Provence-Alpes-Côte d’Azur: mobilisation contre le harcèlement scolaire

Publié le 15 novembre 2021 à  11h31 - Dernière mise à  jour le 2 novembre 2022 à  9h13

Le harcèlement scolaire coûte souffrance et parfois la vie à nombre d’enfants, d’adolescents. En France, 10% des élèves sont affectés par le harcèlement, soit environ 700 000 élèves. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur vient de voter un plan de lutte en huit points.

Sabrina Agresti-Roubache, en charge de la lutte contre les violences faites aux femmes et la lutte contre le harcèlement scolaire (Photo capture d'écran)
Sabrina Agresti-Roubache, en charge de la lutte contre les violences faites aux femmes et la lutte contre le harcèlement scolaire (Photo capture d’écran)

Le rapport de lutte contre le harcèlement a été présenté lors de la plénière du 28 octobre par Sabrina Agresti-Roubache, en charge de la lutte contre les violences faites aux femmes et celle contre le harcèlement scolaire. L’élue rappelle que les faits de violence subit par les jeunes font partie des préoccupations «majeures, partagées par tous».

Le harcèlement met en péril la réussite scolaire

L’élue rappelle que parmi «les actes qui mettent en péril la réussite scolaire on retrouve le harcèlement» qu’elle définit comme «la répétition de comportements agressifs dans le but de blesser intentionnellement quelqu’un, de l’humilier ou de l’exclure. On parle de harcèlement scolaire lorsqu’il se produit sur le territoire de l’école». Souligne qu’en France, 10% des élèves sont affectés par le harcèlement, soit environ 700 000 élèves. «Cela correspond, en moyenne à deux ou trois enfants par classe.» Au niveau régional, l’équipe académique de sécurité (EAS) de l’Académie d’Aix-Marseille fait état dans son rapport annuel des faits établissement pour l’année 2019 «de 68 cas de harcèlement dont 31 relèvent du second degré (collège et lycée confondus)». Et en prenant en compte la cyberviolence, les prises d’images non désirées, les menaces, intimidations… l’équipe académique de sécurité Aix-Marseille «a recensé 167 cas de violences physiques, verbales ou psychologiques susceptibles de se traduire par des insultes, des humiliations, une mise à l’écart, des menaces, du racket, du sexisme, de l’homophobie, du racisme ou de la xénophobie. Tout est prétexte au harcèlement», dévoile l’élue. Ainsi au total durant l’année 2019 sur les 455 cas recensés par les établissement dans le second degré, 235 (soit 51,64%) traduisent des situations de harcèlement pris dans sa dimension la plus large.

L’exécutif régional entend aller plus loin.

Sabrina Agresti-Roubache annonce que la Région «entend apporter une réponse à la hauteur de l’enjeu» parlant même de «grande cause régionale». Pour ce faire, la Région Sud a voté des actions concrètes, autour d’un plan en 8 axes :
-organisation d’une journée de lutte contre le harcèlement scolaire à l’occasion de la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire ;
-confirmation du rôle des médiateurs de la garde régionale des lycées en devenant ambassadeurs de la lutte contre le harcèlement scolaire à l’issue de la formation délivrée par le Ministère de l’Éducation Nationale dans le cadre de son Programme de lutte contre le harcèlement à l’école « Phare » ;
-organisation d’ateliers de sensibilisation et diffusion d’un fascicule d’information sur le harcèlement scolaire auprès des agents régionaux des lycées ;
-création d’un prix régional de lutte contre le harcèlement scolaire doté d’un budget annuel de 6 000 € pour récompenser toutes les initiatives portées par les lycées (trois lauréats) et dont l’appel à projets intitulé « Pour en finir avec le harcèlement scolaire» est joint en annexe au présent rapport ;
-création d’une fabrique « Lutte contre le Harcèlement scolaire » au sein du Parlement régional de la jeunesse qui aura pour première mission la rédaction d’une charte proposée à la signature des lycéens ;
-organisation d’ateliers d’autodéfense verbale dans tous les lycées de la Région pour donner aux jeunes les moyens de répondre aux harceleurs ;
-priorisation du financement de toutes les actions pédagogiques initiées par les lycées sur le thème de la lutte contre le harcèlement scolaire ;
-dépôt de plainte de la Région aux côtés des parents d’élèves dès lors que celle-ci aura un intérêt à agir.
Sabrina Agresti-Roubache annonce: «Le 18 novembre à l’occasion de la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, une journée spécialement dédiée sur ce sujet sera organisé afin de présenter les grandes actions du plan et de fédérer les acteurs autour de cette cause.»
Michel CAIRE

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