Promicea : des thermes et un laboratoire pour une stratégie de développement croisé

Publié le 20 mai 2019 à  17h41 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  11h45

Sous cette estampille, coexistent désormais non seulement un laboratoire cosmétique, mais aussi des thermes marins et ils ont élu domicile à la Corniche Kennedy. Un nouveau lieu qui devrait permettre d’asseoir les ambitions de croissance d’Alexandra et de Thomas Bouchard, leurs deux activités étant appelées à se dynamiser de façon croisée. Puisque l’un des buts de fin 2019 est ni plus ni moins que le lancement de l’internationalisation pour les produits Promicea.

Alexandra et Thomas Bouchard  (Photo DR)
Alexandra et Thomas Bouchard (Photo DR)

On appelle cela de la cohérence. En rachetant l’année dernière, sur la Corniche Kennedy, le château portant encore à l’époque le nom de Berger, Alexandra et Thomas Bouchard ont trouvé le lieu idoine pour donner libre cours à des ambitions conjuguées, celles relatives au développement de thermes et d’un laboratoire cosmétique sous une même estampille. Et cette marque, c’est Promicea. Mais pour comprendre tout l’essence de cette stratégie, il faut remonter quelques années en arrière… Car le nom de Bouchard, c’est aussi celui de la clinique du même nom, fondée par la famille d’Alexandra et de Thomas. «Nous l’avons vendue en 2007. Mon frère a créé en 2015 son laboratoire de cosmétique, Promicea, j’étais pour ma part diététicienne, tout en me chargeant de l’administratif au sein du laboratoire. Nous cherchions un lieu, nous avons appris que le Château se vendait… Nous l’avons acquis en juin 2018», raconte Alexandra Bouchard. Les Thermes Promicea étaient nés. Et l’activité de remise en forme s’est poursuivie dans la continuité. Le carnet de rendez-vous était d’ores et déjà rempli… ce qui n’a pas empêché les travaux d’aller bon train. «Ils se faisaient de nuit. On a modernisé les cabines, avec notamment l’aménagement d’une cabine duo, ce qui était demandé par la clientèle. Nous avons également tout digitalisé et formé le personnel », puisque les 10 collaborateurs œuvrant autrefois sous l’égide du Château Berger ont été repris. De quoi poursuivre l’activité de remise en forme tout au long de la saison d’été… Un travail qui a payé, puisque les Thermes Promicea ont obtenu le label Spas de France en septembre 2018.

Non invasif et 100% naturel

Et l’idée, c’est bel et bien de poursuivre sur cette lancée. Il s’agit notamment de veille technologique, puisque Alexandra Bouchard se tient au courant des dernières innovations en termes d’esthétique. Ainsi les Thermes Promicea ont-elles fait l’acquisition d’un nouveau soin nommé Dermotechnology, développé en 2012 en France. «Nous sommes les seuls à le proposer à Marseille. Il s’agit d’une technologie non invasive, qui peut se pratiquer en lieu et place de la chirurgie esthétique. Sa spécificité, c’est qu’il crée une électro-perméabilisation des cellules de la peau, les sérums bioactifs (100% naturels sans produits chimiques, parabens, additifs, sulfates, phtalates, colorants… et non testés sur les animaux, NDLR) sont acheminés jusqu’au cœur de la peau, sans aucun choc ni stress thermique pour le corps. Cette biotechnologie ouvre les pores pour que le sérum, choisi par le client en fonction de ses besoins, aille directement dans les cellules pour plus d’efficacité ». Car c’est justement ce que vise la dirigeante : trouver des soins qui ont des résultats instantanés. « Il sort régulièrement des innovations sur le marché, mais nous nous focalisons sur celles qui permettent de voir les effets dès la première séance. Ce qui est justement le cas avec la Dermotechnology. Voilà pourquoi nous prenons la photographie avant-après pour l’illustrer aux clients ». Outre la veille technologique, il y a aussi l’apport des soins du laboratoire, qui permettent à l’établissement de remise en forme de cultiver, tout au moins dans un premier temps, une offre différenciante… Outre les prestations déjà à la carte, les produits cosmétiques Promicea ont permis d’y ajouter de nouveaux soins visage. Les thermes sont donc une nouvelle vitrine pour les trois gammes du laboratoire, qui a intégré le premier étage du château au mois d’octobre 2018 avec ses cinq collaborateurs, et où se réalise tout le travail de formulation. Celui-ci appuyé par le Collège de la cosmétologie avancée, alliance d’experts scientifiques réunis par Thomas Bouchard…

