Rentrée scolaire Paca – Renaud Muselier mise sur la formation, la qualité des établissements, la sécurité…

Publié le 1 septembre 2017 à  10h27 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  17h36

Renaud Muselier, le président de Région Provence-Alpes-Côte d’Azur a présenté à la presse les nouveautés destinées aux lycéens, apprentis et étudiants de la région pour cette rentrée 2017/2018 avec une volonté affichée de «Tout mettre en œuvre pour hausser le niveau de qualification d’une génération». Cela passera bien évidemment par la qualité de la formation mais aussi la préservation du pouvoir d’achat des familles, la qualité de l’accueil, la sécurité…

Renaud Muselier, président de Paca (Photo Robert Poulain)
Renaud Muselier, président de Paca (Photo Robert Poulain)
Renaud Muselier, le président LR de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur affiche sa volonté de «tout mettre en œuvre pour hausser le niveau de qualification d’une génération». Souligne l’ampleur de la tâche: «1 million d’enfants, de jeunes et d’adultes sont en formation dans notre région (500 000 écoliers, 236 000 collégiens, 190 000 lycéens, 32 000 apprentis, 170 000 étudiants et 18 000 stagiaires de la formation professionnelle continue) dont 400 000 dépendent de la Région (lycéens, apprentis, stagiaires de la formation professionnelle, étudiants). Rappelle que le budget lycée de la précédente majorité était de 200M€. «Nous l’avons fait passer à 260 millions, celui de la formation reste stable à 200 millions et celui de la formation continue est en hausse, 200 millions d’euros», précise-t-il. L’institution consacre, in fine, un tiers de son budget à l’Éducation «au travers d’un plan d’investissement de 1,5 milliard d’euros sur la durée du mandat pour améliorer les conditions d’accueil et de 2 milliards d’euros pour le fonctionnement », insiste le Président qui tient également à rendre hommage «aux 3 600 agents régionaux des lycées qui, à cette occasion et toute l’année durant, œuvrent pour nos enfants et qui ont préparé cette rentrée 2017 avec nous depuis de longs mois».

La rentrée est toujours un moment coûteux pour les familles

Il entend préserver le pouvoir d’achat des familles, «contrairement à la baisse des APL de 5 € décidée par le Gouvernement», ironise-t-il. Car, avance-t-il: «La rentrée est toujours un moment coûteux pour les familles. C’est pourquoi nous nous mobilisons fortement en intervenant pour la gratuité des manuels scolaires, coût, 2M€, par an pour la Région; l’acquisition du premier équipement pour ceux qui suivent une formation professionnelle, coût 2 millions d’euros pour les lycées, 1,5 million pour l’apprentissage. Une tarification sociale afin d’assurer à tous l’accès à un service de restauration scolaire avec une aide trimestrielle de 30 € pour les demi-pensionnaires et de 60 € pour les internes (16 000 bénéficiaires pour un coût de 2,5 millions d’euros sur l’année 2016- 2017). La gratuité des transports régionaux pour les collégiens, les lycéens, les étudiants, les apprentis et les stagiaires de la formation professionnelle de moins de 26 ans (60 000 bénéficiaires)». Il note, sur ce dernier point: «La Loi NoTRE fait que, à partir du 1e septembre, nous assurerons la compétence des transports scolaires sur notre territoire. L’exercice de cette nouvelle compétence représente un budget de plus de 69M€ au titre des transports scolaires, une flotte avoisinant 1 700 cars dont 40% seront affectés aux transports de quelques 55 000 élèves du primaire et du secondaire. Nous allons, dans ce cadre, mener une étude notamment en termes d’harmonisation de la tarification et de la billettique scolaire et pour faciliter les inscriptions en ligne».

«L’influence que les conditions d’accueil peuvent avoir sur le climat scolaire et la réussite des formations»

Au-delà de cette nouveauté, Renaud Muselier affirme: «Je suis convaincu de l’influence que les conditions d’accueil peuvent avoir sur le climat scolaire et la réussite des formations. Nous avons donc mis en place un important programme d’investissements (300M€ par an) pour améliorer les conditions d’accueil en construisant, rénovant». Et de signaler: «5 lycées seront lancés durant le mandat dont deux seront livrés en 2019: Allauch et Châteaurenard. Alors que cette rentrée va voir la livraison de l’Institut méditerranéen de formation en Avignon, labellisé Bâtiment Durable Méditerranéen. Une réalisation de la Région d’un coût de 3,7 millions d’euros; l’ouverture de l’éco-campus de Sainte Tulle dans les Alpes-de-Haute-Provence (CFA géré par la CCI dédié aux énergies nouvelles pour 400 apprentis) également financé par la Région, la création d’ici 2021 d’une offre de formation par apprentissage à Draguignan, en réseau avec le CFA de la Grande Tourrache, pour 150 apprentis du bâtiment». Il en vient à la restructurations d’établissements : travaux du lycée Rouvière à Toulon (15M€ pour une extension réhabilitation) que Renaud Muselier inaugurera à la rentrée; l’accueil d’une composante de l’Institut de formation Public Varois des Professions de Santé au sein du lycée de Brignoles; réhabilitation-extension et mise en accessibilité de la cité mixte Honnorat à Barcelonnette (10M€ en partenariat avec le Conseil départemental 04); réhabilitation-reconstruction et mise en accessibilité du lycée Dominique Villars à Gap (13M€).

