Présidentielle/Valls: le pauvre Macron, le pauvre…

Publié le 30 mars 2017 à  0h19 - Dernière mise à  jour le 29 novembre 2022 à  12h30

Valls vote Macron... (Photos Robert Poulain et Philippe Maillé)
Valls vote Macron… (Photos Robert Poulain et Philippe Maillé)

Le pauvre Macron, le pauvre. La course à la Présidentielle est dure, complexe. Avec un incontestable talent il réussit à la faire en tête. Il est vrai qu’il a pour lui une chance rare, mais encore faut-il savoir l’utiliser ce qu’il prouve depuis le début de la campagne. Fillon ne cesse, en effet, chaque jour de se prendre les pieds dans le plat. Aujourd’hui l’homme de la morale sur lequel il a bâti son personnage n’existe plus et il ne joue même plus le rôle de Tartuffe. Il s’en prend à la Justice, à la fonction présidentielle. Si on ne le retient pas, il va tomber la cravate et finir dans le rôle d’un anarchiste de droite soutenu par tout ce que cette dernière compte comme réactionnaire tant il n’est plus à une contradiction près. Marine Le Pen, elle aussi à des affaires, mais elle n’en a cure, cela nourrit son discours de haine de l’Autre.
Emmanuel Macron arrive surtout dans un moment de basculement politique. Nul ne sait comment le parti Les Républicains va sortir de cette aventure mais certainement pas bien. Que l’on ne s’y trompe pas, une défaite de Marine Le Pen peut aussi mettre à mal ce parti tant les tensions sont fortes, les désaccords importants entre sa ligne et celle portée par sa nièce. Et puis et puis, il y a le PS, l’élection à la primaire de Benoît Hamon est peut être un début, certainement une fin des fins, celle de la pause initiée par le PS en 1982 ce qui, ne nous rajeunit pas. Elle met fin peut-être aussi à une autre histoire, celle commencée en 1971-ce qui nous rajeunit encore moins- avec la création du Parti Socialiste. Un parti qui risque d’être écartelé entre les centristes, qui rejoignent Emmanuel Macron et une aile gauche autour de Jean-Luc Mélenchon et du PCF.
Mais pourquoi donc le pauvre Macron alors? Parce que le pire vient de lui arriver, le soutien de Manuel Valls. L’homme représente les années de Hollandie rejetées par les Français. Des années ouvertes par les promesses de l’aube du discours du Bourget, comme une promesse de décollage… suivies de promesses non tenues dès les premiers jours du mandat. L’accident est très vite arrivé et le mandat s’est traîné comme un avion sans ailes. Manuel Valls lui aussi a promis, signé la Charte des primaires qu’il n’a pas respectée car, selon ses dires, il y aurait des intérêts supérieurs à la parole donnée. Alors, oui, pauvre Emmanuel Macron, au pire il sera plombé, au mieux trahi et, en plus, au nom d’intérêts supérieurs.
Michel CAIRE

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