Primaires socialistes à Marseille : Eugène Caselli présente les grands axes de son projet et propose un pacte à la population

Publié le 11 septembre 2013 à  23h30 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  16h17

Eugène Caselli entouré de membres de son comité de soutien (Photo Philippe Maillé)
Eugène Caselli entouré de membres de son comité de soutien (Photo Philippe Maillé)
Eugène Caselli, candidat aux primaires socialistes, a présenté, ce mercredi 11 septembre, ses orientations politiques et les grands axes de son programme avec Jean Viard, le sociologue, vice-président de Marseille Provence Métropole, qui a accepté de présider le comité de soutien. Ce dernier explique: « Je n’étais pas pour les primaires, je ne le suis toujours pas, mais si j’ai accepté de me lancer dans cette aventure c’est qu’Eugène Caselli peut gagner contre Jean-Claude Gaudin, surtout, il peut être celui qui fait avancer cette ville. Mais il a un défaut, il n’est pas un bateleur, il n’est pas populiste, ne réclame pas l’armée sur le Vieux-Port. Et il risque de perdre à la primaire. Alors tous les Marseillais doivent savoir que le premier tour de la primaire n’est pas une affaire interne du PS mais concerne tous les Marseillais qui doivent aller voter s’ils veulent voir la ville changer car force est de constater que la droite, elle, ne se renouvelle pas  ». Un propos qui faisait écho à ceux tenus par Eugène Caselli. « Marseille a besoin de changer d’ère, changer d’époque, sortir du système clientéliste et des affaires, mettre en mouvement les Marseillais dans un cadre démocratique renouvelé et construire dans l’égalité la capitale euro-méditerranéenne dont la France, la Méditerranée, l’Europe et le Monde ont besoin  ».
La première mesure que propose Eugène Caselli « afin de mettre fin au système clientéliste, est de conduire des listes qui seront ouvertes pour moitié à la société civile ».

Création de trois commissions à parité opposition-majorité

Il se prononce également en faveur de la création de trois commissions à parité opposition-majorité, sans voix prépondérante du président, pour les attributions dans le domaine du logement, des crèches et des emplois publics non soumis au concours. « Je propose même que cette dernière soit présidée par l’opposition ». Il entend également « nommer un adjoint aux discriminations. Je nommerai un médiateur municipal pour jouer au niveau local de Marseille l’équivalent du rôle de médiateur de la République ». De plus, poursuit-il: « Je créerai un Conseil de la Cité qui regroupera à la fois les représentants des cultes mais aussi des personnes identifiées comme étant de véritables références morales dans leur domaine, que ce soit la culture, le tissu associatif ou l’entreprise  ».

Création d’un technopôle de la mer

Il se prononce également en faveur de la création d’une instance de concertation et d’évaluation des politiques publiques avec la population. « Il faut pouvoir consulter régulièrement les habitants et les faire participer pleinement aux décisions qui engagent l’avenir de Marseille. Cela doit se faire par l’organisation d’Assises de la Cité qui seront réunies tous les deux ans ». Puis de proposer une vision pour l’avenir de Marseille. Il insiste sur le rôle du Port: « S’il avait aujourd’hui le même taux de croissance que les autres ports européens, on créerait arithmétiquement 20 000 emplois  ». Il propose également « la création d’un technopôle de la mer qui enseignerait la totalité des métiers de la mer, cela n’existe nulle part au monde. Il faut créer cet outil avec une grande cité étudiante autour  ».
Eugène Caselli n’oublie pas que la ville est inégalitaire. Il lance : « La droite nous a laissé une ville divisée, éclatée, meurtrie par une fracture sociale, pas simplement géographique, mais aussi humaine  ». Précisant : « Il y a une ville qui réussit, celle que l’on nous montre, qui fait rêver, celle de Marseille-Provence 2013 et des grands équipements ; et une partie qui s’enfonce dans les inégalités et la violence ». Il plaide pour que soient confortés les points forts de la ville. « Il faut prendre également des décisions de développement en faveur des quartiers Nord et faire des propositions emblématiques qui soulignent cette orientation. Il faudra détruire des barres. Permettre à ceux qui veulent partir, et qui se sentent actuellement assignés à résidence, d’aller vivre ailleurs. Mais aussi de créer les conditions de vivre bien dans ces quartiers pour ceux qui veulent y rester».

