Région Sud. Une plénière pour que beaucoup d’eau coule sous les ponts

Publié le 24 mars 2023 à  8h11 - Dernière mise à  jour le 6 juin 2023 à  20h45

C’est dans un climat de crise sociale et politique que ce tient ce vendredi matin 24 mars la plénière du conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur. Renaud Muselier, le président de Provence-Alpes-Côte d’Azur précise qu’il est bâti autour de quatre piliers essentiels: le pouvoir d’achat, le soutien aux PME/TPE, le plan or bleu, sur la gestion de la ressource en eau, la déclinaison du budget 100% climat, thématique par thématique.

La plénière de Provence Alpes-Côte d'Azur se tiendra ce vendredi matin sur fond de crise sociale (Photo archives Destimed/RP)
La plénière de Provence Alpes-Côte d’Azur se tiendra ce vendredi matin sur fond de crise sociale (Photo archives Destimed/RP)

La question centrale n’est pas celle du recul de l’âge de la retraite mais celle du pouvoir d’achat

En amont de la plénière, Renaud Muselier a évoqué la crise actuelle avançant: «Je ne parle pas comme le Président, je n’ai pas de mots brutaux pour mon opposition». Il rappelle que, ex-LR, il est depuis longtemps pour un recul de l’âge de la retraite. Il déplore que, contrairement au Parlement européen, il n’y ait pas de culture du compromis au Parlement. «Il faut sortir de la radicalité du Parlement où on ne veut pas écouter l’autre». Il ajoute: «Le président de la République a dit qu’il ne lâchera pas. Il peut le faire dans le cadre du respect de la Constitution. Dans le même temps on voit le malaise qui existe, des syndicats qui mènent une action remarquable, qui maitrisent. Après il faut voir comment cela va tourner». Et d’affirmer que, pour lui: «la question centrale n’est pas celle du recul de l’âge de la retraite mais celle du pouvoir d’achat».

Il note aussi avec gravité la crise qui secoue LR, bien sûr mais aussi le PS et le PCF et juge à ce propos que son mouvement régional Cap sur l’avenir fédère: «Ce n’est pas la formule magique mais pour gagner il faut additionner; il faut trouver des endroits où les gens se parlent. « Cap sur l’avenir » est un message d’espoir, de tolérance, qui œuvre sur les questions relatives aux compétences de la Région et cela marche, nous avons gagné une élection, promise au RN, à Saint-Maximin (83)». il dévoile que son Mouvement pourrait monter des listes aux municipales dans toute la région.

Une plénière à un milliard d’euros

Revenant à l’institution régionale Renaud Muselier précise: «Ce 24 mars, c’est une plénière à un milliard d’euros, bâtie pour répondre aux urgences de notre territoire autant que pour fixer une stratégie à 20 ans». «Elle s’inscrit, poursuit-il, dans la préparation de trois grandes échéances du territoire: la Coupe du Monde de rugby 2023, les Jeux Olympiques 2024 et l’accueil de la conférence des Nations Unies pour les océans à Nice, en 2025». Séance qui mettra aussi en exergue les questions de sécurité, de soutien aux forces de l’ordre et de lutte contre la radicalisation et le complotisme.

Injecter 72,4M€ dans la vie quotidienne

Le président de Région évoque ensuite cette «période de tensions et de fractures». Il considère: «On doit apporter des réponses très concrètes à la vraie vie des habitants de notre région. La question du pouvoir d’achat est centrale: c’est à ce niveau que se situent les frustrations, les privations, les angoisses. On a le devoir d’offrir une perspective, du positif à ceux qui souffrent». Dans ce cadre, annonce-t-il: «Nous allons injecter 72,4 millions d’euros dans la vie quotidienne autour de tous nos domaines de compétence». Cela concerne notamment le Pass Santé jeunes, pour 316 000 euros, le Pass Mutuelles, 80 000 euros, le pass Sud Formation pour les demandeurs d’emploi en formation: 3,4 millions d’euros…

Accompagner nos entreprises dans leur développement ou leurs démarches climatiques

Autre priorités affichées l’aide aux entreprises. Renaud Muselier indique: «Comme on l’a fait pendant la Covid on vient en aide au secteur économique, c’est notre compétence sur l’ensemble du territoire régional». Cela se traduit par 3 millions d’euros pour le Chèque Urgence Énergie destiné aux artisans-commerçants, TPE, et boulangers «submergés par la hausse des prix de l’énergie». 4,3 millions d’euros abonderont les dispositifs «Cèdre Premiers pas», «Mon projet rénovation» et « Sud prêt climat» «pour accompagner nos entreprises dans leur développement ou leurs démarches climatiques», détaille-il avant de souligner: «En parallèle nous atteignons en 2022 un record d’engagement pour les entreprises: 85% de la commande publique est faite auprès d’acteurs régionaux». Rappelle que cela se concrétise «par une aide de 304 millions d’euros d’achat auprès de nos entreprises régionales, 1 411 fournisseurs dont 211 de l’ESS, 836 fournisseurs qui ont leur siège en région, 648 PME directement concernées».

La plus grande expérimentation de France pour la réutilisation des eaux usées

Il aborde ensuite l’inquiétant problème de l’eau: «Oui il y a des questions à se poser mais regardez l’histoire: la région Sud a toujours été un modèle de gestion de l’eau. Des aqueducs romains de l’antiquité jusqu’au barrage de Serre-Ponçon, les Hommes du Sud ont toujours cherché à amener l’eau là où elle n’était pas». Et d’évoquer le Canal de Provence «qui est devenu un fleuron euro-méditerranéen sur le sujet de l’eau». Alors, pour lui: «le plan Or Bleu ce sont trois mot d’ordre: sobriété, solidarité et innovation». Il invite en premier lieu «à ne pas confondre sobriété pragmatique avec une abstinence punitive».

Toujours concernant l’eau, Renaud Muselier insiste sur la question de la solidarité: «On évitera la guerre en fédérant, en rassemblant, en additionnant; en faisant travailler ensemble agriculteurs et professionnels du tourisme, l’amont et l’aval pour organiser la solidarité; en investissant massivement dans les infrastructures pour limiter les fuites». Il s’agit là, pour le président de Provence-Alpes-Côte d’Azur: «d’un défi majeur pour lequel nous allons investir 620 millions d’euros». Mais, prévient-il:«Il ne suffit pas d’organiser et d’investir pour préserver l’existant, il faut inventer, innover. Voilà pourquoi je lance en Région Sud la plus grande expérimentation de France pour la réutilisation des eaux usées».
Michel CAIRE

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