ROCADE L2

Les élus régionaux d’EELV refusent la participation financière des collectivités locales à une nouvelle autoroute dans Marseille
Le groupe des élus écologistes au conseil régional dénonce le contenu du contrat de partenariat public privé (PPP), relatif à la construction de la rocade L2 dans la cité phocéenne, où il est question que le projet « ponctionne durablement les finances des collectivités ». Si EELV souhaite l’achèvement du tronçon Est de la L2 et le réaménagement de la voirie sur la partie Nord, le mouvement est en revanche farouchement opposé à la création d’une nouvelle voie souterraine, la L2 Nord, en doublement de cet itinéraire.

La nouvelle n’a pas manqué de faire réagir les élus écologistes du Conseil régional PACA : en pleine période de disette budgétaire, le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier vient d’annoncer l’octroi du contrat de partenariat public privé (PPP), relatif à la construction de la rocade L2 à Marseille, au groupement d’entreprises constitué par Bouygues. Et le groupe Europe Ecologie – Les Verts (EELV) de s’étonner car « loin de reporter sur le privé la charge de ce lourd investissement, il est question que ce projet ponctionne durablement les finances des collectivités, donc des contribuables : on parle de plus de 150 M€ pour l’Etat, ainsi que pour la Région, le Département, et la communauté urbaine ». « Mais où donc ces collectivités vont-elles aller chercher cet argent ? Par des impôts nouveaux ? En réduisant les budgets dévolus aux transports en commun ? aux logements ? à la formation ? à la culture ou encore aux lycées ?… », s’interrogent les élus écologistes.
EELV ne nie pas « qu’il faille terminer le tronçon Est de la L2, dont les aménagements techniques indispensables (traitement des polluants…), pour peu qu’on aménage des voies réservées aux bus et, en surface, des voies vertes et des espaces de nature ». Le mouvement écologiste ne doute pas non plus « qu’il faille réaménager la partie Nord de l’itinéraire (avenue Salvador Allende, rond-point de Ste-Marthe…) tel que cela est envisagé : réduction des voies automobiles, création de voies bus, de pistes cyclables, plantation d’arbres ».

« C’est sans doute plus d’un milliard d’euros que les collectivités devront débourser au final »

EELV est en revanche « fondamentalement opposé à la création d’une nouvelle voie souterraine (la L2 Nord) en doublement de cet itinéraire, ce qui ne fera qu’accroître le trafic automobile, donc les nuisances dans les quartiers, et ne diminuera pas la circulation dans le centre-ville (trafic de proximité) ». Et les élus écologistes de souligner qu’en outre, « quand on connaît les coûts actuels des grands travaux d’infrastructures, et les nombreuses dérives de ces coûts (exemple récent du tunnel de Toulon), on peut douter très fortement du respect des coûts annoncés pour cet ouvrage qui n’encouragera pas le recul du tout-voiture ». Ils estiment ainsi que « c’est sans doute plus d’un milliard d’euros que les collectivités devront débourser au final ». « Où les trouveront-elles ? Gageons que Bouygues et consorts sauront limiter leurs propres risques financiers, et maximiser leurs recettes, y compris et surtout sur les rallonges budgétaires ! », dénonce le mouvement écologiste.
Car aux yeux d’EELV, « Marseille et son agglomération ont besoin d’un véritable engagement public en faveur de la formation, de l’emploi durable, du logement économe, des transports collectifs ». Et de conclure que « plutôt que de pousser les collectivités à s’endetter, l’Etat devrait flécher ses crédits vers ces objectifs et non pour financer un nouvel « éléphant blanc », cette autoroute urbaine qui servira davantage les intérêts privés que l’intérêt public ».

S.P.

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