Régionales Paca : EELV et Front de Gauche annoncent la naissance de la liste Région-Coopérative, Sociale, Écologiste et Citoyenne

Publié le 29 septembre 2015 à  23h00 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  20h06

Sophie Camard EELV, Jean-Marc Coppola, PCF, Frédéric Blanchard, Parti de Gauche et Jean-Philippe Izquierdo, Ensemble présentent
Sophie Camard EELV, Jean-Marc Coppola, PCF, Frédéric Blanchard, Parti de Gauche et Jean-Philippe Izquierdo, Ensemble présentent
Sophie Camard, EELV et Jean-Marc Coppola, PCF (Photo Philippe Maillé)
Sophie Camard, EELV et Jean-Marc Coppola, PCF (Photo Philippe Maillé)

L’humeur est joyeuse lors de la conférence de presse, ce mardi 29 septembre, qui réunissait EELV, le PCF, Ensemble et le Parti de Gauche. Un chapeau permettra de savoir qui s’exprimera en premier de Sophie Camard, EELV ou de Jean-Marc Coppola, PCF. C’est la première qui l’emporte et c’est donc à elle qu’il revient d’annoncer officiellement aujourd’hui «la naissance de la liste : Pour une Région-Coopérative, Sociale, Écologiste et Citoyenne», avec Sophie Camard et Jean-Marc Coppola, pour les élections régionales des 6 et 13 décembre 2015 en Provence-Alpes-Côte d’Azur. La liste devant être rendue publique la semaine prochaine. Une première en France, alors que des débats ont lieu dans d’autres régions entre Front de Gauche et EELV et qu’un accord serait proche en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon.
Un accord qui, selon Jean-Marc Coppola, s’imposait : «La démocratie est bien malade. De plus en plus de nos concitoyens sont écœurés. Face à cela nous ne pouvions pas rester les bras croisés, enfermés dans des logiques partidaires. D’ailleurs nous avons rencontré des personnalités qui nous ont dit que si nous étions unis ils nous rejoindraient, alors que si nous étions divisés le résultat était couru d’avance. Notre union est là pour dynamiser, multiplier». Tandis que Sophie Camard indique :«Nos réflexions ont cheminé, nous avons débattu chacun de notre côté avant d’ échanger, sur le programme, la liste. Nous nous organisons avec la société, sachant que si nous n’agissons pas ainsi la société s’organisera sans nous. Mais, en même temps, je lance un appel aux citoyens. Venez avec nous, accompagnez-nous dans notre mandat car je sais trop bien comment, une fois élu, on peut se retrouver seul». «Il faut changer de politique, ajoute Jean-Marc Coppola, pour cela, les élus seuls ne pourront y arriver. Ils ont besoin d’un rapport de force établi avec la société». Alors, la démarche de cette liste se veut le fruit d’une coopération entre des partis politiques et des citoyens engagés. «Elle est née d’un diagnostic commun, celui d’une fracture démocratique qui se creuse et d’une abstention massive de la population. La liste proposera des innovations démocratiques, pendant la campagne et le prochain mandat, notamment via la Région coopérative. Sur le site region-coopérative.org, un appel à citoyens-coopérateurs a déjà été lancé et a récolté de nombreuses contributions». Sophie Camard souligne : «Notre rassemblement s’adresse à tous, si des socialistes sincères veulent nous rejoindre, ils sont les bienvenus». D’autant que «face à un PS qui envoie des messages de panique depuis le début de la campagne, nous, nous nous lançons pour gagner»,assure-t-elle.

«Nous coopérons aujourd’hui pour un réveil citoyen»

La campagne sera également placée sous le signe de l’éthique, Sophie Camard et Jean-Marc Coppola, les deux têtes de liste s’engageant à signer la Charte Anticor.
«Nous coopérons aujourd’hui pour un réveil citoyen, un nouvel espace politique que nous appelons la « Région Coopérative », reprend Sophie Camard, La Région-Coopérative, c’est une vision nouvelle de l’institution régionale, et c’est aussi le nom d’une liste qui porte ce projet. Au niveau de l’institution régionale, nous souhaitons avant tout co-construire les politiques régionales avec les citoyens, qui n’attendent plus après les politiques pour s’organiser» Et de citer deux exemples : Le co-voiturage dans le domaine des transports; les actes de solidarité avec les Réfugiés, qui ont poussé de nombreux élus à s’engager. «Une Région-Coopérative organise la solidarité et les initiatives citoyennes. Elle se met au service de ceux qui s’engagent, qui se mobilisent, qui innovent et trouvent des solutions, pour que notre
Région reste une belle Région, accueillante et apaisée. La Région-Coopérative veut recréer du lien là où il n’y en a plus, dans les quartiers populaires, dans les arrières-pays touchés par le sentiment d’abandon, dans le monde du travail complètement atomisé et qui n’arrive même plus à se défendre quand on lui dit qu’il coûte trop cher
».