« Je propose de créer une école des Arts et des Talents en plein milieu des quartiers Nord »

Puis de mettre en exergue deux projets : « Il faut créer des zones socialement prioritaires qui sont des moyens de régler le problème de l’emploi. Il s’agit pour l’État de renoncer à des recettes fiscales en faveur des entreprises et des commerces existants ou en création et qui embauchent des jeunes de ces quartiers difficiles. Je propose d’autre part de créer une école des Arts et des Talents en plein milieu des quartiers Nord qui soit une école de très haut niveau ». Il souhaite que Marseille redevienne la ville monde dont parlait Albert Londres. « Marseille Ville Monde, ce n’est pas seulement une myriade de cultures qui cohabite, c’est aussi un organisme vivant, en fonctionnement 24 heures sur 24, une concentration de services au standard d’exigence international qui s’inscrivent d’ores et déjà dans le monde de demain. Et dans le même temps Marseille doit être un exemple d’intégration culturelle où, chacun, les enfants qui sont en crèche aujourd’hui, aurait une chance égale de réussir  ». Avant de rappeler qu’en politique, il est un homme neuf puisqu’il est devenu 1er secrétaire de la fédération des Bouches-du-Rhône du PS en 2004 et qu’il a été élu pour la première fois en 2008 « et je n’ai qu’un seul mandat  ».
Bien sûr, il sera aussi question de sécurité, de renforcement de la police nationale, de la police municipale qui devrait passer à 860 agents au lieu de 400 aujourd’hui. Une question sécuritaire que le candidat inscrit dans un cadre social et de développement économique de la Ville.
Jean Viard participe donc à cette aventure des primaires « car la Ville est en crise, elle connaît la violence, la corruption, mais aussi l’usure du corps politique, à droite comme à gauche ». Il note d’autre part: « La ville se fend en deux car elle redémarre, car de la richesse se crée, ce qui fait que les pauvres sont plus pauvres, que la violence se développe ». Pour le sociologue le risque est grand que le FN progresse lors des prochaines municipales: « Il ne devrait pas prendre la ville mais les 13/14 sont menacés  ». Alors ajoute-t-il: « Il faut évoluer, le signifier, il faut faire entrer la société civile afin qu’une autre culture de décision et de gestion de l’argent public  soit mise en place ».

« Les grandes villes sont le moteur du développement »

Jean Viard évoque aussi les perspectives: « Les grandes villes sont le moteur du développement dans la mondialisation. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de dire au Président Hollande que nous avions deux moteurs en France : Roissy et Marseille  ». Mais des menaces existent, l’image de Marseille peut être un frein. « Il faut une perspective sinon les tensions vont s’exacerber. Eugène Caselli ouvre une perspective et propose un pacte à la population pour y parvenir. Il ouvre largement les portes à la société civile et, à côté, bien sûr qu’il faut des politiques. Je finis mon premier mandat et je commence à peine à comprendre comment fonctionne une administration ». Il insiste également sur la question des quartiers Nord, de la jeunesse et des femmes seules avec enfants. Eugène Caselli reprend: « Il faut développer l’éducation, l’emploi, les transports en commun, les crèches. Nous construirons 300 places par an jusqu’au moment où nous aurons rattrapé notre retard en ce domaine ». Concernant les transports, il explique : « Il faut un métro jusqu’à l’hôpital Nord. Il faut également que le métro aille jusqu’à Saint-Loup. Il faut que les trains régionaux proposent, tous les ¼ d’heure des liaisons Aix-Marseille, Aubagne-Marseille et, bien sûr, avec l’aéroport  ».
Une politique ambitieuse qui coûte de l’argent: « L’État a une dette envers Marseille », lance Jean Viard. Eugène Caselli d’ajouter: « Tous mes projets sont co-produits, par l’État, la Région, le Département. Il faut que l’État mette un fond d’amorçage, à minima de deux milliards d’euros pour accomplir les travaux sur les transports ».
Michel CAIRE

Le comité de soutien

Eugène Caselli a présenté les premiers membres de son comité de soutien présidé par le sociologue Jean Viard, vice-président de Marseille-Provence Métropole . Il comprend, parmi les élus : Jean-Paul Bramanti, conseiller municipal, François-Noël Bernardi, conseiller municipal, vice-président de la CUM, Michelle Borgni, conseillère d’arrondissement 9/10, Nadia Brya, conseillère municipale, Guiseppa Filosa, conseillère d’arrondissement 9/10, France Gamerre, conseillère communautaire, Magali Garde, conseillère communautaire, Nassurddine Haidari, conseiller d’arrondissements 1/7, Aline Marrone, conseillère municipale, Annie Minassian, conseillère communautaire, René Olmeta, conseiller municipal, vice-président du Conseil général, Fatima Orsatelli, conseillère régionale, Jean-Pierre Ravoux, conseiller communautaire, Denis Rossi, vice-président du conseil général, Charles Vigny, conseiller communautaire. Parmi les membres de la société civile, on compte : Richard Caillat, président du conseil de surveillance de Highco, Jean-Philippe Azoulay, professeur en neurologie, Moussa Mascri, comédien, Gérard Bismuth, avocat , Pierre Rastoin, ancien adjoint au maire de Marseille, ancien maire des 13/14, Mohamed Laquila, expert comptable, Julien Harounian, responsable association, Maître Jean-Claude Valera, Jean-Paul Roch, ancien président d’association d’entrepreneurs, Léon Galli, Jacques Ansquer, responsable associatif, Paul Nicolaï, restaurateur, Victor Abbou, chef d’entreprise, Jean-Claude Legal, responsable associatif, Cécile Khan, cadre bancaire, Frédéric Cuny, architecte.

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