Primaire de la gauche: le premier tour offre un débat de société entre Benoît Hamon et Manuel Valls

Publié le 22 janvier 2017 à  23h54 - Dernière mise à  jour le 29 novembre 2022 à  12h31

Benoît Hamon et Manuel Valls en lice pour le second tour de la primaire de la gauche  (Photo Robert Poulain & Philippe Maillé)
Benoît Hamon et Manuel Valls en lice pour le second tour de la primaire de la gauche (Photo Robert Poulain & Philippe Maillé)

Comme pour la primaire de droite c’est un vrai débat de société que va proposer le second tour de la primaire de la gauche avec Benoît Hamon qui sera opposé à Manuel Valls. Un résultat qui fait suite à un débat de grande qualité. Et rien que cela, au vu de l’état de la gauche, avant cette primaire, est une victoire. Benoît Hamon obtient, selon des résultats partiels, 36,12% des voix devant Manuel Valls, 31,24%, Arnaud Montebourg, 17,69, Vincent Peillon 6,82, François de Rugy, 3,81, Sylvia Pinel, 2% et Jean-Luc Bennhamias, 1,1%. 1,7 million de personnes ont participé à ce premier tour. C’est un million de votants de moins que lors de la précédente primaire, poids du quinquennat Hollande. Les résultats méritent quelque attention. Ils sont beaucoup plus serrés que pour la primaire de la droite puisque François Fillon s’était imposé avec 44,1% devant Alain Juppé : 28,5% et Nicolas Sarkozy : 20,6%.
Arnaud Montebourg a été le premier candidat à s’exprimer pour apporter son soutien à Benoît Hamon. Sylvia Pinel, soutiendra pour sa part Manuel Valls, alors que Vincent Peillon et François de Rugy ne donnent aucune consigne de vote, chacun devant rencontrer les candidats encore en lice dès ce lundi.
Le choix se place entre un Benoît Hamon qui juge: «C’est un vote de conviction qui m’a porté en tête», avant de rappeler qu’il place «les dimensions sociale et écologique au premier plan» et de revenir, une nouvelle fois, sur l’importance qu’il accorde «au revenu universel». Alors que Manuel Valls, offensif, a lancé, à propos du second tour: «Le choix est très clair, il se situe entre la défaite assurée et la victoire possible; entre des promesses intenables et une gauche de gouvernement».
Maintenant, le jeu politique est largement ouvert, nul ne peut dire qui l’emportera lors de la présidentielle et c’est bien là, le grand apport des deux primaires que nous venons de connaître. Avant celles-ci, Alain Juppé devait l’emporter dans son camp, selon les sondages, une victoire qui aurait bloqué tout le jeu politique, laissant la voie grande ouverte à une victoire du candidat LR face au FN au second tour. Oui, mais cela c’était avant, François Fillon l’emporte, il est clivant et, c’est l’un des facteurs qui fait de lui le gagnant. Au PS, c’est Benoît Hamon, qui pendant toute la campagne a été le troisième homme derrière Manuel Valls et Arnaud Montebourg, qui l’emporte et, lui aussi est clivant. Dans une France, une Europe et un monde qui connaissent des difficultés, les électeurs, de droite comme de gauche, aspirent à du neuf. Et c’est là le vrai succès de Manuel Valls d’être toujours dans la compétition, alors qu’à Droite, les deux candidats symbolisant le pouvoir, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé avaient été, pour le premier vaincu, pour le second très loin derrière son adversaire lors du premier tour. Alors le débat de société qui va animer le second tour va créer, si la qualité est encore au rendez-vous, une dynamique dont devrait pâtir Emmanuel Macron, qui, suivant les résultats, devrait être le candidat de la Hollandie d’un côté et, de l’autre Jean-Luc Mélenchon qui peut regretter de ne pas avoir participé à cette primaire, tant le premier tour laisse voir qu’il avait un espace.
Michel CAIRE

Articles similaires

Aller au contenu principal