Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : EELV ne veut pas fracturer la gauche mais actualiser son centre de gravité

Publié le 13 janvier 2015 à  23h22 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h44

Jacques Olivier, Christian Desplat, Sophie Camard et Jean-Yves Petit, élus EELV à la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Photo Philippe Maillé)
Jacques Olivier, Christian Desplat, Sophie Camard et Jean-Yves Petit, élus EELV à la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Photo Philippe Maillé)

Sophie Camard, Christian Desplat, Jacques Olivier et Jean-Yves Petit viennent de tenir une conférence de presse pour faire le point après l’annonce de Michel Vauzelle, le président de la Région, de ne pas se représenter aux élections régionales.
C’est un message d’union, avec une meilleure prise en compte des écologistes, qui est affiché ainsi qu’une volonté de faire de la politique autrement. Ainsi Sophie Camard affirme: «Aux prochaines régionales nous serons porteurs d’un bilan, de nouveaux projets, d’une relation différente aux citoyens». Considérant: «La force du mouvement citoyen, ce week-end, a marginalisé le FN. Il ne faut pas penser qu’il est majoritaire dans la population et qu’il a gagné les élections d’avance».
Christian Desplat va dans le même sens : «Il y a eu un sursaut populaire, le challenge est de le mettre au service d’un projet commun.»
En premier lieu, indique, Sophie Camard: «En tant qu’écologistes, nous pensons que les priorités du moment sont de réagir à deux grands défis planétaires : le changement climatique et l’épuisement des ressources naturelles d’une part, la guerre et la montée des fanatismes d’autre part. Et les liens ne manquent pas entre les deux. Nous devons construire des solutions et des politiques qui répondent à ce contexte».
Puis de saluer «la décision honorable et respectable de Michel Vauzelle». De noter : «Ce dimanche, Jean-Marie Le Pen a annoncé sa candidature pour les Régionales en Paca, tout en insultant les manifestants et Charlie Hebdo. Il incarnera la vieille France du « suicide français ». En face, la non candidature de Michel Vauzelle ouvre un grand espace qui devra incarner le renouveau et l’espoir».
L’élue rappelle que son groupe a voté le dernier budget, avec comme le fait toujours son groupe, quelques abstentions : «La politique de la Région ce n’est pas celle du gouvernement et notre majorité actuelle rassemble toutes les composantes de la gauche et des personnalités de la société civile, notamment via notre groupe».
Elle en vient aux projets «à construire autour de quelques priorités». Citant: «Des pratiques propres, la clarté démocratique, la réduction des inégalités, la cohérence écologique et la nécessité de trouver des recettes et des marges de manœuvres financières».
Jean-Yves Petit considère: «Les Régions sont encore très méconnues, pourtant elles mènent une politique forte pour favoriser un aménagement cohérent du territoire ou encore pour favoriser la vie quotidienne de la population, les transports, avec notamment les cartes Zou. Cela impose de finaliser des solutions, avec le gouvernement, pour obtenir une autonomie fiscale».
Sophie Camard ne cache pas ensuite que des désaccords sont à exprimer vis à vis de la politique du gouvernement. «Comment défendre la Région quand les ressources baissent ? Nous nous opposons au choix du gouvernement de donner des milliards sans contrepartie d’emplois aux entreprises en ponctionnant les budgets des collectivités locales et donc l’investissement public. Nous sommes de même contre le démantèlement des droits collectifs des salariés et pour le maintien des services publics. Mais nous ne sommes pas dans une opposition systématique».
Et de plaider pour une amélioration des procédures de consultation des citoyens. «Ce qui s’est passé ce week-end nous renforce dans notre conviction que les appareils des partis démocratiques sont déboussolés et trop souvent un frein au rassemblement. En même temps, les étiquettes politiques sont aussi des points de repères dont nous avons besoin dans le débat démocratique. Il ne faut plus opposer les citoyens aux partis politiques et établir enfin un dialogue entre les électeurs et les élus au-delà du temps des élections».
Michel CAIRE

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