Renaud Muselier en déplacement au Liban. Solidarité, coopération, soutiens, une relation inaltérable avec le Pays du Cèdre

Publié le 2 octobre 2022 à  10h19 - Dernière mise à  jour le 8 novembre 2022 à  12h42

C’est à un grand corps malade que Renaud Muselier a affiché la solidarité de la Région Sud lors de sa visite au Liban. Un sans-faute au cours duquel il aura investi tous les compartiments de la diplomatie territoriale et des relations franco-libanaises. La méthode utilisée, un plus pour la coopération en Méditerranée, une nécessite face a la dérive d’un pays a laquelle la France ne peut se résigner.

Les ports de Marseille-Fos et de Beyrouth se sont unis pour accompagner le Liban dans la reconstruction de son port, outil capital pour le développement du pays ©RS
Les ports de Marseille-Fos et de Beyrouth se sont unis pour accompagner le Liban dans la reconstruction de son port, outil capital pour le développement du pays ©RS

Sous le poids de l’empilement des crises, c’est un pays à bout de souffle qui a accueilli le président de la Région Sud. Près de 80% de la population vit sous le seuil de pauvreté, une inflation à 3 chiffres, une monnaie nationale qui a perdu 95% de sa valeur, 1 heure d’électricité par jour, un endettement public abyssal, une réticence affichée des bailleurs de fonds internationaux (FMI, UE, Arabie saoudite notamment) faute d’une indispensable confiance.

Des échéances cruciales pour l’avenir du pays dans les prochaines semaines

Pour sa part, l’État a déserté le champ de l’action publique faute de direction politique, et de moyens pour payer ses fonctionnaires tandis que le gouvernement intérimaire est seulement charge des affaires courantes. Enfin, alors que la vie politique libanaise est plus que jamais enkystée dans l’impuissance d’un système confessionnel et communautaire stérile, des échéances cruciales pour l’avenir du pays se présentent dans les prochaines semaines : élection d’un nouveau président de la République et formation d’un nouveau gouvernement, un attelage qui devra se soumettre à une redoutable exigence, celle de retrouver la confiance des citoyens et celle de la communauté internationale.

Au cours du voyage de Renaud Muselier, le drame du naufrage au large des côtes libanaises d’une embarcation de migrants lors duquel périrent des dizaines de Libanais fuyant leur pays a mis tragiquement en lumière comment un pays, présenté il y a peu encore comme la « Suisse du Proche-Orient », devient une terre de désespoir.

C’est dans ce contexte que Renaud Muselier a travaillé avec les partenaires de coopération de la Région, (société civile, municipalités, secteur privé), sur les différents projets que conduit la Région Sud et qui sont autant d’illustrations de la solidarité de celle-ci avec le Liban: soutien aux actions dans le domaine social (avec l’Ong Acted, l’Ordre de Malte, l’Œuvre d’Orient, l’hôpital Dieu de France à Beyrouth), coopérations avec les municipalités de Tyr, Jezzine, Saida, Byblos, appui à la formation des élus et des agents locaux, soutien à l’université Saint-Joseph de Beyrouth.

En se rendant sur le port de la capitale libanaise, dévasté par l’explosion du 4 août 2020, le Président de la Région a tenu à soutenir deux acteurs économiques majeurs de Marseille: le port de Marseille et la CMA-CGM, l’un et l’autre engagés sur la reprise de l’activité du poumon économique du Liban.

Auprès des plus hautes autorités libanaises, président de la République, président du parlement, ministre de l’Intérieur, Renaud Muselier s’est attaché à rappeler l’indéfectible amitié de la France pour le Liban. C’est aussi au nom de cette amitié qu’il a vivement plaidé auprès de ses hôtes pour qu’ils conjuguent leurs efforts afin de permettre au pays de mettre a profit les prochaines échéances constitutionnelles et politiques pour ramener le Liban sur les bons rails.

La Région Sud, avant poste en Méditerranée de la politique étrangère de la France

Particulièrement dense et chargé d’enjeux, ce voyage a illustré la méthode Muselier en matière de relations internationales et qui s’articule autour d’un certain nombre de principes :
-Une feuille de route solide tout d’abord, qui définit la stratégie de coopération méditerranéenne et internationale de la Région Sud-Provence-Alpes-Côte d’Azur. Adopté par le conseil régional en juin dernier, ce document stratégique définit les priorités thématiques et géographiques, le cadre de sa coopération méditerranéenne et internationale, l’articulation de celle-ci sur l’action diplomatique de la France, le rôle fédérateur de la Région aux cotes des acteurs de son territoire mobilisés sur l’international.
-La Méditerranée au cœur de la politique de la Région, avec la prise en compte de l’interdépendance des espaces européens, méditerranéen et africain.
-La transition environnementale et la lutte contre le réchauffement climatique déclinés en fil rouge.

Avant poste en Méditerranée de la politique étrangère de la France, la Région Sud s’attache a développer sa diplomatie territoriale en complémentarité avec l’action de l’État. C’est dans cet esprit de responsabilité, et mettant a profit son expérience d’ancien Secrétaire d’État aux Affaires étrangères, que Renaud Muselier s’est présenté au Liban en y appuyant l’action diplomatique de la France tout en y assurant la diplomatie territoriale et de proximité, décisive sur le dernier kilomètre de la diplomatie.

Enfin, l’effet démultiplicateur des financements apportés par la Région : pour 1 Euro que celle-ci met sur la table, ce sont 6 à 8 euros qui, au final, sont mobilisés par effets d’entraînements et de synergies avec d’autres acteurs tels que l’Agence française de développement (AFD), le Quai d’Orsay ou encore les programmes européens.

C’est cette méthode que Renaud Muselier a déroulé tout au long de son déplacement au Liban, répondant ainsi a une double exigence : la fidélité d’une Région française a ses valeurs, la fidélité de la France à sa relation inaltérable avec le Pays du Cèdre.
Bertrand VALPENAS

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