Provence-Alpes Côte d’Azur s’engage contre les violences faites aux femmes

Publié le 1 décembre 2021 à  12h19 - Dernière mise à  jour le 3 novembre 2022 à  8h55

A l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, Renaud Muselier, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Président délégué de Régions de France, a présenté pour la première fois « les Assises Régionales de lutte contre les violences faites aux femmes ».

Renaud Muselier signe une Charte d’engagement contre les violences faites aux femmes avec tous les partenaires impliqués © Régis Cintas-Flores
Renaud Muselier signe une Charte d’engagement contre les violences faites aux femmes avec tous les partenaires impliqués © Régis Cintas-Flores

La Région Sud a organisé un temps fort de prévention et de sensibilisation. Aux côtés de Sabrina Agresti-Roubache, Conseillère régionale spéciale en charge des grandes causes régionales, lutte contre les violences faites aux femmes et lutte contre le harcèlement scolaire et de l’ensemble des acteurs engagés pour cette cause, le Président a présenté un Plan d’actions avec des mesures concrètes qui seront déployées tout au long du mandat régional.

Charte d’engagement

Ensemble, ils ont signé une Charte afin de s’engager auprès des victimes et les accompagner vers un avenir serein. Cette journée, ouverte au grand public, a permis d’initier de nombreuses réflexions et a notamment rappelé le lancement du #ZeroViolenceZeroSilence permettant de dénoncer toutes formes de violence, que ce soit pour la lutte contre le harcèlement scolaire ou pour les violences faites aux femmes.

Renaud Muselier rappelle: «Nous sommes réunis à l’occasion de la Journée Internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Cette journée a été décrétée par les Nations Unies, en mémoire des trois sœurs Mirabal, militantes dominicaines brutalement assassinées sur les ordres du chef d’État, Rafael Trujillo». Pour lui: «Cette journée nous rappelle combien dans le monde entier, des femmes se battent encore pour pouvoir travailler, circuler librement, s’exprimer, voter. Il y a quelques mois seulement, de femmes manifestaient pour leur liberté d’étudier en Afghanistan après l’arrivée des Talibans». Il note encore: «Cette journée nous rappelle aussi qu’ici en France le combat n’est pas fini. Des violences physiques, psychologiques, économiques, verbales, sexuelles concernent des femmes dans leur travail, leur couple, leur famille, leur quotidien et elles sont intolérables».

«Particulièrement choqué de l’importance des violences qui ont été causées au sein des familles»

Le président de Région avoue: «Pendant les périodes de confinement j’ai été particulièrement choqué de l’importance des violences qui ont été causées au sein des familles, choqué que dans cette période d’inquiétude sanitaire, le foyer ne soit pas source de tranquillité et de réconfort». Raison pour laquelle, poursuit-il: «J’ai choisi de faire de la lutte contre les violences faites aux femmes, aux côtés de la lutte contre le harcèlement scolaire, la grande cause de mon mandat».

«L’égalité homme-femme est au cœur de mon action politique»

Renaud Muselier assure: «L’élimination des violences faites aux femmes est un sujet majeur de l’égalité homme-femme et des valeurs républicaines. C’est également un sujet fondamental de notre société, de la place des femmes dans la société mais aussi de l’avenir que nous construisons pour les futures générations de français et de françaises». Et de lancer: «L’égalité homme-femme est au cœur de mon action politique» car il voit là «un enjeu majeur de la société. Car le combat contre les violences, qui sont l’expression la plus extrême et odieuse de la domination d’un sexe sur l’autre, c’est bien le combat pour l’égalité entre les hommes et les femmes dans tous les domaines».

En effet, la région compte davantage de femmes créatrices d’entreprises qu’au niveau national, avec 29 % des créateurs d’entreprises contre 27 % au niveau national et les entreprises créées par les femmes, en région, sont plus pérennes à cinq ans que celles créées par les hommes. «Nous nous impliquons pour protéger les femmes mais aussi pour les aider à « prendre le pouvoir » au sein du monde économique. Nous nous mobilisons ainsi pour casser les clichés, les stéréotypes, lever les freins qui séparent encore, trop, les femmes et les hommes dans tous les domaines», déclare le Président.

Égalité professionnelle entre les femmes et les hommes

Dans le cadre du Plan de Relance, la Région lance un appel à projets conjoint entre l’État et la Région « égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ». Renaud Muselier précise que depuis 2016, ce sont 74 projets qui ont été soutenus sur l’égalité hommes-femmes, pour un montant total de 763 000 euros. Et, avec le Parlement Régional de la Jeunesse, la région entend «sensibiliser la génération de demain». Les 150 jeunes du Parlement Régional de la Jeunesse ont ainsi travaillé en 2021 sur l’égalité homme-femme, et, à travers un Appel à projet, ils ont soutenu, 15 projets pour un montant de 50 000 euros, dans les lycées, missions locales, les centres de formation, «pour lutter contre les stéréotypes, les inégalités, les discriminations, les violences, pour défendre l’égalité.»

