaires à l’Elysée?». Jean-Marie Cavada en vient au programme d’Emmanuel Macron, ses 6 grands chantiers, notamment l’éducation «avec des classes de 12 élèves dans les quartiers prioritaires», la réforme sociale et économique, le changement de système des relations sociales, mettant en avant les systèmes des pays nordiques et tout particulièrement celui du Danemark. Il rappelle que «contrairement à ce que veut laisser croire Marine le Pen, Emmanuel macron n’a aucune complaisance pour l’UOIF». Il aborde la question des “Français Juifs”: «vous n’êtes pas seuls, vous avez des frères dans la peur dans le monde musulman». Lance: «Prenez en main la politique, apportez votre lot de conscience, faites en sorte que ce pays sorte des ornières qui le menace. On ne peut pas rester au bord de la rivière et attendre de voir passer le cadavre de notre pays». Il invite: «Écoutez la chanson “Les Loups”, ils sont entrés chez nous. Vous devez, nous devons chacun, prendre en main la République, alors, dimanche, pas d’abstention, pas de vote FN. Il faut qu’Emmanuel Macron obtienne plus de 60% des voix». Et, à la question, n’est-il pas trop jeune pour gouverner la France, il ne manque pas d’évoquer un homme, âgé seulement de trois ans de plus que lui, qui s’était retrouvé à la tête des États-Unis, il s’appelait John Kennedy. Bruno Benjamin de conclure : «Ce soir, nous sommes en marche pour ce siècle …». Michel CAIREEn marge de la rencontre


