Provence-Alpes-Côte d’Azur : la Région amplifie son action contre le réchauffement climatique

Publié le 28 juin 2015 à  23h30 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  19h18

(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)

Au regard de l’évolution des données scientifiques sur le changement climatique et des risques environnementaux, sanitaires et sociaux encourus, la Région poursuit ses actions et intègre la lutte contre le changement climatique dans toutes ses politiques sur le territoire régional et à l’international.
Annick Delhaye, EELV, en présentant ce rapport, se remémore : «En 2009 lors de mon intervention pour la délibération: réussir Copenhague-la Région s’engage, je commençais mon propos par « le sommet de Copenhague est peut être celui de la dernière chance car après, il sera trop tard »». Et d’ajouter: «C’est avec beaucoup de tristesse et d’émotion que je constate qu’il n’y a pas un mot à changer de mon intervention d’hier qui est équivalente à celle d’aujourd’hui pour ce sommet climatique: Paris climat 2015, 6 ans après». Pourtant, précise-t-elle: «Il y a déjà plus de 20 ans que la communauté internationale affiche son ambition de lutter contre le changement climatique, sans réellement y parvenir pour le malheur des populations les plus fragiles». Le tableau que dresse l’élue n’a rien de rassurant. «Ces 20 dernières années, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté encore plus vite que précédemment. Le groupe régional d’experts sur le changement climatique, le GREC Paca, notre GIEC régional, qui a tenu sa première conférence lundi dernier et dont je vais vous faire parvenir la première publication la semaine prochaine, prévoit dans notre région des étés jusqu’à 6 degrés plus chauds qu’aujourd’hui, à la fin du XXIe siècle. La canicule de 2003 sera la normalité, voire un peu frais …et pour appuyer cette prédiction, nous allons entrer en canicule la semaine prochaine avec plus de 40°» Elle ajoute qu’à travers la planète, les sécheresses, inondations, submersions marines, pertes de récoltes agricoles, seraient dramatiques pour des centaines de millions d’humains et creuseraient encore plus les inégalités sociales qui sont déjà tellement visibles. Des millions de déplacés et réfugiés climatiques sont à prévoir, bien plus nombreux que les actuels migrants économiques ou demandeurs d’asile que nous ne sommes même pas capables d’accueillir décemment.

«La soumission de la politique à la technologie et aux finances se révèle dans l’échec des Sommets mondiaux sur l’environnement»

«Il en va de notre responsabilité de citoyens et d’élus, lance-t-elle, de notre responsabilité devant nos générations futures, de lutter avec détermination contre ce catastrophique changement climatique causé par nos activités humaines».
Elle cite le Pape François qui s’est engagé dans cette lutte, avec son encyclique publiée la semaine dernière. «Il en appelle à une révolution éthique et économique pour empêcher des changements climatiques catastrophiques, facteur d’inégalités croissantes». Rappelle la MedCop 21 qui vient de se dérouler à la Villa Méditerranée. Avant de lancer: «Grâce à l’action des élus écologistes, la lutte contre le changement climatique et la transition énergétique sont désormais au cœur de l’action Régionale». Puis de juger et de prévenir: «Notre Région doit aller plus loin et porter cet enjeu de manière plus affirmée. La lutte contre le dérèglement climatique sera le fil rouge/vert du programme des écologistes pour les prochaines élections régionales de décembre prochain».
Et de citer de nouveau le Pape François dans son encyclique: «La faiblesse de la réaction politique internationale est frappante. La soumission de la politique à la technologie et aux finances se révèle dans l’échec des Sommets mondiaux sur l’environnement.» Avec ce rapport, affirme-t-elle: «Je vous propose d’amplifier l’action de la Région : de demander que des engagements forts et contraignants pour contenir le réchauffement global en deçà de 2° soient pris lors de la Conférence Paris Climat de décembre. C’est aussi une demande de nos concitoyens, qui l’ont affirmé lors du débat citoyen planétaire sur le climat du 6 juin et, c’est une nécessité pour la justice sociale au XXIe siècle ».
Ladislas Polsky, groupe socialiste indique que son groupe votera ce texte mais tient à préciser: «L’enjeu du climat doit être de progrès, de raison et pas seulement de culpabilisation». Jacques Lerichomme, Front de Gauche, en appelle pour sa part à la cohérence politique : «On sait que 23% des émissions de CO² proviennent des transports. Et c’est là que l’accroissement est le plus rapide. Or la Loi Macron supprime des dessertes en train, ce qui va à l’encontre des nécessités et brouille le message que la France veut faire entendre lors de la COP 21 qu’elle accueille».
Michel CAIRE

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