Région Sud. Renaud Muselier dévoile le Plan Cancer 2022-2027

Publié le 4 février 2022 à  9h58 - Dernière mise à  jour le 4 novembre 2022 à  15h17

Renaud Muselier président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, président délégué de Régions de France, vient d’accueillir au sein de l’Hôtel de Région, Daniel Nizri, président de La Ligue Contre Le Cancer, Philippe De Mester, président de l’Agence Régionale de Santé, Pascal Barbry, président du Cancéropôle Sud et Brigitte Seradour, présidente du Centre Régional de Coordination des Dépistages des Cancers Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur pour la présentation du Plan Cancer 2022-2027 de la Région Sud. A travers les 4 axes de ce dispositif unique en France, la Région Sud s’engage à mobiliser plus de 40M€ dans la lutte contre le cancer qui tue plus de 12 000 personnes tous les ans.

Renaud Muselier entouré de Daniel Nizri, Philippe De Mester, Pascal Barbry et de Brigitte Seradour ©Yann Bouvier
Renaud Muselier entouré de Daniel Nizri, Philippe De Mester, Pascal Barbry et de Brigitte Seradour ©Yann Bouvier

Renaud Muselier rappelle qu’il y a quatre ans, une initiative unique en France était lancée: un grand Plan Cancer Régional. «Nous l’avions annoncé ensemble, avec l’Agence Régionale de Santé, pour montrer cette coopération État-Régions, sur un sujet essentiel». L’intention était double : «Faire contribuer la Région Sud à cet effort collectif contre le cancer; apporter une expertise locale pour améliorer la stratégie nationale». 28M€ étaient engagés par la Région pour donner des perspectives, avancer sur la recherche, le dépistage, la prévention, l’aide aux soignants et aux malades. «Il fallait apporter de l’espoir et de l’optimisme, c’est ce que nous avons fait, modestement, avec les moyens de notre Collectivité, aux côtés de l’État».

«12 500 personnes meurent chaque année en région Sud d’un cancer»

Étape d’autant plus importante que 12 500 personnes meurent chaque année en région Sud d’un cancer, ce qui représente 27 % des décès dans la région. «Notre région a un taux d’incidence équivalent à la moyenne nationale, mais connaît une sous-mortalité de l’ordre de 7 %. Et cela, nous le devons à une prise en charge plus précoce, et plus efficace, et donc à nos soignants», souligne le président de Région.
Mais des points d’alerte existent aussi avec la plus forte incidence de France pour les cancers chez les femmes, le taux de tabagisme et de consommation d’alcool est supérieur à la moyenne, et génère une sur-incidence des cancers de la vessie, du poumon et du col de l’utérus. La région connaît un retard sur les dépistages, 10 points sur le cancer du sein, quatre points sur le cancer colorectal, retard également sur la vaccination contre les papillomavirus, sept points sur la moyenne nationale.

quatre priorités opérationnelles

Renaud Muselier aborde ce deuxième Plan Cancer, avec quatre priorités opérationnelles : le premier axe est de faire de la région Sud un Pôle de recherche mondial, avec un budget de 21M€. Le Plan cancer sera orienté sur les volets suivants : les nouveaux traitements et l’accès précoce des patients à ces traitements. «Par exemple, nous avons un secteur d’excellence, l’immuno-oncologie. Je vous annonce que toutes nos forces académiques seront candidates au Plan stratégique national « Innovation Santé 2030 », pour constituer ce pôle». Concernant l’intelligence artificielle appliquée à la cancérologie Renaud Muselier annonce que 3M€ de crédits régionaux seront engagés pour deux projets: « Cancer 21 », porté par l’Inserm sur le site de Paoli-Calmettes, et la plateforme multimodale d’imagerie corps entier, à Aix-Marseille université. Il annonce également: «Nous allons construire un bâtiment entier de recherche dédié au cancer du pancréas, dans le cadre du plan « Fight Cancer 2 », sur Paoli-Calmettes à Marseille». L’accent sera également mis sur l’onco-pédiatrie, pour accélérer la recherche sur les cancers de l’enfant. Et 8M€ seront investis sur le campus santé de l’Université de Nice-Côte d’Azur, où l’expertise sur le lien entre cancer et vieillissement «est incontestable».

«Positionner la région au plus haut niveau en termes de valorisation des brevets»

Le deuxième axe avancé, sera centré sur l’innovation et le développement économique, avec un budget de 7M€. «On doit être capable de positionner la région au plus haut niveau en termes de valorisation des brevets, et même en termes de créations d’entreprises. Nous allons mobiliser tous les acteurs de l’Opération d’Intérêt Régional 3Thérapies Innovantes3, pour un ciblage particulier sur le cancer». Renaud Muselier insiste: «Je le dis avec beaucoup de certitude, si on ne traite pas ce sujet de l’innovation et du développement économique de nos entreprises, on rate
un pan complet de ce « Plan Cancer Régional ». J’ai donc décidé d’y engager tous les moyens de la Collectivité, comme de ses partenaires
».

