Rugby PRO D2 – Deuxième défaite pour Provence Rugby à Aurillac (22-13) : naufrage dans un champ de patates

Publié le 3 septembre 2022 à  20h04 - Dernière mise à  jour le 11 juin 2023 à  18h49

Il fallait avoir de la constance et une bonne capacité à supporter l’auto-flagellation pour rester vendredi soir devant sa télé jusqu’au bout du match, avouons-le souvent insipide, qui opposait Aurillac à Provence Rugby sur sa « pelouse », pardon, son champ de patates ! Et donc pour assister à la défaite (22-13) des Noirs qui, s’ils ambitionnent vraiment de terminer dans le sextuor de tête au printemps prochain, ont intérêt à plus que corriger leur copie.

La mêlée d’Aurillac a souvent secoué celle des provençaux. (Photo Capture d’écran Canal +)
La mêlée d’Aurillac a souvent secoué celle des provençaux. (Photo Capture d’écran Canal +)

Au terme de ce deuxième épisode du championnat, force est d’effectuer plusieurs constats à partir de ce qui nous avait été confié en conférence de presse d’avant match mercredi dernier. «Nous n’allons pas à Aurillac pour réagir (suite à la défaite de deux points à domicile pour l’ouverture-ndlr) mais pour développer les qualités de jeu entrevues face à Agen.»
Constat en forme de question :
quelles sont les qualités de jeu développées à Aurillac ? La réponse est proche du zéro pointé. Fautes de main, approximations, fébrilité et autres : les Noirs, en blanc pour la circonstance, n’ont pas montré grand chose de positif à l’exception de deux ou trois actions en fin de partie.

«Nous avons travaillé les touches et les mêlées cette semaine.» Là, ça fait mal ! Nous avons assisté à un festival d’Aix de touches manquée : lancers imprécis, faute des sauteurs, combinaisons loupées. Au bout d’un moment nous nous sommes arrêtés de compter les échecs… Quant aux mêlées, les provençaux ont été bien loin d’être conquérants.

«Il faudra être plus disciplinés.» Le bouquet d’un feu d’artifice à l’envers. Là aussi, à un moment, nous avons arrêté de compter les pénalités. Un chiffre : à la 8e minute il y en avait quatre sifflées contre les provençaux, soit une toute les deux minutes. Au bout du match il n’y en avait pas quarante, mais une besace bien pleine (16) qui pèse lourd dans la défaite.

«Nous allons profiter de la profondeur du banc.» Voilà qui nous rappelle une réplique culte pagnolesque lorsque César dit à Marius embarquant sur un navire océanographique: «Si c’est par trop profond, laisse un peu mesurer les autres…» En matière de remplaçants, l’abondance de biens ne nuit pas ; mais il convient peut-être d’utiliser ces biens avec parcimonie.

Alors oui, la critique est aisée ; mais elle est ce qu’elle est, car la prestation à laquelle nous avons assisté vendredi soir lui a permis de l’être. Cependant, même si cela fait désordre, pointer en avant-dernière position avec un seul point après deux journées seulement n’est pas mortel. Le tout est de savoir où le bât blesse. Reggiardo, Delmas, Glas, Ladauge : le staff technique a de la gueule et il est difficile d’envisager que ses consignes ne soient pas comprises. Au bout du compte ce sont toujours les joueurs qui ont la clé, ou non ! Désormais c’est une réaction qui est attendue après ce naufrage en terre auvergnate. Et ce dès la prochaine journée qui verra les Provençaux se déplacer à Colomiers où la tâche sera loin d’être aisée. Les grandes équipes forgent parfois leurs meilleures armes dans l’adversité…
Michel EGEA

Articles similaires

Aller au contenu principal