Provence-Alpes-Côte d’Azur. Lancement de la Campagne « Zéro Déchet Plastique »: Renaud Muselier annonce 2 M€ pour soutenir les solutions alternatives au plastique

Publié le 5 décembre 2018 à  12h53 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  19h22

Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Député européen, s’est rendu le 23 novembre dans l’usine MP Industries à Gardanne, en présence d’Anne Claudius Petit, conseillère régionale, vice-présidente de la commission Biodiversité, Développement Durable, Parcs Naturels Régionaux et Mer et vice-présidente de la commission Croissance Verte, Transition Énergétique, Énergie et Déchets. Après avoir visité MP industries, PME familiale située à Gardanne, qui a développé une technique lui permettant produire du mobilier 100 % recyclé et recyclable aux côtés de jeunes du lycée agricole de Gardanne, le Président a lancé la campagne « Zéro Déchet Plastique», l’une des 100 actions du Plan Climat, lancé il y a un an. La Région souhaite ainsi sensibiliser le grand public au tri sélectif pour favoriser le changement de comportement et préserver l’environnement.

Renaud Muselier accompagné de Christophe Testa, directeur de MP industries a visité cette entreprise familiale (Photo Jean-Pierre Garufi)
Renaud Muselier accompagné de Christophe Testa, directeur de MP industries a visité cette entreprise familiale (Photo Jean-Pierre Garufi)
Renaud Muselier a lancé la Campagne
Renaud Muselier a lancé la Campagne
Cette visite s’inscrivait dans le cadre de la semaine européenne des déchets «mais elle est aussi essentielle dans un contexte territorial compliqué en matière de gestion des déchets», note le Président Muselier pour qui «la question de la réduction des déchets et de l’usage du plastique est l’objet de réglementation rapide sans véritable accompagnement. Le punitif prend trop souvent le pas face aux mesures incitatives.Nous sommes d’ores et déjà confrontés à une crise des capacités de stockage, la réduction et la valorisation des déchets est la solution pour sortir de cette crise». Et de signaler que, face à l’urgence de cette situation, la Région débloquera un fonds de 2M€ pour soutenir l’ensemble des solutions alternatives au plastique. «Nous aiderons les restaurateurs qui supprimeront les bouteilles, les pailles et tout autre contenant en plastique; nous lancerons un fonds de dépollution pour une Méditerranée zéro plastique et pour financer des actions exemplaires en matière de protection de la mer contre les macro-déchets; nous financerons le monde agricole pour remplacer les plastiques agricoles par des matériaux naturels; nous financerons la recherche afin que nos plasturgistes utilisent de plus en plus de plastiques recyclés; nous favoriserons le geste de tri en finançant, avec l’aide de l’Union européenne, des infrastructures de tri», annonce le président de Région.

«Nous agissons pour la protection de l’environnement dans tous nos champs de compétences»

Une action qui s’inscrit dans une démarche plus large: «Nous agissons pour la protection de l’environnement dans tous nos champs de compétences grâce à 100 mesures qui se déclinent en 5 axes : l’écomobilité, la neutralité carbone du territoire, un moteur de croissance, un patrimoine naturel préservé, une région où il fait bon vivre». Des mesures qui représentent en 2018, plus de 20 % du budget, soit 400M€ engagés sur cette seule année. Rappelant qu’après un an «ce sont de nombreuses actions concrètes que nous avons mises en œuvre» et de considérer: «L’écologie est un enjeu intrinsèque à nos actions. L’écologie telle que les écologistes la concevaient n’existe plus». Et de s’adresser à Christophe Testa, directeur de MP industries: «Vous pouvez être fier. Vous êtes l’exemple parfait du cap que j’ai fixé à ma collectivité : une vision à 20 ans, des résultats à 3 ans. Votre arrière-grand-père avait fondé cette entreprise en 1937. Dans la plasturgie à l’origine, votre entreprise a pris un vrai tournant écologique dans les années 2000 en considérant les déchets plastiques comme une ressource. Je souhaite rendre hommage à votre père qui a été un véritable visionnaire dans un moment où la prise de conscience collective n’était pas celle que nous connaissons aujourd’hui». Il avoue avoir été frappé, au cours de la visite «par le nombre et la quantité de matériaux qu’il est possible de recycler. Des poubelles aux filets de pêche en passant bien sûr par les bouteilles et les bouchons plastiques, le plastique peut devenir une ressource et non plus un déchet. Les filets de pêche représentent d’ailleurs plus de 30 % des plastiques dans l’océan. Et quand on sait que 80 % des déchets en mer viennent de la Terre, nous avons des moyens de sauver notre Méditerranée». Raison pour laquelle la Région, aux côtés de l’Ademe, ont soutenu MP Industrie «avec l’appel à projet fili-dechets pour la transformation des déchets en ressource». La Région entend également sensibiliser le public le plus large possible à la pollution plastique: «Avec la campagne de communication que nous avons lancée le lundi 19 novembre, nous voulons que la prise de conscience collective aille encore plus loin. Car, comme sur une scène de crime, nous laissons trop souvent le déchet plastique comme trace de notre passage».
Michel CAIRE

