Provence-Alpes-Côte d’Azur : un schéma pour renforcer l’attractivité touristique de la Région

Publié le 16 juin 2016 à  23h57 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  15h26

Christian Estrosi, le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et Renaud Muselier, président délégué de la Région, président du comité Régional du Tourisme (CRT) Paca viennent de lancer devant un parterre d’élus et de professionnels le schéma régional du tourisme.

Christian Estrosi, le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et Renaud Muselier, président délégué de la Région, président du comité Régional du Tourisme (CRT) Paca viennent de lancer devant un parterre d'élus et de professionnels le schéma régional du tourisme (Photo Robert Poulain)
Christian Estrosi, le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et Renaud Muselier, président délégué de la Région, président du comité Régional du Tourisme (CRT) Paca viennent de lancer devant un parterre d’élus et de professionnels le schéma régional du tourisme (Photo Robert Poulain)

Immédiatement, le Président de région se place sur les enjeux économiques : «Provence-Alpes-Côte d’Azur est une grande terre touristique. Avec plus de 30 millions de visiteurs chaque année et 18 milliards d’euros de retombées économiques, le tourisme est une industrie d’avenir pour notre région . Et, nous avons également la chance de disposer des 3 marques les plus connues au monde : Provence, Alpes et Côte d’Azur. Elles forgent notre notoriété bien au-delà des frontières de notre pays. Nous devons capitaliser et optimiser le potentiel d’attraction de nos 3 marques pour demeurer la première destination touristique de France juste après l’Ile de France».
«En lançant le Schéma Régional du Tourisme aujourd’hui, prévient-il, je ne veux pas vous imposer de décisions par le haut. Ce Schéma, je souhaite que nous le co-construisions ensemble».

Tout ne sera pas décidé ici et c’est à partir des territoires que nous allons l’élaborer

Il n’en dresse pas moins quelques grandes lignes : «Il nous faut adapter notre offre de services aux besoins et aux exigences nouvelles des visiteurs pour les faire venir hors saison. Nous devons également développer l’activité touristique autour de notre patrimoine qui a trop longtemps été négligé. Tout comme je souhaite développer l’écotourisme et permettre à cette industrie d’engager, elle aussi, la révolution numérique». Souhaitant pour ce schéma que «les groupes de travail se réunissent dans tous les territoires de la région. Tout ne sera pas décidé ici et c’est à partir des territoires que nous allons l’élaborer». Il sera bâti autour de six axes et devrait permettre «de disposer à partir du premier trimestre 2017 d’une véritable stratégie et d’une vision de notre politique touristique pour les 5 prochaines années». La priorité ainsi affichée est «d’avoir une politique coordonnée et concertée pour être plus efficace». Cette politique du tourisme «sera au service d’une plus grande qualité d’offre pour nos visiteurs. Elle devra renforcer la création de valeur ajoutée et d’emplois pour notre région».
Le Président de Région considérant que le tourisme doit être développé «de manière équilibré sur l’ensemble du territoire régional» avec une concentration des moyens sur «les segments à fort potentiel». Il évoque à ce propos les tourismes vert, d’affaire et patrimonial. «C’est en mettant l’écologie et l’environnement au service de notre économie que nous nous inscrirons véritablement dans une démarche de développement durable». En ce qui concerne le tourisme d’affaire «c’est un moyen efficace de sortir de la saisonnalité». Évoque la bataille pour accueillir le congrès de l’entreprise TIENS à Nice alors que des villes comme Barcelone, Londres ou encore Sydney étaient en compétition. Combat difficile : «J’ai eu l’idée de dire au responsable de l’entreprise que, s’il venait à Nice, sa société aurait un record du monde. J’avais en effet à l’esprit de faire réaliser, par l’ensemble des salariés, une phrase, la plus longue du monde, sous le contrôle du Guinness Book et cette proposition a joué dans le choix de notre destination», raconte Christian Estrosi.

«Plusieurs millions d’euros ont été dépensés en quelques heures par les quelques 7 000 congressistes chinois présents à Nice»

«Résultat, plusieurs millions d’euros ont été dépensés en quelques heures par les quelques 7 000 congressistes chinois présents à Nice pour l’occasion. Ce que nous avons réussi sur ce congrès, nous devons le développer à l’échelle de toute notre région. C’est la raison pour laquelle je vous annonce que nous allons voter dès le mois d’octobre prochain une délibération pour adopter une démarche proactive et volontariste pour accueillir de nombreux congrès en Provence-Alpes-Côte d’Azur».
Il en vient au tourisme patrimonial : «Notre région dispose d’un patrimoine exceptionnel que nos prédécesseurs n’ont pas su conserver et mettre en valeur. J’entends bien exploiter au maximum notre potentiel patrimonial pour qu’il devienne un pilier fondamental de l’industrie touristique. Avec 4 sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco (Arles, Avignon, Briançon et Orange), c’est tout un circuit touristique que nous avons à construire autour de ces grands sites qui ont fait la renommée de notre pays dans le monde entier». Il n’oublie pas pour autant le patrimoine des villages. «Je veux que chaque commune ait les moyens de rénover son patrimoine non classé. Nous allons donc mettre en place un dispositif d’aide aux communes pour que plus aucun édifice ne soit condamné à tomber en ruine dans notre région». Avec comme fer de lance tourisme et culture qui, souligne le président, «lorsqu’ils sont coordonnés, liés, sont de puissants vecteurs d’attractivité et de dynamisme économique.» Également considérés comme filières d’avenir, la plaisance, le nautisme ou encore l’œnologie. Filières pour lesquelles sera développée une véritable stratégie. «C’est en concentrant nos moyens autour de ces filières que nous créerons massivement et durablement de la valeur ajoutée, de l’attractivité et de l’emploi».

