Région Sud : Renaud Muselier présente les principaux dossiers de la plénière et exprime son inquiètude pour Marseille

Publié le 16 octobre 2019 à  0h34 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h23

Renaud Muselier, le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur vient de faire le point sur les principaux dossiers de la plénière de l’institution régionale qui se tient ce mercredi 16 octobre. Occasion pour lui de revenir sur l’actualité, d’exprimer une nouvelle fois ses inquiétudes sur le devenir de Marseille et d’évoquer la situation en Syrie.

(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)
Concernant les Orientations Budgétaires, Renaud Muselier ne cache pas sa satisfaction: «Nous sommes passés en trois ans de la région la plus mal gérée de France à l’une des trois régions les mieux gérées». Évoquant à ce propos la réalisation d’efforts de gestion conséquents ces dernières années. «Pour la première fois, annonce-t-il, la dette va diminuer en 2019 de 44 M€. La capacité de désendettement est passée à 6,6 années -contre 9,3 années en 2015- et le taux d’épargne brut est passé à 19,7% (16,6% en 2015). Cette gestion a été saluée par Fitch Rating qui a amélioré la note de la Région à AA- avec perspective positive en 2019. En 2020, la Région pourra sensiblement augmenter ses investissements grâce aux efforts consentis les dernières années.»

«Les crédits consacrés au Plan climat passent de 25% du budget en 2019 à 30% en 2020»

Il en vient au fil rouge de cette mandature, le plan climat: «Les crédits consacrés au Plan climat passent ainsi de 25% du budget en 2019 à 30% en 2020. Cela permettra de financer plusieurs mesures emblématiques comme la mise en place d’un Fonds de participation pour financer les innovations en matière d’énergies renouvelables, ou encore le plan «Escales Zéro Fumée » destiné à l’électrification à quai des navires de croisières pour réduire la pollution de l’air dans les ports de Marseille, Toulon et Nice». Il permettra également de planter un million d’arbres en 2 ans. «La Région va soutenir à hauteur de 80% la plantation d’arbres en milieux urbains et périurbains, pour les Communes ou EPCI afin de planter 200 000 arbres en ville. Nous allons par ailleurs proposer une aide financière de 40% dédiée aux propriétaires forestiers privés et publics afin de planter 800 000 arbres en forêt. Enfin, nous exigerons désormais que tout projet d’aménagement que nous finançons comprenne au moins 20% d’espaces végétalisés. Le choix des essences sera effectué par l’ONF (Office national des forêts NDLR). Notre objectif est clair, nous voulons parvenir à l’autonomie en CO² en 2050. La plantation d’arbres contribuera à atteindre cet objectif». Des choix budgétaires qui permettront également de lancer en 2020 la réplique de la grotte Cosquer dans la Villa Méditerranée. «Cet investissement de 23 M€ sera financé par la Région à hauteur de 10 M€ et de 13M€ pour le concessionnaire. Les travaux devraient débuter entre février et mars 2020 pour une ouverture prévisionnelle au public en juin 2022», indique-t-il. «Choix budgétaires, poursuit-il «qui permettront également de maintenir l’offre de transports sans réduction de service ni hausse de tarif, tout en développant des abonnements et des services en ligne de haut niveau.» Le président de région annonce aussi le soutien à l’économie: «Avec des aides supplémentaires en faveur du dynamisme économique de la région Sud pour accompagner toujours davantage les entreprises régionales avec notamment le programme PME « Industrie 4.0 » ou encore le « chèque de conseil numérique ».» Et, la santé, la mobilisation sera renforcée autour de trois piliers : la lutte contre les déserts médicaux, le Plan cancer régional et le plan pour rénover les salles d’attentes auxquels s’ajoutera notamment un investissement de 6 M€ pour la reconstruction du SAMU-SMUR de la zone de défense et de sécurité Sud.

«Le taux de chômage passe sous la barre des 10 %»

Concernant l’emploi Renaud Muselier note: «La Région joue pleinement son rôle de fédérateur en créant un écosystème fondé sur la confiance qui permet de créer de l’emploi. Après une refonte globale de la politique régionale de formation professionnelle, le taux de retour à l’emploi sur le territoire est passé de 48% en 2016 à 70% cette année. Pour la première fois en dix ans, le taux de chômage passe sous la barre des 10 %». Il met également en exergue le dispositif gouvernemental Territoire d’Industrie qui offre plusieurs avantages, dont celui de capter plus rapidement les Fonds nationaux pour accélérer les projets dans les territoires concernés, ce qui permettra à la Région de mobiliser prioritairement les fonds régionaux aux mêmes endroits[[ En région Sud, huit territoires ont été sélectionnés : Aix/Rousset/Gardanne; Istres/Fos/Marignane/Étang de Berre; Carros; Gap/Tallard/ Buëch; Avignon/Sorgue/Cavaillon/Ventoux; Pays de Grasse/Sophia Antipolis/Cannes; Toulon/Ollioules/La Seyne-sur Mer, Six Fours-les-Plages/ Saint-Mandrier; Vallée de la Durance; Hautes Vallées de la Durance;]].