«Les mêmes règles pour toutes »

Par ailleurs, le 8 mars 2021, à l’occasion de la «Journée internationale des droits des femmes», a été lancé par la région, un plan d’actions pour lutter contre la précarité menstruelle intitulé « les mêmes règles pour toutes ». Une initiative qui a vu le jour après qu’une étude ait montré que 13 % des femmes déclarent avoir déjà dû choisir entre des protections hygiéniques et un autre objet de première nécessité. «Cette situation est inacceptable. Dans tous nos lycées nous installons des distributeurs de protections périodiques gratuites et bio. Dès 2022, avec notre Pass Santé, nous allons permettre le remboursement de protections périodiques».

Lutte contre les violences faites aux femmes

Pour Renaud Muselier le sujet de l’égalité hommes-femmes est aussi celui de la lutte contre les violences faites aux femmes. Le constat est sans appel, en France, en 2020 : 125 personnes sont décédées à la suite à de violences conjugales, 102 femmes et 23 hommes. 1 femme décède tous les 2 jours, victime de son conjoint ou de son ex conjoint, 30 % des femmes ont déjà été harcelées ou agressées sur leur lieu de travail. «Qu’en est-il dans notre région ?», interroge Renaud Muselier. L’enquête de l’Insee en 2019 révèle que Provence-Alpes-Côte d’Azur est au troisième rang des régions qui appellent le plus le numéro d’urgence 3919. Le président ajoute: «Aucun chiffre plus précis n’existe sur les femmes victimes de violences à l’échelle régionale. Au-delà des chiffres, ce que nous savons et que nous ne pouvons plus tolérer c’est que des femmes perdent confiance en elles, sont en souffrances psychologiques et physiques, en insécurité ou en danger; des femmes meurent au XXIe siècle en France, sous les coups de leur conjoint; 100 % des enfants sont également victimes en cas de violences conjugales».

«Zéro tolérance pour les violences qui seront exercées sur les habitantes de notre région»

«A toutes ces femmes, je veux dire qu’en région Sud, il y aura zéro tolérance pour les violences qui seront exercées sur les habitantes de notre région, zéro violence et zéro silence. C’est le message que nous vous invitons à diffuser sur tous les réseaux sociaux. Ensemble nous disons « STOP » aux violences faites aux femmes», lance Renaud Muselier avant de remercier «tous les acteurs avec qui nous travaillons depuis cinq ans déjà sur ce sujet. Je pense aux plannings familiaux, aux centres d’information des droits des femmes et des familles et à toutes les associations d’accès aux droits et d’aide aux victimes. Sans vous rien ne serait possible».

Trois objectifs définis par la Région

Renaud Muselier détaille les trois objectifs définis par la Région:
– Objectif 1 – alerter – «Doter toute femme de la région Sud en situation d’insécurité ou victime de violences d’un dispositif d’alerte ».
-Objectif 2 – accompagner : «Proposer à chaque femme victime de violence en région Sud une solution d’hébergement et de secours». Pour cela, la création d’une maison des femmes «dans chaque département de la région sera une priorité». «Nous avons inauguré en 2021 la Maison des femmes Françoise Giroud à la Seyne-sur-Mer (Var), et nous soutenons également la Maison des femmes de Marseille, porté par le Professeur Bretelle».
-Objectifs 3 – prévenir : «Faire de chaque habitant de la région Sud un citoyen engagé dans la lutte contre les violences faites aux femmes, dans tous les domaines». Et d’annoncer un plan d’actions de 10M€ sur la durée du mandat. «Notre démarche est claire. Ces Assises Régionales sont l’acte fondateur de notre démarche, avec tous les partenaires régionaux concernés et impliqués. Chaque année nous avancerons ensemble, étape par étape, projets par projets, pour répondre à nos objectifs».

«Encourager l’innovation pour apporter des solutions concrètes dans le quotidien»

Des premières actions concrètes sont annoncées pour 2022. Le lancement d’un appel à projet régional pour soutenir tous les dispositifs d’alerte quels qu’ils soient comme le bouton d’alerte, ou des applications.«Sur ce sujet des violences faites aux femmes, nous souhaitons encourager l’innovation pour apporter des solutions concrètes dans le quotidien»; la création de places d’hébergements, via des conventionnements avec des bailleurs privés; «la mise à l’abri des femmes victimes, pour qu’elles retrouvent leur autonomie est primordial. L’action du groupe Odalys est un exemple et j’espère que nous pourrons travailler ensemble»; la création des arrêts à la demande dans les bus régionaux.

Zéro violence zéro silence

Et Renaud Muselier conclut son intervention en déclarant : «Ensemble nous disons zéro violence zéro silence.» La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur s’engage aux côtés des femmes en signant une Charte d’engagement contre les violences faites aux femmes afin de :
• Promouvoir de manière significative l’égalité entre les femmes et les hommes.
• Sensibiliser et communiquer sur la lutte contre les violences faites aux femmes.
• Produire des outils de politique et de formation sur la prévention et la prise en charge des victimes.
• Faciliter l’accès aux associations spécialisées en soutien aux collaborateurs.
• Intégrer le réseau régional de la lutte contre les violences faites aux femmes pour travailler sur ce sujet.
• Mesurer l’impact des actions réalisées et partager ces résultats».

Lors de l’Assemblée Plénière qui se tiendra le 17 décembre 2021, la Région votera le plan d’actions de lutte contre ces violences, et y consacrera près de 10M€.
Michel CAIRE
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