Provence Alpes Côte d’Azur : le « budget de combat » de la Région

Publié le 14 décembre 2013 à  11h37 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h11

img_3292_conseil_regional_-2.jpgimg_3297_conseil_regional_.jpgLe budget de la Région Provence Alpes Côte d’Azur a été voté ce vendredi 13 décembre par la majorité (moins 3 abstentions), un document qui, comme l’expliquera le président Michel Vauzelle : « se développe à partir de 3 grands axes : l’emploi et l’investissement, le lien social et le développement soutenable ». Tout en soulignant : « Et nous faisons cela sans augmenter les impôts puisque nous n’en avons pas. Nous n’avons que la carte grise et nous n’augmentons pas son prix ». Puis de remercier sa majorité et Jean-Louis Joseph, le vice-président délégué aux finances : « Car voilà un an que nous préparons, avec la majorité, ce document. Quarante réunions ont ainsi eu lieu, chacun apportant des améliorations ». Jean-Louis Joseph d’ajouter : « Et 2,2 milliards d’euros ont été mobilisés au service des grandes priorités transversales de la mandature : l’éducation et la jeunesse, l’emploi et le développement économique, la transition énergétique et écologique, la solidarité et les politiques de proximité ». Avant de lancer : « Ce budget, sur de multiples aspects, est un budget de combat. Il témoigne de l’urgence qu’il y a à redonner des marges de manœuvre aux régions, afin de préserver leur marge d’investissement et leur capacité à mobiliser l’ensemble des acteurs locaux et des financements sur des objectifs partagés ».
Michel Vauzelle insiste sur l’importance de l’emploi qui est facteur d’insertion, ajoute que le tissu économique est composé dans la région à 95% de PME « qui ne peuvent délocaliser l’emploi ». Il indique dans ce cadre toute l’importance qu’il accorde à l’économie sociale et solidaire. Il signale à quel point le rôle des associations, de plus en plus important dans le contexte actuel, est de plus en plus dur et voit l’âge de ses responsables s’élever, la jeunesse, pour tout un ensemble de raisons, s’impliquant peu. Il n’omet pas de signaler l’intérêt qu’il porte, avec sa majorité, au développement durable.
Jean-Louis Joseph rappelle que ce budget est élaboré dans un contexte de crise. « L’État va réduire de 184 millions d’euros ses dotations à destination des régions, au titre de l’effort demandé aux collectivités pour le redressement des comptes publics ». Pour Provence Alpes Côte d’Azur cela se traduira en 2014 par une diminution de 13,4 millions d’euros de la dotation globale de fonctionnement.
Mais l’élu de préciser que la région entend poursuivre sa politique, continuer à investir. « Après la Chambre régionale des comptes qui a constaté dans son dernier rapport, à propos des finances de la collectivité, une situation saine et en amélioration, l’agence de notation Fitch Ratings vient de nous donner pour la 5e année consécutive la 3e meilleure note possible ».
Outre les emplois d’avenir et la formation, une politique de réhabilitation en direction des lycées sera également poursuivie.
Au niveau des entreprises, il est précisé : « En phase avec les priorités gouvernementales, la Région mobilisera l’ensemble de ses dispositifs d’appui aux petites et moyennes entreprises, en favorisant notamment la création d’entreprises, le développement de l’innovation, ainsi qu’un appui renouvelé à l’économie sociale et solidaire ».
Enfin, le vice-président délégué aux finances considère : « La crise économique doit nous inciter à repenser notre modèle de développement, afin d’engager au plus vite, et dans les meilleures conditions, une transition énergétique et écologique inévitable et indispensable ».
Pierre-Paul Leonelli, UMP, ne porte pas le même regard sur ce budget dans lequel il voit : « Les travers, les dérives et la duplicité qui demeurent indissociables de toute gestion socialiste ». Mieux encore : « Nous pensons que ce budget prévisionnel est avant tout un budget placé sous le sceau de l’immobilisme et sur l’incapacité de cette majorité finissante de répondre aux attentes de nos concitoyens ». Pour l’intervenant : « Votre région n’est pas une région qui protège et qui soutient, c’est une région de clientélisme et d’appauvrissement collectif ».
Mireille Peirano, PS, de rétorquer: « La région en jouant le rôle de bouclier social a pu réduire l’impact de la politique injuste menée par la droite au niveau national ». Puis de se réjouir « de voir le chômage des jeunes diminuer depuis 6 mois alors que la création d’entreprise augmente pour le 4e mois consécutif et que le taux de chômage régional baisse légèrement ». Selon l’élue : « Nous tenons le cap avec ce budget, celui de la rigueur de gestion et de la justice sociale ».
Gérard Piel, Front de Gauche, note : « Ce budget est le fruit de longs mois de travail qui ont permis des avancées sociale, économique et environnementale ». Il rappelle que le Front de gauche n’est pas d’accord avec tout « mais des choix courageux ont été réalisés ». Puis de mettre en avant les acquis obtenus par son groupe avant d’afficher ses désaccords persistants avec le gouvernement. « On ne peut accepter que les solutions préconisées pour sortir de la crise soient les mêmes que celles qui nous y ont conduit ».
Hubert de Mesmay, FN dénonce tour à tour l’emprunt : « qui est un chèque en blanc sur l’avenir », considère que la dette régionale serait « colossale » et de lancer : « Ce budget est irresponsable et la région est en faillite potentielle ».
Ce budget pour Sophie Camard, EELV, « ne s’inscrit ni dans une logique d’austérité ni dans une dérive financière ». Elle met également en exergue que le groupe écologiste garde le cap et a fait avancer des dossiers. Soulignant notamment qu’il a empêché la hausse de la taxe des cartes grises, porté la délibération sur «l’intégration de critères économiques sociaux et environnementaux du développement durable dans les politiques régionales »…
Michel CAIRE

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