Provence-Alpes-Côte d’Azur. Renaud Muselier: « Je ne veux pas voir la deuxième ville de France dysfonctionner »

Publié le 26 juin 2019 à  8h07 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  11h59

Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Photo Robert Poulain)
Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Photo Robert Poulain)

Renaud Muselier, le président LR de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur a présenté en amont de la plénière qui se tient ce mercredi 26 juin «les excellents résultats du Compte Administratif». Il a également évoqué son voyage en Égypte et au Liban, avant d’annoncer qu’il partira en Tunisie et en Algérie. Il est revenu sur la situation politique à Marseille après le déplacement du Président de la République à l’occasion du Sommet des deux Rives. «Il a rencontré Jean-Claude Gaudin à son arrivée et moi avant de partir, nous demandant à chacun notre analyse de la situation. Il faut dire que pour un Marseillais la situation est complexe alors, pour un Parisien». Ajoute que «la visite du Président s’est déroulée après deux élections qui donnent des signes très forts. Mélenchon s’écroule, à LR nous nous sommes pris deux cartouches alors qu’en Marche pense que les résultats des dernières échéances vont se reproduire aux Municipales mais cela ne fonctionne pas ainsi. Enfin, on note que le RN est stable». Dans ce contexte, il rappelle sa position, affichée de longue date: «Ni système ni extrêmes». Plaide pour «une logique de rupture mais non de trahison». Considère Jean-Claude Gaudin comme «un combattant exceptionnel» et de prévenir: «Si on croit qu’avec son départ et le maintien de tous les autres, la victoire sera au bout on se trompe lourdement. Et, autant que je sache, il y a un débat au sein de LREM pour savoir s’ils vont aller avec les successeurs de Gaudin ou pas. Pour Saïd Ahamada c’est « non » tandis que Jean-Philippe Agresti a vu son nom « utilisé » par Jean-Claude Gaudin, lors de la visite de Brigitte Macron…». Invite à suivre avec attention l’évolution institutionnelle: «Y aura-t-il fusion ou pas de la métropole et du Département? A part le Président de la République nul ne le sait et cela change tout en matière de cumul des mandats». Renaud Muselier est dans tous les cas, un observateur attentif des événements en cours et il ne veux pas «voir la deuxième ville de France dysfonctionner».

«la Région respecte le plafond des 1,2% de croissance des dépenses imposés par l’État»

En ce qui concerne l’institution régionale, il se félicite de voir la politique de redressement des équilibres financiers porter ses fruits: «Progression de l’épargne, baisse du recours à l’emprunt, le compte administratif fait apparaître que l’année 2018 a marqué une nouvelle étape dans cette démarche et confirme l’amélioration de la capacité de désendettement de la collectivité». Avec un recul de 1,7% des dépenses de fonctionnement, même si celles consacrées à l’agriculture, au rayonnement international à l’innovation et à la culture ont progressé «la Région respecte le plafond des 1,2% de croissance des dépenses imposés par l’État et ne subira donc pas de pénalité financière cette année». Il tient à souligner qu’en tant que républicain «j’ai respecté ce plafond -que l’État ne s’impose pas- et, dans le même temps j’ai refusé d' »aller à Canossa », à savoir me rendre chez le Préfet pour signer « cette mesure ». Et nous obtenons ces résultats alors que les aides de l’État baissent». Il précise que l’objectif est de conforter la capacité de la collectivité à investir «pour favoriser le développement de la région et la transition écologique à travers le Plan Climat régional « Une Cop d’avance »». La Région a ainsi consacré plus de 552 M€ à l’investissement soit + 13% par rapport à 2017. Souligne encore que«le budget supplémentaire 2019 respecte, lui aussi, les engagements de maîtrise financière: aucune des dépenses nouvelles n’est financée par un recours à l’emprunt. Ce budget supplémentaire permet même de réduire la dette de 61M€». Un document qui a conduit l’agence de notation Fitch Ratings à faire passer la perspective des notes financières de l’institution de stable à positive. Puis d’en venir au contenu de ce budget qui prévoit 25M€ pour l’acquisition de tablettes numériques pour les lycéens. «Ce sont les CA des lycées qui ont fait le choix entre les livres et les manuels numériques et ces derniers ont été choisis à 85%. Par ailleurs, 23,4M€ vont à la révision de la contribution régionale à l’exploitation des TER ou encore 2,2M€ pour les transports scolaires et interurbains « Lignes régulières » à la suite de la décision de non application des hausses tarifaires initialement prévues». Une décision que le Président espère voir se prolonger en 2020.
En ce qui concerne le déplacement au Liban et en Égypte, du 12 au 17 juin, Il précise que la délégation a été reçue au plus haut niveau de l’État libanais notamment par le Président de la République, le Premier ministre et le Président du Parlement. «L’objectif était de conclure avec les Unions des Municipalités de Jezzine et de Tyr, partenaires de coopération de la Région, des projets très concrets tels la création d’un Parc naturel régional libanais, la restauration du patrimoine, la préservation de l’environnement, la formation des policiers municipaux et la création d’un centre de formation de la fonction publique territoriale». En Égypte la délégation a été reçue par le ministre des Investissements et de la Coopération internationale et par le Grand Imam de la Mosquée Al-Azhar. «À Alexandrie nous avons pu établir avec le Gouvernorat de nombreux partenariats, des projets de formation et d’enseignements supérieurs. Les ports d’Alexandrie et de Marseille-Fos ont par ailleurs jeté les bases d’une coopération forte». Renaud Muselier précise à ce propos que, si Emmanuel Macron a, lors du Sommet des deux rives, insisté sur la coopération entre Villes, les régions ont encore toute leur place dans ce domaine «d’autant que sur la rive Sud c’est souvent à ce niveau que se traite les dossiers».
Michel CAIRE

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