Retour sur… Marseille. Émouvante pose de la première pierre de la Cité scolaire internationale Jacques Chirac

Publié le 22 novembre 2021 à  10h00 - Dernière mise à  jour le 2 novembre 2022 à  9h11

La Cité scolaire internationale de Marseille portera le nom de Jacques Chirac. 2 100 écoliers, collégiens et lycéens pourront ainsi bénéficier d’une pédagogie d’excellence et des conditions d’accueil et de travail optimales. C’est au cours d’une cérémonie que la pose de la première pierre a eu lieu en présence de nombreuses personnalités au rang desquelles Claude Chirac.

La future cité scolaire internationale portera le nom de Jacques Chirac © Régis Cintas-Flores
La future cité scolaire internationale portera le nom de Jacques Chirac © Régis Cintas-Flores

Renaud Muselier, le président de la région Sud devait déclarer: «Peu de projets, dans une vie politique, portent en eux autant de puissance et de force que la Cité Scolaire Internationale de Marseille. Ils ne sont pas si nombreux à susciter autant d’espoir et de perspective, pour l’éducation des futures générations, en s’inscrivant dans la culture du temps long. 2 200 élèves y feront leurs premiers pas à la rentrée scolaire de septembre 2024. Des élèves du CP à la Terminale viendront s’y instruire, y rencontrer ceux qui seront leurs amis pour une vie entière. Ils viendront y grandir, s’épanouir et construire leur vie».

La formation de notre jeunesse une priorité de notre mandat

Le président de Région rappelle dans ce cadre «La formation de notre jeunesse est une priorité de notre mandat. D’abord en matière de conditions d’étude, nous lançons pour cette nouvelle mandature un plan de rénovation de 1 milliard d’euros pour nos lycées et la construction de quatre nouveaux lycées. La rénovation de 13 lycées est prévue pour 2021-2022. Je poserai la première pierre du nouveau lycée Golf Hôtel, à Hyères, le 24 novembre, pour répondre à l’urgence et j’ai programmé la construction de deux nouveaux lycées, au Luc et à Lambesc. Et je dois traiter avec le Recteur pour la construction d’un lycée dans le centre du Var». Il en vient à l’enseignement supérieur pour indiquer qu’avec la ministre Frédérique Vidal, sera annoncé «un plan de relance pour l’enseignement supérieur et la recherche, doté de 190 millions d’euros». Enfin, en matière de formation professionnelle Renaud Muselier présentera au début du mois de décembre avec la Ministre Élisabeth Borne «un plan dédié aux filières en souffrance. Il sera doté d’au moins 74 millions d’euros supplémentaires».

«Un chantier, pour Marseille, de 100 millions d’euros»

En ce qui concerne la construction de la Cité: «Elle sera caractérisée par l’utilisation d’un béton bas carbone et des façades intérieures végétales, pour une conception bioclimatique. Cette Cité scolaire sera livrée en novembre 2023, et je veux rappeler qu’il s’agit d’un chantier, pour Marseille, de 100 millions d’euros, fixé selon la clef de répartition suivante : 51 millions d’euros pour la Région, 36 millions d’euros pour le Département, 13 millions d’euros pour la Ville», précise Renaud Muselier.

« 2 190 élèves qui parleront six langues»

Cette cité scolaire sera aussi celle qui rassemble. «Elle regroupera 2 190 élèves qui parleront six langues, que sont l’anglais, l’allemand, l’espagnol, le chinois, l’arabe et bien sûr le français. Elle rassemblera les Marseillais au-delà de leurs parcours de vie, d’origines et de rang social», précise le président de région. Et en direction du nouveau préfet délégué pour l’égalité des chances, Laurent Carrié qui doit surtout suivre l’avancée du plan « Marseille en grand », il rappelle: «En 2010, j’avais lancé les « Agoras du Grand Marseille ». Ce plan s’inscrit dans cette logique, et il constitue une preuve d’amour pour notre région et sa capitale. Vous pouvez compter sur l’engagement de notre collectivité. Dans cette vision de développement pour Marseille, la Région apporte aujourd’hui un atout majeur, qui manquait à une capitale méditerranéenne».

