Retour sur… Congrès mondial de la nature à Marseille. Club Pernod Ricard : Peut-on encore sauver l’océan

Publié le 14 septembre 2021 à  19h26 - Dernière mise à  jour le 1 novembre 2022 à  16h25

Jusqu’au 10 septembre de 18h à 22h, Pernod Ricard France a dédié son Club du Vieux-Port pendant toute la durée du Congrès Mondial de la Nature afin d’accueillir dirigeants engagés, acteurs de la société civile pour favoriser des échanges informels et partager les solutions existantes.

Claire Martin, vice-président Sustainability CMA CGM - Antidia Citores, Porte-parole et manager lobbying Surfrider Foundation - Patricia Ricard, présidente de l’Institut océanographique Paul Ricard - Robert Bunet, directeur de la Recherche, Institut océanographique Paul Ricard  ©BG/Pernod Ricard
Claire Martin, vice-président Sustainability CMA CGM – Antidia Citores, Porte-parole et manager lobbying Surfrider Foundation – Patricia Ricard, présidente de l’Institut océanographique Paul Ricard – Robert Bunet, directeur de la Recherche, Institut océanographique Paul Ricard ©BG/Pernod Ricard
Denis Ody, responsable Programmes Cétacés, WWF - Raphaël Cuvelier, vice-président, Plateforme Océan & Climat - Patricia Ricard, présidente de l’Institut océanographique Paul Ricard - Minna Epps, Directrice Programme Global Océan, IUCN ©BG/Pernod Ricard
Denis Ody, responsable Programmes Cétacés, WWF – Raphaël Cuvelier, vice-président, Plateforme Océan & Climat – Patricia Ricard, présidente de l’Institut océanographique Paul Ricard – Minna Epps, Directrice Programme Global Océan, IUCN ©BG/Pernod Ricard

«Les baleines sont encore polluées par des produits interdits depuis 40 ans»

C’est Patricia Ricard, présidente de l’Institut océanographique Paul Ricard qui a animé la rencontre sur : «Océan, Climat, Biodiversité-même combat ?» le mercredi 8 septembre. Raphaël Cuvelier, vice-président de «Ocean & Climate Platform» plante le décor avec une image saisissante: «Dans un verre d’eau de mer il y a plus d’un milliard de micro-organismes qui font la vie de l’Océan». Or, déplore-t-il: «Au Sommet de Paris il y avait un grand absent, l’Océan.(…). Cette masse d’eau stocke 95% de l’excèdent de chaleur lorsque l’atmosphère se réchauffe. En se réchauffant l’eau se dilate ce qui a pour effet une élévation du niveau de la mer. Par ailleurs l’Océan absorbe beaucoup de CO2 ce qui acidifie l’eau ce qui a un impact sur les micro-organismes». Raphaël Cuvelier s’insurge: «Des animaux tels les baleines sont encore polluées par des produits interdits depuis 40 ans et puis, de partout, on retrouve maintenant du plastique. En quelques décennies nous avons tout pourri». Pourtant, une prise de conscience existe.

La neutralité carbone d’ici à 2050

Claire Martin, vice-président de CMA CGM met en exergue la stratégie du groupe qui s’articule autour de trois piliers : agir pour l’humanité, pour la planète et pour un commerce responsable. Elle précise: «En matière d’environnement, notre objectif est d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Nous avons pris pour cela des engagements concrets, faisant le choix d’agir dès à présent en mettant en œuvre toutes les solutions disponibles. On travaille à des solutions sur nos navires». L’année 2020 a ainsi vu l’entrée en flotte du tout premier porte-conteneurs de 23 000 EVP (unité approximative de mesure des terminaux et navires porte-conteneurs basé sur le volume d’un conteneur de 20 pieds) propulsé au gaz naturel liquéfié. Une première mondiale qui constitue une étape majeure.

«On doit comprendre, mesurer, réduire, protéger, régénérer»

«Nous réduisons de 67% les émissions de CO2. Et, parallèlement, nos ingénieurs en Recherche & Développement travaillent déjà sur d’autres modes de propulsion, comme l’hydrogène». Et, d’ici à 2022, cette flotte sera constituée de 32 navires propulsés au GNL. Concernant la biodiversité, Claire Martin avance «Nous avons un impact. On doit comprendre, mesurer, réduire, protéger, régénérer». Puis de signaler: «Après des mois de discussions avec Surfrider Europe, CMA CGM a acté, le 4 septembre, son adhésion au label Green marine Europe».

Antidia Citores, Porte-parole et manager lobbying, Surfrider Foundation explique ce que représente cette certification Green marine Europe: «un outil capable d’accompagner dans l’amélioration de performance environnementale à l’échelle européenne». Pour recevoir leur label, les candidats doivent mesurer annuellement leur performance environnementale à l’aide des guides d’autoévaluation du programme environnemental, soumettre leurs résultats à une vérification externe effectuée par un vérificateur indépendant accrédité par Green Marine Europe et accepter de publier leurs résultats individuels. Elle signale: «Nous avons 11 armateurs certifiés, CMA CGM étant le premier du secteur des porte-containers».

Claire Martin reprend: «Nous avons besoin de ce challenge pour avancer, nous voulons toujours mieux mesurer l’impact de nos navires, trouver des solutions. Raison pour laquelle le groupe a fondé Zebox, un accompagnement spécialisé dédié aux startups, privilégiant deux domaines d’expertise à fort potentiel de disruption: le transport, la logistique et les mobilités d’une part, et l’industrie 4.0 d’autre part». Par ailleurs, signale-t-elle: «Rodolphe Saadé, notre PDG, a initié une coalition internationale constituée de 14 entreprises engagées, des clients, fournisseurs ainsi que des scientifiques pour construire des réponses».

«Un produit en grande surface, est, dans 90% des cas passé par un bateau»

Antidia Citores insiste sur l’importance des efforts accomplis par CMA CGM: «Lorsque l’on achète un produit en grande surface, il est, dans 90% des cas, passé par un bateau. La mer est essentielle, elle nous relie tous».

Minna Epps, UICN, directrice de «Global Marine and Polar Program» rappelle: «Nous regroupons 15 000 scientifiques, des ONG des États. Nous travaillons sur le terrain mais nous sommes aussi observateurs aux Nations Unies. Nous portons la voix de la nature». Et, encore une fois, il y a urgence, Robert Bunet, le directeur de l’institut océanographique Paul Ricard, alerte: «Nous avons non seulement une évolution des espèces mais aussi une dispersion de ces dernières avec le trafic maritime, les courants… On voit ainsi arriver des espèces invasives comme le poisson lapin dont la prolifération aboutirait à la disparition d’algues qui sont des nurseries pour des poissons». Autre espèce invasive, le poisson lion: «qui se nourrit d’une large variété d’espèces endogènes. Il est par ailleurs équipé de 18 épines très venimeuses, y compris pour les humains». Pour lui :«Les espèces invasives doivent être suivies avec la plus extrême attention afin d’agir le plus rapidement possible».

Enfin, pour la protection des baleines et des dauphins, notamment en Méditerranée, Denis Ody, responsable Programmes Cétacés, WWF, préconise une solution: «Réduire la vitesse à 10 nœuds sur certaines aires, ce qui réduira aussi le bruit, pour les porte-conteneurs et équiper les ferries de systèmes anticollision».
Michel CAIRE

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