Primaires socialistes : Samia Ghali reçue par le CRIF Marseille-Provence lors d’un déjeuner-débat

Publié le 6 octobre 2013 à  22h30 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  16h23

Michèle Teboul, présidente du Crif  et Samia Ghali candidate au primaires socialistes (Photo P.M.-C)
Michèle Teboul, présidente du Crif et Samia Ghali candidate au primaires socialistes (Photo P.M.-C)
(photo P.M.-C)
(photo P.M.-C)
Une trentaine de personnes a participé, ce jeudi 3 octobre, à un déjeuner-débat orchestré par le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF) Marseille-Provence porté par sa présidente Michèle Teboul. L’invitée d’honneur était la sénatrice-maire des 15/16 Samia Ghali, candidate aux primaires socialistes.
Sans langue de bois aucune, élue de terrain reconnue, elle a donné sa vision du Marseille qu’elle souhaite pour ses habitants et les moyens qu’elle entend mettre en œuvre pour y parvenir. Après avoir présenté quelques grandes lignes de son programme en un temps relativement court, elle s’est prêtée aux jeux des questions-réponses où elle a réaffirmé ses positions sur la sécurité, la métropole, le stade vélodrome, etc. Concluant son intervention par « Samia Ghali est une fille des quartiers, j’assume mes origines. Dans la difficulté, j’ai toujours construit et sans haine ».
Après avoir résumé le livre de Samia Ghali, La Marseillaise, – ouvrage dans lequel l’élue lève le voile sur la femme et son parcours – Michèle Teboul a rappelé : « Nous sommes une communauté qui n’est pas importante en nombre mais dont les personnes sont impliquées dans la vie de la ville. »
Parole est donnée à Samia Ghali qui tient à souligner : « Ma candidature à la mairie de Marseille a été mûrement réfléchie parce que cette ville arrive à un tournant, et ce tournant, à tous les niveaux, il faut le prendre ensemble.» Elle insiste sur la fracture entre le Nord et le Sud. « Elle est réelle. On paiera tous l’addition de cette fracture et elle sera lourde », prévient-elle. La candidate met également en exergue le problème du décrochage scolaire. « Il est de 26% à Marseille et de 46% selon les quartiers. C’est un drame ! Des bombes humaines qui sont en train de se construire. Chacun est concerné au-delà des étiquettes politiques. Je préfère que les enfants aillent à l’école de la République plutôt que dans celle de la rue, du crime et de la délinquance.»

« La question du Port est centrale »

Pour répondre à « la déliquescence économique » de la Ville, elle assure que pour le développement économique « la question du Port est centrale ». « Il faut donner des moyens pour faire venir les entreprises.» Elle indique : « On a Gênes et Barcelone qui nous volent la vedette, eux ont su remonter la pente avec la réindustrialisation. C’est au maire d’impulser cette dynamique. Je crois à la forme 10, la réparation navale de gros paquebots mondiaux. » Et, poursuit-elle, les embauches doivent se faire in situ « mais la formation n’est pas au rendez-vous. » Souhaitant la mise en place de centres de formation pour répondre à la demande de personnels qualifiés.

« La gratuité des transports pour les jeunes scolarisés et en formation »

A propos des transports, elle voit là un problème de taille, « un retard de 30 ans ». « Il faut habituer nos jeunes à une autre façon de se déplacer partout dans la ville.» Elle plaide pour « la gratuité des transports pour les jeunes scolarisés et en formation.»
Sujet très clivant abordé, la couverture du stade Vélodrome. Un montant investi qu’elle aurait préféré voir attribuer « à des équipements sportifs » qui font défaut dans nombre de quartiers : « 40% des piscines sont fermées et 75% de nos enfants arrivent au collège sans savoir nager.»
A la question sur la sécurité, elle lance : « Je n’enlèverai rien à ce que j’ai dit (l’intervention de l’Armée dans les quartiers, ndlr). Mes propos ont eu au moins le mérite de faire bouger les choses. Je suis ferme sur cette question. Marseille est une poudrière et je veux le doublement de la police municipale et une antenne dans chaque secteur de la Ville. » Elle entend également regrouper les Polices municipales et d’État avec le service des emplacements. « Une cohérence dans la façon de travailler. »

« Si je suis élue à la mairie de Marseille, je ne serai plus sénatrice. »

Elle s’inscrit aussi dans le Travail d’intérêt général (TIG) qui « n’est pas utilisé à Marseille ». « Le délinquant mineur faisait des TIG, pour réparer sa faute, plutôt que d’être envoyé en prison, école du crime. Je travaillerai avec la justice main dans la main pour qu’il y ait également une obligation de formation en lien avec l’école, les missions locales. » Elle précise : « Ce sont des questions que je connais par cœur. Je sais où est le mal et on peut encore réparer. Après il sera trop tard ».
Sur la métropole, elle réitère sa position. « J’ai dit que j’étais contre une métropole sans financements de l’Etat à la hauteur des besoins. »
Quant au cumul des mandats, elle déclare : « Si je suis élue à la mairie de Marseille, je ne serai plus sénatrice. » Précisant, par ailleurs : « Je ne ferai pas plus de deux mandats. Je laisserai ainsi la place à d’autres générations ».
Patricia MAILLE-CAIRE
Le CRIF Marseille-Provence recevra Marie-Arlette Carlotti le jeudi 10 octobre au Centre Fleg.

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