«Favoriser l’emploi local»

Pour Bruno Botella, président directeur général de Bouygues Bâtiment Sud-Est, ce chantier sera l’occasion de réaliser «un bâtiment simple, d’usage pérenne de par sa conception durable tout autant qu’innovante, bénéficiant de services digitaux à la pointe de la modernité». Il parle également d’«un chantier exemplaire sur le plan de la RSE. Nous allons co-construire avec la population locale, travailler sur l’insertion, favoriser l’emploi local, 80% des entreprises avec lesquelles nous travaillons sur cette opération sont du territoire».

«Le jacobinisme nous dézingue»

Rudy Ricciotti se présente comme «un architecte patriote qui fait un bâtiment composé d’éléments qui ne viennent pas de l’étranger mais de la proximité». De même, avance-t-il: «Nous sommes dans une école internationale qui ne sera pas de style international, elle concerne son territoire, elle est faite avec». Après un éloge à Jacques Chirac «quelqu’un de formidable». Il interpelle le politique, dénonce:«Le jacobinisme nous dézingue». Pour justifier son propos il met en exergue «le budget du ministère de la Culture pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur est de 6,9 millions d’euros pour 5,9 millions d’habitants, soit 1,35 euro par habitant quand elle est de 408 millions d’euros en Ile-de-France pour 12 millions d’habitants, soit 34 euros par habitant».

«Écoutez vos professeurs, respectez les, aimez les, protégez les»

L’architecte Roland Carta revient sur cette Cité internationale. «Nous nous sommes posés la question de savoir comment créer une communauté, de poser la manière d’être ensemble, de tisser des relations avec des gens que l’on ne connaît pas. La réponse est en trois actes. Premièrement ériger un mur d’enceinte pour protéger; deuxièmement créer un cœur, un jardin; troisièmement créer les conditions pour que les élèves ne puissent jamais être isolés». Puis de s’adresser aux élèves: «Écoutez vos professeurs, respectez les, aimez les, protégez les».

«Tirer vers le haut l’ambition éducative de toutes les écoles marseillaises»

Pierre-Marie Ganozzi, adjoint au maire de Marseille en charge du plan école, du bâti, de la construction, de la rénovation et du patrimoine scolaire considère que cette Cité sera «un outil d’enseignement exceptionnel qui permettra à ses élèves de bénéficier d’une ouverture au monde. C’est une chance pour le développement des enfants, pour leur permettre de construire un projet de vie». «Ce projet, ajoute-t-il, est ambitieux pour une école ouverte sur la ville et sur le monde, et protectrice, écologique, innovante». Pour lui: «L’école est une promesse d’émancipation, raison pour laquelle la Ville sera très attentive à ce que cette Cité soit une école de la République, ouverte à toutes et à tous, qui devra tirer vers le haut l’ambition éducative de toutes les écoles marseillaises».

Martine Vassal, présidente du Département 13 et de la métropole Aix-Marseille-Provence se félicite du lancement «de ce projet majeur». Pour elle, le nouveau quartier d’Euromed «a besoin de ce type d’équipement qui doit devenir une référence de notre système éducatif».

Laurent Carrié, préfet délégué à l’égalité des chances évoque Marseille, comme «une ville ouverte au monde qui accueillera cette Cité qui marquera une évolution dans l’enseignement et dans le bien-vivre à l’école et favorisera l’attractivité du territoire. Cet établissement sera un lieu d’excellence mais aussi imprégné de l’égalité des chances».
Michel CAIRE

Hommage à Jacques Chirac

Cette pose de première pierre a été aussi l’occasion de rendre hommage à Jacques Chirac qui donne son nom à l’établissement. Et Renaud Muselier de remercier en premier lieu la fille de l’ancien président, Claude Chirac: «Le choix du nom de Jacques Chirac pour cette Cité scolaire internationale ne doit rien au hasard. D’abord, parce que son enfance au Rayol-Canadel, dans le Var, en fait un homme du Sud. Il ne l’a d’ailleurs jamais oublié. Il n’a cessé d’œuvrer pour notre territoire». Au-delà, Renaud Muselier insiste sur le fait que «le Président Chirac était l’héritier politique du gaullisme et l’ennemi sans concession de l’extrême-droite. Il avait cette obsession de l’unité et de la cohésion de tous les Français, condition essentielle de la poursuite du destin de notre pays. Il savait que notre pays était fantastique, chaleureux, complexe, et passionnant. Il aimait la France autant que les Français l’aimaient, et pour une raison simple, il œuvrait pour l’intérêt général, pour le bien commun».