Hausser le niveau de sûreté des établissements

Le Président de Région entend hausser le niveau de sûreté des établissements. Selon lui: «Il y a un double enjeu autour de la sécurité de nos lycées avec, d’une part, la lutte contre la radicalisation et la mise en sûreté de nos établissements». Concernant la lutte contre la radicalisation il avance: «Nous faisons face à un niveau de menace sans précédent. Partout en France, l’islamisme peut frapper. Nous l’avons vu ces derniers mois et en Provence-Alpes-Côte d’Azur, nous l’avons vécu dans notre chair avec le drame de Nice. Si la sécurité est une compétence régalienne et doit le demeurer, chacun doit prendre ses responsabilités». «Dès notre arrivée aux responsabilités, poursuit-il, j’ai souhaité faire de nos établissements scolaires des sanctuaires de la République. En France, l’école est laïque et la religion n’y a pas sa place. On sait que le lycée peut être un foyer de radicalisation pour certains de nos jeunes. Depuis plus d’un an, nous avons donc massivement investi dans la lutte contre la radicalisation et la détection des signaux faibles de radicalisation. Depuis juillet 2016, nous avons formé 365 personnes travaillant dans plus de 120 lycées de la région à la détection des signaux faibles de radicalisation. Ce sont ainsi 66% des lycées de la Région dont une partie de l’équipe pédagogique est déjà formée, sachant que l’ensemble des équipes de nos lycées sera formé d’ici à la fin de l’année». Il n’omet pas de signaler que, si le danger est réel «il faut faire attention aux excès, aux amalgames, aux peurs maladives». Il reprend en abordant la question des travaux de mise en sureté des lycées: «Des efforts sans précédents ont été accomplis en un an pour parvenir à un niveau de mise en sûreté de nos établissements d’enseignement qui corresponde à la menace terroriste qui pèse sur notre pays et sur toute l’Europe. Cette stratégie de mise en sûreté c’est aussi un moyen de lutter contre toutes les incivilités et forme de violence aux abords des lycées. En 2016 et 2017, nous avons investi plus de 20M€ pour la mise en sureté de nos lycées et CFA. D’ici la fin du mandat, je porterai cet effort à 45 M€». Tous les établissements sont désormais équipés d’alarmes différenciées, 1 300 caméras de vidéo-protection ont été installées, 128 médiateurs de sûreté sécurisent les abords des lycées. «Pour cette rentrée 2017 nous amplifions cet effort avec l’expérimentation de système d’intelligence artificielle pour le contrôle des entrées dans plusieurs lycées de la Région (portiques virtuels), création d’équipes mobiles de médiateurs de sûreté pour que chaque établissement qui le nécessite puisse en bénéficier en fonction des évènements, des situations de crise ou de tension pouvant perdurer, poursuite de l’investissement pour hausser le niveau de mise en sûreté: 14 millions d’euros seront mobilisés sur l’année scolaire 2017-2018 en faveur de la mise en sûreté des établissements», assure-t-il. Expliquant à propos des portiques virtuels: «A Grasse une caméra a filmé le jeune adolescent qui sauté par dessus le mur de l’établissement avant d’ouvrir le feu. Mais il n’y a pas toujours quelqu’un pour visionner les images alors nous allons tester un système qui va déclencher une alarme lorsqu’il constatera une attitude inhabituelle».

«Il faut dispenser des formations en adéquation avec les besoins des entreprises»

Dans le domaine de la formation, la construction de parcours de qualification en adéquation avec le marché du travail est envisagée: «Pour gagner la bataille pour l’emploi, il faut dispenser des formations en adéquation avec les besoins des entreprises. La garantie d’accéder à un emploi adapté à son niveau de qualification est ma priorité, tout particulièrement dans les formations en alternance et pour la formation professionnelle continue.» «C’est pourquoi, annonce-t-il, nous avons réformé notre politique de formation : Je veux que la Région finance des formations qui débouchent sur un emploi. Avant notre arrivée aux responsabilités, seulement 48% les formations financées par la Région débouchaient sur un emploi. Depuis notre élection, ce taux est monté à 58% et nous entendons parvenir à 70% à la fin du mandat». Explique une démarche qui est à la fois pédagogique et coercitive avec les organismes: «Nous voyons avec eux qui, ils forment, combien de personnes ils placent. S’ils forment des personnes à des métiers qui n’existent pas cela déstructure la personne en recherche d’emploi et, c’est de l’argent dépensé pour rien. Et comme nous ne sommes plus un tiroir-caisse…». Dans la même veine, il signale: «Je fais de l’apprentissage une filière prioritaire parce qu’elle favorise l’entrée des jeunes dans la vie active. Il faut en effet savoir que plus de 70 % des apprentis trouvent un emploi moins de 6 mois après leur formation et que 82% des employeurs estiment que le coût de la formation est compensé par sa valeur ajoutée. Mon objectif est d’atteindre 50 000 apprentis d’ici à la fin de notre mandat contre 29 000 à notre arrivée et 32 000 aujourd’hui». Enfin, Renaud Muselier conclut avec le lancement du e-pass jeunes à l’automne: «Les lycéens, apprentis et étudiants vont ainsi bénéficier d’un crédit de 60€ pour l’achat de livres, places de cinémas et spectacles, auprès des partenaires référencés, dont 10€ pour des sorties organisées dans le cadre scolaire auprès des mêmes partenaires. Ils auront également accès à une programmation variée ainsi qu’à des bons plans: invitations à des répétitions générales, des rencontres d’acteurs, d’auteurs et de metteurs en scène, des tournages, des dédicaces. L’e-PASS jeunes sera évolutif: progressivement, d’autres services leur seront proposés dans les domaines du sport, de la santé». Et enfin, annonce que tous les lycées publics de la région sont connectés à Internet via la fibre optique et annoncera prochainement «un plan de déploiement identique pour l’ensemble des lycées privés». Michel CAIRE son_copie_petit-155.jpgRenaud Muselier revient sur cette conférence de presse au micro de Mireille Bianciotto ste-101_renaud_muselier_rentree_scolaire_31_8_17.mp3

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