«Un projet où le chacun pour soi cédera la place au chacun pour tous»

Ajoutant: «Nous avons besoin d’échanges, de convivialité, particulièrement en Provence-Alpes-Côte d’Azur où la lumière du soleil attire de nombreuses entreprises, retraités, salariés, mais où le logement trop cher, les bouchons et la pollution de l’air, l’agressivité, nourrissent souvent des désillusions. Dans le même temps, ceux qui sont nés ici n’ont pas non plus le sentiment de trouver leur place. Nous aurons un projet où le chacun pour soi cédera la place au chacun pour tous : Pour créer des emplois durables et de nouveaux modèles économiques, plus écologiques, plus sobres, plus solidaires, notamment dans l’agriculture et l’industrie ; pour lutter contre les dérèglements climatiques et entrer en transition (politiques de transports, d’énergie, du logement) ; pour promouvoir le Bien Vivre et valoriser nos Bien Communs (Éducation, Santé, Culture, Environnement». «Ce projet répond à mes convictions personnelles. J’ai toujours marché sur deux jambes : exprimer des indignations, trouver des solutions, allier le social et l’écologie, l’emploi et l’environnement, trouver de nouveaux modes de production et de consommation, y compris dans l’industrie, montrer que les activités humaines ne sont pas là uniquement pour détruire la nature mais aussi pour l’embellir», avance-t-elle. Espérant que «nous serons la liste « anti-déprime », une liste de convictions qui redonnera un peu de dignité à celles et ceux qui ont encore des valeurs de justice, d’écologie et de solidarité».

«Nous allons peaufiner notre programme par une démarche citoyenne à partir de grands axes mobilisateurs offensifs et réalisables»

Jean-Marc Coppola de mettre en exergue : «Au cours du prochain mandat les Régions vont avoir des pouvoirs énormes en matière de politiques : d’éducation et de formation, de transport et de déplacement, d’aménagement des territoires… La question essentielle à laquelle nous invitons les citoyens de Paca, est donc : Ces pouvoirs vont-ils répondre aux besoins et aux attentes des populations ou seront-ils limités par l’austérité, les baisses de dotations de l’État, les baisses d’investissements publics ? En d’autres termes la Région sera-t-elle utile à la vie des gens ou accompagnera-t-elle l’austérité pour nourrir les appétits de la finance ?». Il assure: «Fort de nos expériences et s’appuyant sur des mobilisations populaires, nous allons montrer qu’il est possible de faire de Paca, une région qui intervient face au libéralisme, pour l’emploi, les services publics, la vie associative, culturelle, sportive, d’éducation populaire… une Région qui agit pour relever le défi de la planète, liant bataille sociale et bataille environnementale». «Au cours du mois d’octobre, annonce-t-il, nous allons peaufiner notre programme par une démarche citoyenne à
partir de grands axes mobilisateurs offensifs et réalisables
». Jean Philippe Izquierdo, Ensemble, exprime à son tour le souhait que ce concept de mouvement coopératif, né de cette campagne auprès des milieux associatif et syndical, «perdure après cette échéance électorale». Frédéric Blanchard, Parti de gauche, ne cache pas son ambition de vouloir faire émerger à gauche «une force politique qui se différencie du PS». Enfin la question du bilan ne manque pas d’être posée à EELV et au PCF, deux composantes de la majorité sortante. «Le bilan -pour Sophie Camard- est celui d’une majorité qui reposait sur trois groupes. Et il est vrai que les derniers budgets ont été difficiles. Il est vrai aussi que la culture de participation citoyenne nous a beaucoup manqué sur les derniers mois». Jean-Marc Coppola ne cache pas sa fierté devant le bilan de cette majorité «notamment pour nos actions en direction des jeunes. Après, il est vrai qu’il y a des marges de manœuvres qui n’ont pas été utilisé, notamment les 200 millions que nous doit l’État».
Michel CAIRE

Articles similaires

Aller au contenu principal