Plan Régional de Prévention et de Gestion des Déchets: Une nouvelle compétence régionale

campagne_visuels.jpg22.jpg
La Loi portant Nouvelle Organisation Territoriale de la République, dite Loi NOTRe, promulguée le 7 août 2015 confie aux Régions la planification des déchets non dangereux et du BTP sur le territoire, jusqu’alors confiée aux Départements. Par ce transfert, la Région devient, avec les intercommunalités, l’échelon privilégié où se dessine et se décide la stratégie territoriale de gestion des déchets. La Région Sud est désormais chargée d’élaborer le Plan Régional de Prévention et de Gestion des Déchets, un outil précieux pour l’ensemble des acteurs concernés sur le territoire. À la croisée des stratégies économiques et territoriales de la Région, ce Plan concerne toutes les catégories de déchets, hors nucléaire, qu’ils soient dangereux, non dangereux non inertes ou non dangereux inertes, produits par les ménages, les activités économiques, les collectivités ou les administrations. La volonté de la Région est d’accompagner les territoires vers un changement de modèle afin de faire de l’économie circulaire, un nouvel axe de développement économique pour les territoires.

Des objectifs ambitieux

Le Plan Régional de Prévention et de Gestion des Déchets doit prendre en compte les objectifs nationaux fixés par la Loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte du 17 août 2015 :
• Réduction de 10 % de la production des déchets ménagers et assimilés en 2020 par rapport à 2010,
• développement du réemploi et augmentation de la quantité de déchets faisant l’objet de préparation à la réutilisation (équipements électriques et électroniques, textiles et éléments d’ameublement notamment),
• valorisation de 65 % des déchets non dangereux et non inertes en 2025,
• valorisation de 70 % des déchets issus de chantiers du BTP d’ici 2020,
• limitation en 2020 et 2025 des capacités de stockage ou d’incinération sans production d’énergie des déchets non dangereux non inertes.

9 orientations régionales

① Définir des bassins de vie pour appliquer les principes de proximité et d’autosuffisance de manière proportionnée aux flux de déchets concernés dans une logique de solidarité régionale
② Décliner régionalement les objectifs nationaux en cohérence avec les contextes des bassins de vie
③ Créer un maillage d’unités de gestion de proximité en particulier pour la gestion des biodéchets et des déchets inertes
④ Favoriser la prévention et le recyclage matière
⑤ Capter l’intégralité des flux de déchets dangereux
⑥ Optimiser le développement et l’utilisation des unités de valorisation énergétique prioritairement dans le traitement des déchets ménagers et assimilés résiduels
⑦ Introduire une dégressivité des capacités des installations de stockage des déchets non dangereux en cohérence avec les besoins des territoires
⑧ Disposer d’un maillage d’installation de stockage des déchets non dangereux assurant l’application des principes de proximité et d’autosuffisance
⑨ Mettre en place une politique d’animation et d’accompagnement des acteurs concernés par la prévention et la gestion des déchets afin d’assurer la coordination nécessaire à l’atteinte des objectifs du Plan

Une Cop d’avance: de nombreuses actions engagées
– l’électrification des navires à quai afin d’éviter les émissions de fumées polluantes,
– des lignes de bus roulant à l’électrique et au Gaz Naturel pour Véhicules,
– plus de 60 projets de toitures photovoltaïques permettant de consommer sur place l’énergie produite par ces panneaux,
– 30 % de notre fonds économie fléché sur des entreprises vertes,
– 10 opérations de sauvegarde des espèces en danger, comme les tortues d’Herman ou les mammifères marins,
– 200 points de vente valorisant les circuits courts,
– 2,5 millions d’euros pour la conversion des véhicules essence à l’éthanol – Ce sont 10 000 voitures qui pourront être converties grâce à l’achat d’un boitier financé par la Région afin de rouler au bioéthanol. C’est 70 % de pollution en moins, et 40 % d’économie.
En 2019, la Région renforcera son engagement et consacrera 25 % de son budget notamment à :
– mailler notre réseau routier avec une borne électrique tous les 100 km, soit l’installation de 130 bornes,
– équiper 10 lycées de plus en toitures photovoltaïques,
– instaurer le Zéro plastique dans les cantines,
– assurer le Zéro chauffage au fioul dans nos lycées,
– proposer une prime de 5 000 euros pour la conversion des taxis régionaux en véhicules hybrides et électriques,
– mettre en œuvre un plan de sauvegarde des palmiers pour lutter contre le charançon rouge.

Articles similaires

Aller au contenu principal