Renaud Muselier: ‘Par rapport à la présidentielle, les Français se sont montrés cohérents au second tour des législatives’

Publié le 24 juin 2022 à  8h15 - Dernière mise à  jour le 7 novembre 2022 à  8h22

Avant la plénière de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui a lieu ce vendredi 24 juin, son président, Renaud Muselier, a tenu à revenir sur la situation politique, tant au niveau national que régional.

Renaud Muselier, président de Provence-Alpes-Côte d'Azur ©Destimed/RP
Renaud Muselier, président de Provence-Alpes-Côte d’Azur ©Destimed/RP

Pour Renaud Muselier: «Les Français se sont montrés cohérents, au second tour des élections législatives avec ce qu’ils ont voté lors du premier tour de la présidentielle. Ils ont dessiné en avril une vie politique autour de trois blocs: un de gauche et d’extrême gauche, un central autour de la majorité présidentielle et un d’extrême droite.» Il note à ce propos : «C’est fini les plafonds de verre. La mécanique du front républicain s’est au moins enrayée, voire carrément détruite dans certaines circonscriptions». Il explique: «En cas de duel Nupes/RN 48% des électeurs Ensemble se sont abstenus, 34% ont voté Nupes , 18% ont voté RN. En cas de duel Ensemble/RN, 45% des électeurs Nupes se sont abstenus, 31% ont voté Ensemble, 18% ont voté RN. Les électeurs Nupes se sont donc bien moins reportés sur des candidats Ensemble que l’inverse en cas de second tour face au RN».

Nupes: un succès d’estime et un échec électoral

Le président de Région insiste sur la grande surprise de ces législatives pour les instituts de sondage à propos du score du RN car d’aucun n’avait prévu plus de 40 élus… «Mais ce n’est pas une surprise en région Sud, c’est la confirmation de ce que nous avons pressenti ici depuis des décennies, une présence constante de l’extrême droite qui a conduit à l’unité des démocrates et des républicains au premier tour des élections régionales», rappelle-t-il avant de souligner que, pour les Nupes ces législatives «représentent un succès d’estime et un échec électoral. Là où cette union attendait 170 à 200 députés elle n’en obtient que 131. Et l’effritement est déjà là, la coalition se divisant sur des sujets comme l’organisation en groupes à l’Assemblée nationale». Il en vient enfin à son ex parti, Les Républicains: «Après l’échec de la présidentielle et un score au-dessous de 5%, ils perdent en France la moitié de leurs députés, les deux tiers en région Sud et disparaissent de 5 départements sur 6». Il ne manque pas d’évoquer à ce propos le cas d’Eric Ciotti: «Il représente la droite dure, un système qui marche encore dans les Alpes-Maritimes… notamment grâce au clientélisme».

Pierre-Paul Léonelli: «Eric Ciotti s’est beaucoup droitisé, RNisé par manque d’imagination»

Pierre-Paul Léonelli, président du groupe majoritaire à la région ajoute: «Eric Ciotti est très implanté, sa participation à la primaire de LR a renforcé sa visibilité. Et il s’est beaucoup droitisé, RNisé par manque d’imagination. Il s’est enfin débrouillé d’avoir une adversaire RN plus passionnée par la pissaladière et les pâtes fraîches que par la politique». Concernant l’avenir de LR Renaud Muselier reprend: «Ce parti croit encore à son avenir mais les tensions sont là entre un Copé qui veut trouver des solutions avec la majorité présidentielle, des élus locaux qui, forts de leurs expériences sur le terrain s’inscrivent dans la même logique, puis il y a Eric Ciotti qui, au final, ne sait pas très bien ce qu’il veut. Et, au milieu de tout cela il y a Gérard Larcher qui pèse mais dont on ne sait pas qu’elle est sa position». Il aborde ensuite les Bouches-du-Rhône: «Nous avions 12 députés sur 16 du temps de l’union Gaudin-Muselier, aujourd’hui il n’y en a plus un seul. J’entends certains dire qu’ils vont reconstruire. Mais comment? Il n’y a plus de députés, plus de cadres et le national se cherche. Cela me paraît compliqué». Et il affirme dans ce contexte de crise que connaît le pays, l’importance des futures municipales: «je vais m’y atteler pour amener la paix et le calme».

les véritables enjeux

Renaud Muselier invite à prendre en compte les véritables enjeux: «La guerre en Europe, la crise climatique, la crise sanitaire qui n’a pas dit son dernier mot». Dans ce contexte il prévient: «Le risque d’un pays ingouvernable est réel. Chacun doit prendre ses responsabilités. Nous verrons bien dans les jours à venir si les partis de gouvernement PS, LR, sont capables de prendre leur part au destin de la France ou s’ils préfèrent constituer une opposition au même titre que le RN ou la France Insoumise».
Michel CAIRE

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