Primaire de la Droite et du Centre : quand Sarkozy utilise Bayrou pour attaquer Juppé

Publié le 28 octobre 2016 à  11h43 - Dernière mise à  jour le 29 novembre 2022 à  12h31

Nicolas Sarkozy en difficulté dans les sondages a voulu remobiliser le noyau dur de son électorat  (Photo Robert Poulain)
Nicolas Sarkozy en difficulté dans les sondages a voulu remobiliser le noyau dur de son électorat (Photo Robert Poulain)
La Marseillaise pour un moment d'Union  (Photo Robert Poulain)
La Marseillaise pour un moment d’Union (Photo Robert Poulain)

Ce jeudi soir, c’est une salle Vallier bien moins pleine que lors de sa précédente visite à Marseille, ils étaient 3 000 ne sont plus que 1 000 mais Nicolas Sarkozy semble faire fi de cela et chauffe à blanc le public présent, ciblant ses coups contre son principal adversaire à la primaire de la Droite et du Centre, Alain Juppé, utilisant à cet effet le maire de Pau, François Bayrou qu’il a longuement attaqué. «Le lundi, il est avec nous pour prendre sa mairie et le lendemain il est avec François Hollande». Avant de prévenir: «Si vous voulez d’une politique de gauche ne votez pas pour moi». Visant le maire de Bordeaux, il assène: «Lorsque l’on veut se faire élire avec des voix de gauche c’est que l’on se prépare à donner des gages. Or, en ce qui me concerne, je ne veux pas d’une alternance molle, je veux d’une alternance qui change notre quotidien». Et d’en revenir à l’élu béarnais: « Si nous devons négocier dans une arrière-boutique avec François Bayrou où cela nous conduira-t-il? Faudra-t-il introduire la proportionnelle? Régulariser tous les sans-papiers? Créer une nouvelle tranche de l’impôt sur le revenu à 50%?». Puis de poursuivre avec son récurrent discours identitaire. Le décor est planté.
Le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin s’adresse alors à Nicolas Sarkozy : «Cette primaire est certes une élection entre amis, mais nous sommes beaucoup plus amis avec toi». De même, Renaud Muselier, le vice-président de la région Paca de lancer : «Lorsque l’on regarde ce que tu as fait pour Marseille et ce qu’a fait Juppé, tu mènes 6 à 2». «Nous les Chiraquiens, précise-t-il, nous sommes comme les Marseillais,indépendants, déterminés, volontaires et fidèles». Tandis que, pour Bruno Gilles, le patron de la fédération LR : «Nous avons besoin d’un capitaine pour naviguer dans la tempête et ce capitaine c’est toi et, pour cela, il nous reste trois semaines pour convaincre, pour déjouer les sondages, pour tout donner pour toi Nicolas et pour la France». Martine Vassal, la présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône parle «d’une majorité silencieuse désespérée, en colère, exaspérée et son candidat c’est Nicolas Sarkozy». Lequel peut ainsi se considérer comme candidat «pour dire la vérité sur la réalité de terrain: sur l’immigration, l’insécurité, la question de l’Islam politique.». «Jamais, lance le candidat, je n’accepterai que l’on vous dise qu’il y a des débats interdits et d’autres qui seraient autorisés. Je ne laisserai personne vous voler votre primaire». Il aborde alors les questions de sécurité: «Ce n’est pas un problème d’effectifs de police, si on ne met pas en prison ceux qu’ils arrêtent cela ne sert à rien». Avant d’affirmer: «La peine est la première des préventions». Considérant qu’un délinquant qui en est à son 4e délit, «doit voir sa peine accrue de 25%». S’il est élu, avance-t-il: «Je ferai un référendum, afin que vous puissiez dire si vous êtes d’accord pour que le ministre de l’Intérieur place en rétention administrative toutes les personnes jugées dangereuses par ses services». De même, il se prononce pour la création, dans chaque département: «d’un internat à encadrement pour les mineurs perturbateurs. Et, si les parents refusent, on leur supprimera les allocations familiales». Et, pour les jeunes qui ont décroché de l’école «et que l’on retrouve à l’âge de toucher le RSA ce sera les joies de l’Armée». Puis de dénoncer le burkini «et si on est pas d’accord avec cette interdiction, on s’en va de la France». «Dehors ! dehors! », crie-t-on dans le public.
Nicolas Sarkozy de conclure son meeting :«Je ne veux pas que la gauche vote pour moi, je veux que la droite et le centre réel votent pour moi».
Michel CAIRE

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