Roland Gomez, président de la CCIR Sud: « répondre à l’urgence, c’est aussi préparer la résilience »

Publié le 22 avril 2020 à  17h13 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  11h15

Dans la gestion de la crise économique liée à une crise sanitaire sans précédent, les CCI territoriales sont les opérateurs en première ligne de l’aide aux entrepreneurs et indépendants via les cellules d’urgence ; la CCI de région est le facilitateur qui coordonne, appuie, valorise les actions en lien avec les services de l’Etat, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, CCI France. La mobilisation du réseau des CCI de Provence-Alpes-Côte d’Azur n’a jamais été aussi lisible que pendant cette crise – on compte ainsi 4 075 contacts entreprises dans les cellules d’urgence Covid-19 au 16 avril 2020.149 collaborateurs CCI sont dédiés à ces cellules. Le président de la CCIR et ses vice-présidents affichent leur mobilisation et évoquent l’après.

Roland Gomez, président CCI Provence-Alpes-Côte d’Azur (Photo Robert Poulain)
Roland Gomez, président CCI Provence-Alpes-Côte d’Azur (Photo Robert Poulain)

Cet état des lieux, à mi-parcours du confinement, inspire aux entrepreneurs que sont les présidents des CCI de Provence-Alpes-Côte d’Azur une réflexion sur «l’après» Covid-19 : sur des changements souhaitables, nécessaires, voire indispensables au sein de notre réseau, dans une économie régionale à soutenir, relancer, réinventer.
«La manière dont notre réseau gère cette crise, en cohésion et en cohérence -les CCI territoriales en prise directe, la CCI de région dans son rôle de pivot- me porte à croire que nous en sortirons grandis : plus légitimes encore auprès de nos entreprises, et donc vis-à-vis de nos partenaires, de la Région Sud, du Gouvernement. En tant que président cela me rend fier. En tant qu’entrepreneur, cela conforte ma confiance en l’avenir. Parce ce que nous y sommes déjà, nous y travaillons : répondre à l’urgence, c’est aussi préparer la résilience», avance ainsi Roland Gomez, président CCI Provence-Alpes-Côte d’Azur. Jean-Pierre Savarino, président CCI Nice Côte d’Azur, 1er vice-président CCI Provence-Alpes-Côte d’Azur ajoute pour sa part : «Nous saurons être là pour impulser et accompagner la reprise et nous travaillons d’ores et déjà avec les collectivités et les branches professionnelles à des plans de relance sectoriels dans nos différents territoires. Il faut des CCI fortes pour avoir une économie forte. En tant que chef d’entreprise, je pense que cette crise sans précédent doit être l’occasion de remettre une dose de bon sens dans notre économie, comme par exemple un réel développement des circuits courts ou encore une vraie politique de réindustrialisation de la France dans des secteurs clés ». La tonalité est la même chez Jacques Bianchi, président CCI du Var, vice-président CCI Provence-Alpes-Côte d’Azur: «Nous préparons l’avenir : notre mobilisation est totale pour accompagner les entreprises, non seulement dans les difficultés, mais également dans les opportunités qui vont se présenter. Formation, attractivité, ingénierie financière, relocalisation de la production, circuits courts, investissements, projets de territoire, mobilisation de fonds européens, marchés internationaux… Tout sera mis en œuvre pour être au rendez-vous de la reprise. Bien sûr, cela ne pourra se faire sans la reconnaissance par l’État du rôle éminent du réseau consulaire dans le développement économique».

Le business résilient de demain aura plus que jamais besoin de s’appuyer sur des chaînes de coopération ancrées localement

Pour Eric Gorde, président CCI des Hautes-Alpes, vice-président CCI Provence-Alpes-Côte d’Azur cette crise va entraîner des modifications profondes: «Nos manières de travailler vont radicalement changer quant aux modalités d’action au service de nos clients/ressortissants. La dématérialisation va devenir incontournable. Nous devrons être capables de nous adapter de plus en plus à ce nouveau paradigme. Par ailleurs, nous devons nous atteler d’urgence à la construction d’un modèle endogène de développement, fondé sur la promotion d’une économie de proximité illustrée par les circuits courts, particulièrement adaptés à une économie sobre en carbone». Il en va de même pour Jean-Luc Chauvin, président CCI Aix Marseille Provence, vice-président CCIR: «La crise inédite que nous traversons appelle de la part de tous les acteurs économiques lucidité, pragmatisme et solidarité, il y aura un avant et un après Covid-19. En tant que chef d’entreprise, de surcroît méditerranéen, je suis convaincu que le business résilient de demain aura plus que jamais besoin de s’appuyer sur des chaînes de coopération ancrées localement – sous-traitants, financeurs, fournisseurs, collaborateurs… -, et sur des pratiques numériques agiles. Les CCI ont un rôle clé à jouer en matière de montée en compétences, d’animation de réseau et d’accompagnement à la résilience». Daniel Margot, président CCI des Alpes-de-Haute-Provence, vice-président CCIR dénonce la logique économique qui prévalait avant le Covid-19: «Nous découvrons que la course à la rentabilité et la logique d’optimisation des coûts ont placé notre économie dans une situation de dépendance sur des filières stratégiques. Notre modèle va être à reconsidérer et l’obligation de disposer d’un secteur industriel puissant, dans des domaines à enjeux pour la qualité de vie de notre pays, va certainement constituer un objectif majeur. Au-delà de cette réflexion, je crois en la capacité de rebond de l’économie, dans la mesure où la réponse apportée à la récession me semble adaptée, même si une plus grande collaboration au sein de l’Union Européenne renforcerait l’impact des dispositifs déployés». Stéphane Paglia, président CCI Pays d’Arles, vice-président CCIR poursuit: «Nous, chefs d’entreprise, savons que rien n’est établi, que nous devons sans cesse nous adapter et cette crise impose une prise de conscience collective. Elle sera un marqueur important. Tout d’abord, comme une évidence : la remise en avant de l’importance de la proximité et de la relation humaine. Si nous sommes au cœur de l’action, c’est parce que ce sont les deux principales forces de notre réseau CCI. Ensuite, la volonté de tous changer apparaît ; je pense que nous devons rénover, améliorer, mettre encore plus l’humain et la solidarité au cœur de nos entreprises. Chaque crise génère des opportunités : à nous de faire en sorte que nous puissions tous en bénéficier». Du côté de la CCI du Vaucluse on considère: «Durant cette période, nos outils de travail, nos cadres de travail ont évolué. Nous avons tous appris à travailler autrement. Notre vision de l’économie n’est plus la même. La mondialisation a atteint ses limites. Alors réfléchissions ensemble à notre future façon de produire, plus locale, plus responsable, plus vertueuse pour nos entreprises et nos territoires. C’est l’enjeu de demain, et notre CCI va prendre toute sa part dans ce nouveau défi».
La rédaction

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