Trois gammes

Promicea compte actuellement trois gammes, l’idée étant de multiplier le nombre de produits dans les mois à venir. Aux côtés de la Zebra White, anti-tâches, et de la Scitech, hydratante, la Neostem, à visée anti-âge, devrait bientôt compter dans ses rangs une crème contour des lèvres et une crème riche en plus du contour des yeux et du sérum, déjà mis sur le marché. D’autres produits sont encore à venir, notamment une gamme pour les spas comprenant huile de douche, masque, gommage pour le visage et le corps, ainsi que des solaires. L’acquisition des lieux permet ainsi de jouer les accélérateurs de croissance pour le laboratoire, qui utilisera les Thermes comme vitrine pour ces nouvelles gammes. Avant de les proposer à d’autres établissements de remise en forme, voire peut-être aussi au monde hôtelier… «Actuellement, les produits sont vendus en pharmacies et en parapharmacies à l’échelle nationale, ainsi qu’au château et sur le site marchand de Promicea». Toutefois l’autre challenge pour la fin 2019, c’est l’export. Et pour mener à bien ces objectifs, un business developper a été recruté tout récemment par le laboratoire.

Export vers la Russie et la Chine

Ses missions ? Implanter Promicea tout d’abord en Russie, qui a retrouvé depuis 2017 la place de 6e consommateur mondial en matière de produits cosmétiques. Et les prévisions sont à la hausse, puisque la croissance du marché est estimée à 20 milliards de roubles, de 2015 à 2022. L’offensive commerciale se peaufine donc pour l’heure. Avant d’être effectivement lancée, il faut déterminer les meilleures cibles pour la distribution. «En ne visant que les pharmacies et les parapharmacies, comme en France, nous nous couperions d’une grande partie de notre marché», explique-t-on au sein du service commercial du laboratoire. Il faut savoir que la crise qui a suivi la chute du rouble, en 2014, a redistribué de nombreuses cartes dans le domaine des cosmétiques. Dans ce contexte précis de contraction de la demande, les chaînes spécialisées se sont renforcées, apparaissant aujourd’hui parmi les leaders du marché mainstream, en proposant promotions et programmes de fidélité à grande échelle. Le segment du luxe, quant à lui, a été peu touché par la crise, les produits haut de gamme se trouvant distribués dans des grands magasins ou des boutiques de niche.
Puis, outre la Russie et plus largement l’Europe centrale, c’est l’Asie, notamment la Chine, qui figure dans le viseur de Promicea. Cela viendra un peu plus tard, puisqu’il faudra s’y préparer, notamment pour des raisons d’ordres interculturel et économique. Il n’en reste pas moins que l’Empire du milieu aiguise aussi l’appétit de conquête du laboratoire marseillais. Les cosmétiques y représentent en effet le 2e plus gros marché mondial, avec 43 Milliards d’euros en 2016 et une estimation de 56,21 milliards d’euros en 2021. Les experts économiques prévoient donc une hausse de 16,79% du CA entre 2017 et 2021. Parmi les marchés porteurs, celui dédié aux peaux matures, dans lequel Promicéa s’est largement développé. Autre axe intéressant, les consommatrices chinoises, qui ont vu leur pouvoir d’achat augmenter ces dernières années, aiment avoir le teint pâle et misent sur les produits blanchissant… Un challenge à saisir pour le laboratoire, qui produit déjà un sérum anti-tâches perfecteur de peau ? L’avenir le dira.
Carole PAYRAU

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