«Jacques Chirac c’est un nom qui rassemble, qui mélange»

Renaud Muselier rappelle encore que, s’il aimait la France, Jacques Chirac «aimait le monde, ses peuples, et leurs cultures qu’il connaissait si bien, de l’Europe à l’Asie, de l’Afrique aux Amériques, du Moyen-Orient aux Inuits. Jacques Chirac, c’est l’antidote au poison de la division et du pessimisme permanent. Jacques Chirac c’est un nom qui rassemble, qui mélange, qui défend la France en tant que famille unie et solidaire».

La puissance du «non» à l’extrême-droite, à l’injustice, à l’hypocrisie mémorielle

C’est aussi poursuit-il: «La force morale d’un Président capable de dire non à nos amis américains, au sein des Nations Unies lors de la crise irakienne de 2003 et l’Histoire lui a donné raison. Jacques Chirac, c’est la puissance du « non » à l’extrême-droite, à l’injustice, à l’hypocrisie mémorielle». C’est, surtout, pour le président de la région Sud: «La force du « oui » à l’unité, à la France en tant que grande Nation, à la bienveillance et à l’estime, quelles que soient vos origines sociales ou géographiques, au respect des valeurs de la République». Et de lancer: «Jacques Chirac représente tout ce que nous voulons transmettre à nos enfants. Au moment où règnent la morosité, le pessimisme, la honte d’être Français, la peur et la haine à force de multiples débats stériles sur les plateaux de télévision. Regardons les choses en face, nous vivons dans un pays fantastique, encore et toujours capable de porter une voix singulière dans le monde. Nous y vivons en paix, depuis la Seconde guerre mondiale, avec cette chance que nous sommes de moins en moins capables de réaliser».

«Une humanité commune»

Pierre-Marie Ganozzi, adjoint au maire de Marseille, parle de Jacques Chirac comme d’«un fin connaisseur des civilisations, passionné de cultures sans jamais accepter que l’une prime sur l’autre. Ce petit-fils d’instituteur de Corrèze voulait construire une humanité commune». Tandis que pour Martine Vassal: «La cité internationale sera fidèle à l’ambition de Jacques Chirac pour la planète».

Jacques Chirac «voulait ancrer cette ville dans son héritage grec, méditerranéen»

Claude Chirac exprime l’émotion «qui a été celle de toute la famille lorsque nous avons appris que le nom de Jacques Chirac serait donné à cette Cité internationale, magnifique bâtiments que nous devons au travail de grands artistes». Elle rappelle: «Votre région a accueilli Jacques Chirac pendant la guerre. Il aimait Marseille, il s’y sentait bien. Il voulait ancrer cette ville dans son héritage grec, méditerranéen. « On vient souvent de partout à Marseille mais chacun devient presque instantanément Marseillais », disait-il». Claude Chirac souligne encore :« Ce qui comptait pour lui c’était le service de la France et des Français mais il aurait été très touché que cette Cité internationale porte son nom car, pour lui, on mesure le degré d’évolution d’une civilisation au nombre d’écoles qu’elle construit. Et nous avons là un établissement public ouvert sur la diversité de ses élèves».
M.C

[(La cérémonie s’est déroulée en présence de Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, président délégué de Régions de France, de Claude Chirac, présidente de la fondation Chirac et aux côtés de Laurent Carrié, préfet délégué à l’égalité des chances représentant le préfet de Région Christophe Mirmand, Martine Vassal, présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône et de la métropole Aix-Marseille-Provence, Pierre-Marie Ganozzi, adjoint au maire de Marseille en charge des écoles, représentant de Benoît Payan, maire de Marseille, Vincent Stanek, inspecteur académique, Directeur académique des services de l’éducation nationale des Bouches-du-Rhône, représentant Bernard Beignier, recteur de la région académique Provence-Alpes-Côte d’Azur, Recteur de l’académie Aix-Marseille, Chancelier des universités, Martin Bouygues, président du groupe Bouygues, Bruno Botella, président directeur général de Bouygues Bâtiment Sud-Est, Rudy Ricciotti, Grand Prix national d’architecture et Roland Carta, architecte Fondateur Carta et Associés.)]

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