Primaires socialistes à Marseille : Patrick Mennucci l’emporte mais l’union reste un combat

Publié le 20 octobre 2013 à  23h00 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  16h24

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Eugène caselli, Henri Jibrayel et christophe Masse étaient  aux côtés de Patrick Mennucci
Eugène caselli, Henri Jibrayel et christophe Masse étaient aux côtés de Patrick Mennucci
Ce 20 octobre, qu’ils veuillent ou pas Patrick Mennucci et Samia Ghali sont plus unis que jamais. Ce 20 octobre, ils ont gagné tous les deux puisque, même si elle ne gagne pas ce second tour Samia Ghali, au terme de ces primaires est devenue incontournable. Dimanche, amertume, fatigue, suite à une campagne dure, longue, elle s’en est pris au gouvernement, n’a pas annoncé qu’elle rejoignait les autres candidats aux primaires. Si elle persiste, nul besoin d’être devin pour savoir que Patrick Mennucci et Samia Ghali perdront tous les deux. Ce serait là, un triste épilogue pour ces primaires marseillaises dans lesquelles bien peu croyaient et qui sont couronnées de succès avec plus 24 000 votants. Une participation qui crédibilise le processus, bien loin du spectacle donné par les primaires UMP à Paris.
Le climat est tendu à la fédération du PS, qui va gagner ? Et surtout que va-t-il se produire après que les résultats soient connus. « Pourvu qu’on s’unisse », espère-t-on du côté des proches de Christophe Masse. Les propos les plus contradictoires proviennent de la permanence de Samia Ghali.

« Notre primaire prouve que l’espoir est possible »

Pendant ce temps Eugène Caselli rejoint la Fédération, se refuse à faire tout commentaire avant la proclamation des résultats. En revanche, il se réjouit : « Nous avons réussi cet exercice comme en témoigne la forte mobilisation citoyenne » et de rendre hommage au combat mené par Samia Ghali.
Puis, les résultats, tous les candidats, à l’exception de Marie-Arlette Carlotti, retenue à Paris par ses fonctions ministérielles, se présentent devant la presse, pour une intervention de celui qui sera la tête de liste du PS face à Jean-Claude Gaudin. Et Patrick Mennucci de prendre la parole pour un discours très politique et rassembleur. Un propos qui sera donné alors que les militants, forcément déçus, de Samia Ghali, lanceront des « Samia, Samia », jusqu’à ce que Patrick Mennucci considère : « effectivement, vu son combat, nous pouvons tous lancer : Samia ! Samia ! »
Patrick Mennucci lance : « Ce soir la France nous regarde. A ceux qui avaient des doutes, à ceux qui doutent de Marseille puissent corriger ces erreurs d’hier, à ceux qui doutent que Marseille puissent s’unir aujourd’hui à ceux qui doutent encore que Marseille puisse changer son destin demain, à tous ceux-là notre primaire prouve que l’espoir est possible ».

« Ce soir j’ai été désigné mais personne n’a perdu »

« Les marseillais ont choisi, ce soir j’ai été désigné mais personne n’a perdu, ils m’ont désigné sur mon programme pour conduire tous ensemble à la victoire. Ce soir nous sommes en ordre de marche avec toi Marie-Arlette Carlotti, Eugène Caselli, Christophe Masse, Henri Jibrayel et toi Samia Ghali ».
Il revient sur la campagne : « Dans cette élection nous avons essayé les uns et les autres d’apporter le meilleur de nous-mêmes. Parfois ma chère Samia des mots ont pu blesser, je veux te dire ce soir si c’est le cas, je le regrette et que je souhaite qu’ensemble avec toutes les équipes, nous soyons en capacité d’offrir un nouveau destin à Marseille . Je sais que nous partageons tous les mêmes valeurs celles qui feront que nous serons côte à côte en mars pour affronter la droite et l’extrême droite ».

« Aujourd’hui le fils et le petit fils d’immigré italien que je suis va mener la bataille avec la fille d’un immigré algérien que tu es »

S’adressant à Samia Ghali, il lui signifie : « Ma chère Samia nous avons fait ce 2e tour et je suis fier d’avoir concouru ces primaires avec toi et non pas contre toi mais pour Marseille et les Marseillais. Aujourd’hui le fils et le petit fils d’immigré italien, que je suis, va mener la bataille avec la fille d’un immigré algérien, que tu es, parce que Marseille c’est ça , parce que Marseille c’est la communauté de tous les Marseillais ».
Puis d’inviter à tourner la page des primaires en définissant ses grandes priorités pour Marseille : « Le rétablissement de l’autorité municipale en mettant fin à des pratiques que nous avons trop longtemps vu se dérouler à la mairie. Le doublement des effectifs de la police municipale, l’école publique que Jean-Claude Gaudin a abandonné, l’emploi, car seule la création de richesses permettra à Marseille de sortir 30% de la population de la pauvreté ».

« Je veux être un candidat qui travaille dans la collégialité »

Dans les jours qui viennent les différents candidats devront se retrouver pour constituer « l’équipe qui conduira la gauche à la victoire et qui devra collectivement redresser Marseille ». C’est là que l’on saura si ces primaires sont véritablement un succès, si les divisions peuvent se refermer. Dans tous les cas Patrick Mennucci avance : « Je veux être un candidat qui travaille dans la collégialité. Il n’y a désormais qu’une liste, il n’y a qu’une seule façon de faire c’est le rassemblement. Nous le devons aux 24 000 Marseillais qui sont venus voter, nous le devons à tous ces Marseillais qui souffrent de voir leur ville dans l’état où elle est, nous le devons à tous ceux qui attendent un travail, les 86 000 chômeurs qui sont dans cette ville. Nous le devons aussi aux militants socialistes qui nous ont soutenu les uns et les autres dans la difficulté et l’affrontement ».
Puis de conclure : « Je serai un candidat qui sera collégial parce que je veux demain être un maire qui sera collégial. Je serais un candidat exemplaire pour une mairie exemplaire au service de tous les Marseillais ».
Christophe Masse, qui n’avait pas donné de consigne de vote pour le second tour, considère : « Ces primaires sont un succès comme le montre la participation très importante de la population, 24 000 votants, plus qu’au premier tour. Et on s’aperçoit qu’il existe une véritable complémentarité entre Patrick Mennucci et Samia Ghali : c’est ce qui fait qu’il constitue un ticket remarquable, un duo de choc. Et Marie-Arlette Carlotti, Eugène Caselli, Henri Jibrayel et moi-même apportons aussi à ce rassemblement ce qui me permet de penser que Jean-Claude Gaudin a fini de manger son pain blanc. Et je suis persuadé que Samia Ghali va jouer un rôle capital dans notre victoire face à Jean-Claude Gaudin et l’extrême-droite ».
Michel CAIRE

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