«Les Maisons Régionales de Santé deviendront des outils de prévention»

Le troisième axe sera consacré au dépistage et à la prévention, avec un montant de 5M€. «Sur ce point, le diagnostic est clair, nous sommes en retard. La crise sanitaire, les retards dans les dépistages, les pertes de chance, ont aggravé une situation qui était déjà difficile en région Sud. Mais nous avons les moyens d’inverser la tendance.» Avec l’Agence Régionale de Santé, avec le Comité régional de coordination des dépistages des cancers, «nous devons fixer aujourd’hui une stratégie collective», annonce Renaud Muselier. Dans ce cadre les Maisons Régionales de Santé deviendront des outils de prévention dans tous les territoires de la région. L’approche du dépistage va être revue avec de grandes opérations de sensibilisation et une campagne massive de communication dès le mois de mars. Un dépistobus régional va être lancé, destiné aux territoires les plus éloignés des centres de soin. La promotion de la vaccination contre le papillomavirus humain va se développer pour dépasser l’hésitation vaccinale. Une expérimentation nationale de dépistage organisé du cancer du poumon va être lancé avec le réseau Onco Provence-Alpes-Côte d’Azur-Corse, et, avec la Ligue contre le Cancer. Également annoncé, une grande opération de prévention du tabagisme chez les jeunes avec l’Éducation nationale et l’Agence Régionale de Santé.

«Aider les soignants, et accompagner les malades»

Le quatrième axe a pour objet d’aider les soignants, et accompagner les malades, avec un budget de 7M€. Sur ce volet, trois priorités claires : l’acquisition, pour la première fois, d’équipements biomédicaux pour les hôpitaux de la région. Ensuite, indique encore le président de Région: «Nous allons nous battre pour la qualité des diagnostics et réduire les délais d’attente, avec par exemple un programme de numérisation et d’informatisation de la lecture des lames, pour accélérer ces délais». Et enfin, troisièmement, la Région va financer l’amélioration des parcours de soins, avec l’Agence Régionale de Santé, la Fédération Hospitalière de France et ses établissements de santé.

Daniel Nizri, avoue «être très fier de représenter la Ligue Nationale contre le Cancer à cette opération». Il insiste sur le fait que: «seule une politique de proximité permet de tenir compte des inégalités géographique et sociale». Pascal Barbry présente le cancéropôle, ce groupement d’intérêt public réunit et sert la communauté académique, scientifique, médicale et industrielle de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Depuis 2003, il agit au cœur d’un écosystème d’excellence, pour concrétiser la politique nationale de lutte contre le cancer dans une stratégie régionale au bénéfice des patients. Sa mission est de propulser les recherches et innovations anticancers, des découvertes fondamentales aux applications thérapeutiques. Brigitte Seradour affiche l’ambition du Centre Régional de Coordination des Dépistages des Cancers Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur d’être pleinement partenaire des opérations de dépistage. Elle indique à ce propos: «La population de la région n’est pas contre le dépistage mais les gens sont frileux pour les dépistages organisés». Philippe De Mester considère que la crise de la Covid: «a renforcé le lien entre l’ARS et la Région. Nous travaillons plus et mieux ensemble». Il évoque ce plan cancer qui «s’articule avec la feuille de route nationale», avant de considérer: «La Région met l’accent sur la recherche, c’est indispensable, nous, nous mettons l’accent sur le médical mais nous allons vous aider».
Michel CAIRE

[(La Région s’engage pour la santé
«Parce que je suis médecin de formation, je mesure un peu plus la crise profonde que la Covid a révélée de notre système de santé», explique Renaud Muselier qui parle d’«une crise profonde, lancinante, qui touche les personnels, les infrastructures et les patients». Il évoque un engagement historique -pour une Collectivité dont ce n’est pas la compétence- qui se déploiera autour de cinq grandes priorités : la lutte contre les déserts médicaux, avec les maisons régionales de santé, l’incitation à l’installation en milieu rural, la télémédecine : 60M€. Le soutien aux infrastructures hospitalières, en partenariat avec l’État : pour rénover, reconstruire, aménager les salles d’attente (déjà en cours) : 90M€. La formation des paramédicaux, compétence historique de la Région «se veut notre deuxième réponse à la crise de l’hôpital avec 500M€», avance le président de Région qui rappelle: «Nous pilotons 16 700 étudiants, sur 87 sites de formation. Le secteur est le 1er employeur. Sur ce point, nous avons déjà avancé : 1 200 places supplémentaires en région Sud d’ici fin 2022, dont 500 infirmiers et 540 aides-soignants». Et d’ajouter: «Nous avons besoin de plus, et nous sommes prêts à déployer plus de moyens, pour encore renforcer cet effort». En revanche, Renaud Muselier ne cache pas les désaccords qu’il a pu avoir avec Olivier Véran sur la gestion de la crise Covid mais il le remercie pour l’accord qu’il qualifie d’historique, signé avec ce dernier et qui voit l’État et la Région s’engager pour sauver l’hôpital public de Provence-Alpes-Côte d’Azur à hauteur de 632M€».
M.C.)]

Signaler un contenu ou un message illicite sur le site

Articles similaires

Aller au contenu principal