Réforme des retraites. Manif#12 à Marseille: l’attente d’un bon conseil… constitutionnel

Publié le 14 avril 2023 à  8h37 - Dernière mise à  jour le 6 juin 2023 à  19h29

Si l’espoir est ténu de voir la réforme retoquée par le Conseil Constitutionnel, celui de voir une porte s’ouvrir sur la tenue d’un référendum n’est pas illusoire. Et, toujours un même rejet de cette réforme de l’âge de la retraite.

(Photo Joël Barcy)
(Photo Joël Barcy)
Selon l’intersyndicale 130 000 personnes ont manifesté ce 13 avril contre la réforme des retraites, 6 500 selon la préfecture de Police. Un nombre certes en baisse mais l’essentiel était loin d’être là pour les organisations syndicales qui mettent en avant un rejet toujours aussi grand de la population, mais aussi le poids de plus en plus lourd sur les finances de la grève sans oublier l’attente des décisions du Conseil constitutionnel. René Sale, FO, précise que quel que soit le nombre de manifestants : «Il faut bien voir que c’est le 12e jour de grève, cela pèse sur les finances. Mais que le gouvernement ne s’y trompe pas, s’il y a moins de monde la colère elle, grandit à chaque intervention du président de la République. Alors, quoi que décide le Conseil Constitutionnel le rejet de cette réforme est toujours largement majoritaire dans le pays et l’intersyndicale toujours solide pour réclamer son retrait». Il annonce : «Ce vendredi 14 avril nous serons encore mobilisés. FO sera présent une nouvelle fois, à 7 heures du matin, sur le chantier des JO à Marseille, à 14 heures nous serons devant la Préfecture à Marseille et, dans le cadre de l’intersyndicale devant les sous-préfectures puis de nouveau devant la Préfecture à 18 heures». Pour Alain Rai, CFDT: «Il importe avant tout de dire que le mouvement ne s’arrêtera que lorsque le projet sera retiré. Après, on attend avec un sentiment mitigé la position du Conseil Constitutionnel car il paraît peu probable que celui ci trouve un vice technique dans le texte. Et il n’est pas sûr que le Conseil ait le courage politique, voire même qu’il relève de sa fonction de critiquer sur le fond politique ce texte. Après il y a la question du référendum et là l’espoir existe. Si tel est le cas nous passerons à une autre forme de mobilisation pour obtenir le plus rapidement et le plus massivement le nombre de signatures nécessaires pour obtenir un référendum».

«Les syndicats sortent vainqueurs de cet épisode en termes d’image»

Alain Rai considère que: «dans tous les cas nous n’aurons pas à sortir la tête haute de ce conflit, nous sommes déjà dans le haut quand on voit la mobilisation et la qualité des comportements des collègues malgré le mépris et la maltraitance idéologique que nous avons eu à subir. D’ailleurs pour les Français les syndicats sortent vainqueurs de cet épisode en termes d’image mais, malheureusement pas en matière de retrait de la réforme». Pour Sébastien Koch, CGT: «La solution idéale serait que le Conseil Constitutionnel retoque cette loi, si tel n’est pas le cas nous ne serons pas satisfaits. Mais il est clair que pour nous l’objectif reste le retrait de cette loi. Alors, la décision du Conseil Constitutionnel peut donner un coup à l’intersyndicale mais pour ce qui me concerne, je ne vois pas en quoi la décision de ce Conseil arrêterait notre mouvement».

«On discute dans le respect des uns et des autres sans volonté hégémonique»

Caroline Chevé, FSU avance: «On aimerait que le Conseil Constitutionnel assure son rôle de garant des institutions. Mais je ne me fais aucune d’illusion. Je ne le vois pas censurer cette Loi alors que la population est toujours, de façon massive, contre ce texte. Alors il est possible que le référendum d’initiative partagé soit validé. Cela pourrait être une façon de permettre au mécontentement social de continuer à s’exprimer et de faire valoir son caractère massif, majoritaire.». Elle indique encore : «L’amertume est là, tout comme la rupture entre les citoyens et les dirigeants. Le gouvernement doit être conscient qu’il joue avec le feu, désespérer les gens n’a jamais été une bonne chose. Pour ce qui nous concerne nous allons continuer à porter la revendication du retrait de cette loi et on espère que l’intersyndicale va poursuivre son action sachant qu’il n’existe aucun signal de sa fragilité. Sa méthode est la bonne, on discute dans le respect des uns et des autres sans volonté hégémonique». François Hutin, CGC: «On attend la décision du Conseil avec anxiété et, dans le même temps on n’attend pas grand chose. On poursuivra le mouvement sous d’autres formes s’il valide le texte. Mais on aimerait qu’il y ait la possibilité d’un référendum. Si tel n’est pas le cas j’ai peur d’une réaction de colère immaîtrisable, d’avoir une colère de type gilets jaunes qui échappera aux syndicats et qui sera préjudiciable à la France». Il ajoute: «Macron dit vouloir renouer le dialogue avec les syndicats. Mais pourquoi? Il n’écoute pas. On ne peut pas construire une société sans que les syndicats puissent émettre des avis, positifs ou négatifs. Et les Français ne supportent plus que l’on puisse prendre des décisions sans eux, contre eux».

Les syndicats

Reportage vidéo Joël BARCY, rédaction Michel CAIRE
(Photo Joël Barcy)
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(Photo Joël Barcy)
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