Provence-Alpes-Côte d’Azur. Renaud Muselier: ‘Tout pour la région et rien que pour la région’

Publié le 17 mai 2021 à  9h15 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  17h59

Au-delà des polémiques, des logiques d’appareil qu’il a dénoncé, Renaud Muselier, candidat à sa succession dans la région Sud insiste sur l’importance de s’ouvrir «sur la base du test PCR : projets, compétences, république» et considère: «Cette élection doit être le moment d’affirmer la puissance de la décentralisation».

Renaud Muselier candidat à sa succession ©Destimed
Renaud Muselier candidat à sa succession ©Destimed

Dès ses premiers mots, Renaud Muselier lors de la présentation de ses listes pour les régionales, donne le ton : «Je suis très heureux parce que le moment est venu de présenter cette liste qui fait l’objet de tant de fantasmes, de tant de discussions, tant de critiques, de procès d’intentions alors que personne ne l’a encore vue». Liste placée sous le signe du rassemblement: «A la logique du bunker, je préférerai toujours la dynamique de l’ouverture. Face à la logique du repli, je proposerai toujours celle du rassemblement». Avant de lancer en direction de sa famille politique: «Plus de la moitié des candidats, hors société civile, sont des Républicains. C’est ma colonne vertébrale. Ceux qui se compromettent aujourd’hui en appelant à ne pas voter pour moi sont des irresponsables. Ils soutiennent de fait le seul traître de cette élection, Thierry Mariani».

Lors de cette conférence de présentation les têtes de liste départementales sont à ses côtés en présentiel ou par visio à l’instar du maire de Nice, Christian Estrosi, tête de liste dans les Alpes-Maritimes. Sont ainsi présents David Gehant, le maire de Forcalquier, tête de liste dans les Alpes-de-Haute-Provence, Chantal Eyméoud, maire d’Embrun, dans les Hautes-Alpes; François De Canson, maire de La Londe-les-Maures, dans le Var et Bénédicte Martin dans le Vaucluse. Également présents, Sophie Joissains, adjointe au maire d’Aix-en-Provence, vice-présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence, numéro 2 dans les Bouches-du-Rhône et Hubert Falco, le maire de Toulon président de la métropole Provence Méditerranée qui a pris la dernière place dans le Var.

«on veut faire de nous les rats de laboratoire d’expérimentations, de recompositions politiques»

Renaud Muselier dénonce: «Depuis 2 semaines, les commentaires parisiens ont étouffé toute discussion sur notre avenir. Depuis 2 semaines, ceux qui veulent faire des élections régionales un marchepied vers la présidentielle ont confisqué le débat public en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Depuis 2 semaines, on veut faire de nous les rats de laboratoire d’expérimentations, de recompositions politiques, on veut faire de nous les otages de la politique nationale».

Face à cela il tient à rappeler sa méthode : «Tout au long de la crise sanitaire, je n’ai jamais accepté que nous soyons les victimes d’une vision purement centralisée de la gestion de crise. Je me suis battu contre ceux qui nous mettaient des bâtons dans les roues pour sortir des crises…». Et rappelle : «J’ai travaillé avec ceux qui acceptaient de nous venir en aide, quelle que soit leur couleur politique, tant qu’ils apportaient des solutions à notre région, à nos problèmes. C’est mon ADN, c’est ma façon de faire de la politique».

«Je suis un gaulliste, un chiraquien, un sarkozyste»

Il indique encore avoir toujours affirmé que «que le rassemblement serait la base de la construction de ma liste, sans accord d’appareils mais en additionnant les compétences : engagement tenu. J’ai toujours affirmé qu’il n’y avait pas de place pour le sectarisme et la division lorsque l’avenir de nos territoires était en jeu : engagement respecté».

Renaud Muselier décline alors son identité politique: «Je suis un gaulliste, un chiraquien, un sarkozyste». Pour lui : «Il y a des lignes rouges qu’on ne franchit pas et il y a des moments historiques qui exigent le rassemblement et la concorde». Puis de mettre en exergue sa majorité régionale «composée de 8 tendances politiques, dont certaines de la majorité présidentielle. Nous sommes tous restés unis dans le même groupe, Union pour la Région». Une logique qu’il entend poursuivre avec ses listes, ouvertes « sur la base du test PCR : projets, compétences, république »«qui s’applique à tous sans distinction d’étiquette politique». Puis de lancer: «Si on est capable de dire oui aux 5 milliards d’euros du Contrat de plan État-Région, deux fois et demi plus important que le précédent, alors on peut dire oui à ceux qui veulent nous aider».

«La bataille des élections régionales sera celle du retour à la vie»

Renaud Muselier entend dépasser les affrontements d’appareil. Il cite pour cela 3 raisons: «L’hystérie du moment montre qu’on a besoin de liberté face aux appareils politiques nationaux et leurs réflexes sectaires.». Deuxième cas: «On a tous besoin du retour à la vie et du déconfinement. Et pour ça, il faut l’organiser, il faut soutenir tous ces secteurs fermés depuis un an et qui se préparent aujourd’hui à rouvrir». Il en vient au troisième enjeu: «Laissez respirer les territoires et prendre notre destin en main». Alors pour lui: «Cette élection doit être le moment d’affirmer la puissance de la décentralisation». Et d’avancer un certain nombre de nouvelles compétences: coordination du Pôle Emploi, pour avoir «plus de proximité et d’efficacité dans la lutte contre le chômage». En matière de sécurité: «Si on faisait confiance aux territoires en matière de sécurité, on nous laisserait financer nos forces de l’ordre, construire et rénover les casernes, faire appliquer les peines en finançant les places de prison qu’il nous manque et les Travaux d’Intérêt Général qu’il nous manque».

«Pas de compromission avec l’extrême droite et avec le Front National»

Il interroge ceux qui dans sa famille s’opposent à lui : «Vont-ils demander l’exclusion de Laurent Wauquiez, qui a des élus de la majorité présidentielle dans sa propre majorité ? Vont-ils arrêter de soutenir Valérie Pécresse, qui a annoncé qu’elle associait des élus qui ont soutenu La République en Marche lors de précédentes élections municipales ?». Et de dénoncer dans le même élan ceux qui remettent en cause la ligne rouge héritée de la fondation du RPR, de l’UMP et des Républicains : «Pas de compromission avec l’extrême droite et avec le Front National. Ma famille politique doit régler ce débat qui la ronge plutôt que de m’envoyer des fatwas par communiqués de presse.» Il considère que les défections de certains LR au RN sont «un symptôme». Pour ma part, poursuit-il: «Je vais plutôt m’occuper de garder cette région dans le camp du vaste rassemblement des républicains, de la droite, du centre et des démocrates».

Renaud Muselier conclut son intervention par une pensée pour Sophie Cluzel. «Elle a fait une déclaration pleine de courage et de clairvoyance, elle a su faire preuve de responsabilité et cela n’a pas du être une décision facile». Occasion pour lui de répéter : «Nous ne sommes pas au premier tour de la présidentielle. Nos élections ne sont pas le tour de chauffe des grandes écuries parisiennes. Ne vous laissez pas avoir. Je le dis à tous ceux qui nous écoutent : on va gagner le Sud, on va gagner nos libertés. Rassemblés, nous pouvons tout».
Michel CAIRE

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