«Pour Marseille j’essaie de faire en sorte que cette ville soit gouvernable et gouvernée»

Puis d’évoquer la situation politique à Marseille sans cacher ses inquiétudes. Il rappelle: «A la grande époque Gaudin-Muselier nous ne gagnions que 5 secteurs sur 8 et quand la situation était plus complexe, nous avions fait 4 à 4 contre Jean-Noël Guérini. Fort de mes expériences et de mon amour pour Marseille j’essaie de faire en sorte que cette ville soit gouvernable et gouvernée. Aujourd’hui LREM semble penser que les municipales vont se gagner mairie de secteur par mairie de secteur. C’est à mes yeux une erreur. La France Insoumise est d’un calme atterrant, le PS inexistant tandis que le RN est toujours aussi haut. Si nous n’élevons pas le débat, si nous ne trouvons pas de solutions ensemble nous allons au-devant de graves problèmes. Je le ressens au plus profond de moi et j’essaie d’alerter les consciences et le sens des responsabilités des uns et des autres. Nous avons une occasion rêvée d’avoir une ville qui puisse s’entendre avec les collectivités et l’Etat, ne la laissons pas passer».

Un conflit d’intérêt reporte l’ouverture Cité scolaire internationale

Renaud Muselier ne cache non plus sa colère à propos du dossier concernant la cité intenationale scolaire: «Il s’agit d’un établissement regroupant école primaire, collège et lycée, mettant l’accent sur l’apprentissage des langues étrangères. Ce futur établissement devait ouvrir ses portes à la rentrée scolaire de septembre 2022 pour accueillir près de 2 100 élèves. L’objectif étant de proposer des sections internationales et donc d’améliorer l’enseignement actuel en la matière en positionnant Provence-Alpes-Côte d’Azur et sa capitale régionale Marseille, sur l’échiquier européen et international en répondant aux besoins du monde économique. Nous avons perdu deux ans parce que la ville de Marseille ne nous a pas mis un terrain à disposition. Nous en avons trouvé un. Nous avons eu cinq candidats qui ont déposé un dossier, trois ont été retenus et nous avons découvert qu’une irrégularité extérieure à la Région faisait obstacle à l’avancement pérenne du projet. En effet, les services régionaux, ont constaté un conflit d’intérêt affectant l’un des membres du jury qui entache d’irrégularité la procédure. Cette situation concerne l’une des personnalités qualifiées désignée par une association regroupant des experts. Cette personne, a signé une déclaration de non-conflit d’intérêts en début de réunion du jury du 20 juin 2019 et y a siégé. Il s’est avéré ultérieurement qu’elle se trouvait en situation de dépendance indirecte vis-à-vis de l’un des membres d’un des groupements admis à soumissionner. Cette situation remet en cause l’intégrité de la procédure. Nous avons informé de notre décision le maire de Marseille, la Présidente du Département et le Recteur de l’Académie. Nous allons engager une action indemnitaire afin que cette reprise de la procédure ne soit pas préjudiciable à l’institution. En parallèle, nous portons ces faits à la connaissance du Procureur de la République afin qu’il apporte la qualification pénale requise et qu’il engage les poursuites judiciaires qu’il jugera opportunes, car tout indique que certaines personnes n’ont pas respecté leur engagement de neutralité absolue. Et nous allons encore perdre deux années». Dans ce dossier, Il tient à saluer «la vigilance des services de la Région qui a permis de ne pas mettre en danger l’avenir du projet tout en respectant scrupuleusement la loi». En ce qui concerne l’actualité internationale, Renaud Muselier évoque l’intervention turque contre les Kurdes de Syrie: «Le Président Trump est inquiétant, il ne soutient jamais ses alliés et il tente des coups de poker permanents avec ses ennemis, que ce soit la Corée du Nord ou l’Iran. Il dit oui aux Turcs pour une intervention contre les Kurdes, nos alliés dans la guerre contre Daech, avant de menacer la Turquie et de s’en prendre à son économie. Il a poussé les Kurdes à s’allier avec la Syrie et les Russes, et l’Europe est incapable d’intervenir, elle est pitoyable».
Michel CAIRE

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