«Un grand plan de formation aux langues étrangères pour les salariés de l’industrie touristique»

L’emploi et la professionnalisation des personnels du tourisme sont mis en exergue; «Une piste de travail» dans le cadre de l’élaboration du schéma. «Avec plus de 25 000 entreprises et près de 150 000 emplois, le tourisme est une des clés de notre politique de l’emploi. Dans un contexte où la concurrence internationale mais également interrégionale est toujours plus féroce, où les mutations et les changements en cours et à venir sont si importants, il est indispensable pour réussir demain d’avoir une main d’œuvre qualifiée et bien formée. Pour séduire de nouvelles clientèles et attirer de nouveaux salariés, il est important que nous développions une filière d’excellence aux formations des métiers touristiques». Et de mettre l’accent sur l’importance des langues étrangères avec le lancement d’un grand plan de formation aux langues étrangères «pour les salariés de l’industrie touristique». Sachant que chaque année, ce sont plus de 6 millions de visiteurs étrangers qui se rendent dans notre région. Cela va plus loin pour le Président de Région : «Tous les plus beaux yachts du monde viennent sur nos rivages mais, aucun n’est en maintenance ici. Il faut créer les structures d’accueil développer les formations en CFA. Alors, à des jeunes qui regardent avec frustration, haine, ces yachts, nous pourrons dire, que, formés, ils pourront travailler dessus et bénéficier de l’ascendeur social». Puis d’aborder le plan «Smart mountains : Stations de demain» pour lequel plus de 100 millions d’euros en 4 ans vont être consacrés. «Ce dispositif permettra notamment de construire les infrastructures pour sortir de la saisonnalité dans les Alpes». De s’adresser au parterre d’élus et de professionnels : «Il vous appartient de réfléchir à un plan qui nous permettra de faire de même pour notre littoral».

«Des parcours et des packages pour que les touristes découvrent des lieux et des sites auxquels ils n’auraient pas pensé initialement»

Il en vient à l’itinérance «qui occupe une place particulière car elle constitue à la fois un levier de croissance et d’emploi ainsi qu’un puissant facteur d’attractivité de nos territoires». Et de proposer: «Il faut créer des parcours et des packages pour que les touristes découvrent des lieux et des sites auxquels ils n’auraient pas pensé initialement, pour que tous nos territoires en profitent. Une véritable politique de prix attractive et offensive, pour que des visiteurs se rendent sur nos sites touristiques et dans nos établissements tout au long de l’année, doit également être envisagée et mise en place». Il ne manque pas de plaider en faveur d’une montée en gamme des établissements «Les exigences, les normes et les standards ont évolué. Nous devons prendre ce virage et orchestrer un vaste chantier d’amélioration de la qualité de nos hébergements et des services qu’ils proposent». Et annonce que la Région apportera systématiquement son soutien aux collectivités qui veulent se porter candidate pour accueillir de grands événements, qu’ils soient culturels ou sportifs.
«A ce titre, que Marseille ait été capitale européenne de la culture en 2013, qu’elle soit capitale européenne du sport en 2017 et qu’elle soit candidate pour accueillir les épreuves de voile dans le cadre de la candidature de Paris 2024, c’est une chance pour notre région ! Tout comme Toulon qui accueille prochainement une étape qualificative de l’America’s Cup ! C’est pourquoi le 24 juin prochain, je présente un plan de soutien de 2 millions d’euros pour ces grands événements en Provence-Alpes-Côte d’Azur».
Renaud Muselier d’ajouter : «Le tourisme c’est sérieux, professionnel, c’est une industrie. Et notre région tire son épingle du jeu, elle est la deuxième destination touristique de France avec 6 des 10 villes les plus attractives du Pays». Mais, pour le président du CRT comme pour Christian Estrosi, il n’est pas question de se reposer sur ses lauriers. Il insiste, pour cela, sur l’importance de la force publique et de citer «2013 capitale européenne de la culture a modifié l’image de Marseille». Et d’insister d’autre part: «Nous voulons créer une addition de la plus-value. Il s’agit de définir des lignes directrices pour aider chacun en toute liberté mais sur un cap à tenir pour ne pas s’éparpiller».
Michel CAIRE

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