SNCM : une motion votée par l’assemblée plénière de Marseille Provence Métropole, à l’exception du FN

Publié le 23 mai 2014 à  23h00 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h51

(Photo Philippe Maillé)
(Photo Philippe Maillé)
La situation de la SNCM a donné lieu à un débat ce vendredi lors de la plénière de Marseille-Provence-Métropole (MPM). Si le groupe socialiste a déposé une motion, qui ne cache pas sa perplexité à l’encontre du gouvernement, il a finalement décidé de voter celle présenter par Guy Teissier, le Président de l’institution. Le groupe Front de Gauche a fait de même après avoir critiqué l’attitude du gouvernement dans ce dossier. Seul le FN n’a pas voté, après s’en être pris à l’Europe et aux autres composantes de l’institution ce qui a entraîné une vive réaction de l’UMP Martine Vassal : «Vous ne connaissez rien au dossier et en plus vous êtes malhonnête. Et puisque vous parlez d’Europe, j’invite les électeurs à voter pour les partis qui sont favorable à une Europe unie ». Par ailleurs, suite à une proposition de Samia Ghali, présidente du groupe socialiste et apparentés, une délégation d’élus de MPM demande une entrevue au Premier ministre.
Guy Teissier rappelle: « Dès le 13 mai, j’ai dénoncé l’abstention coupable du Gouvernement. Le dossier de la SNCM, c’est 5 000 familles qui aujourd’hui vivent dans l’inquiétude, c’est une menace pour le port, pire, le gouvernement, par son attitude, bafoue les intérêts de la France ».

« L’abstention du gouvernement suscite de notre part l’incompréhension et l’inquiétude»

Bernard Marty, ex-syndicaliste de la SNCM intervient au nom du groupe socialiste et apparenté : «L’abstention du gouvernement suscite de notre part l’incompréhension et l’inquiétude». Pour lui : « La volonté de Veolia de se débarrasser à tout prix de la SNCM est de notoriété publique. Cette volonté ne peut pas, ne doit pas être cautionnée par l’État ».
Il explique: « Le gouvernement ne doit pas cautionner un changement de gouvernance qui s’opérera au détriment du service public, de l’entreprise et de ses salariés. Les conséquences sont dramatiques pour nos régions mais aussi pour notre Pays. Nous serions confrontés à la déstabilisation du marché de service territorial au profit d’intérêts « privés ». Je ne donne en effet pas cher de l’avenir de la CMN dans l’hypothèse d’une cessation d’activité de la SNCM. Tous les excès tarifaires en situation de monopole de Corsica Ferries seront alors possibles. Ils se feront certes au détriment des usagers mais, ne nous y trompons pas, des collectivités également que l’on viendra solliciter ».
Bernard Marty ne cache pas son inquiétude : « Cette situation porte en germe un conflit social très violent. Ce sera celui de la désespérance que personne, syndicats compris, ne pourra endiguer. Nous aurons de plus contribuer à fragiliser le Port de Marseille alors même que son essor est un enjeu majeur pour la réussite économique de la future métropole».

« Le Gouvernement vient de fuir sa responsabilité Le Gouvernement vient de fuir sa responsabilité »

Pour Sophie Celton, Front de Gauche : « Le Gouvernement vient de fuir sa responsabilité en laissant Transdev manœuvrer dans son objectif d’abandon de la SNCM». Un de plus pour l’intervenante : « Depuis 2005, les gouvernements successifs portent une lourde responsabilité dans cet abandon bien profitable à la concurrence naviguant sous d’autres pavillons pratiquant le dumping social et fiscal». Rappelant : « L’État a toujours toutes les clefs en main pour respecter ses engagements. Il doit se ressaisir dès lundi lors du conseil de surveillance de la SNCM et en publiant le décret d’application de la loi Cuvillier pour faire respecter les règles sociales du pavillon français au premier registre ».
Une ambition d’agir uni se fait jour dans l’hémicycle, elle n’est pas partagée par le FN. Stéphane Ravier juge : «Notre Institution sombre dans le recueillement pour écouter les interventions, chacun se penchant sur le mourant qu’est la SNCM. On dirait qu’on vient de découvrir l’humidité de l’eau… Vous vous foutez du monde. Assumez la politique que vous avez clairement choisi. S’il y a du dumping c’est parce que l’Europe le permet et nous n’avons plus les moyens d’intervenir. Nous ne voterons pas votre motion ».

« Heureusement que le Conseil général, le Conseil régional, MPM, la Ville de Marseille sont intervenus »

Martine Vassal rétorque : «La SNCM, on s’en occupe depuis longtemps. Et heureusement que le Conseil général, le Conseil régional, MPM, la Ville de Marseille sont intervenus, car, sans cela, la SNCM n’existerait plus. Vous, vous éructez mais vous ne proposez rien. Et l’Europe n’est pas responsable, c’est le Gouvernement qui est en cause. Alors, oui, vous avez raison madame Ghali de vouloir une rencontre avec les plus hautes autorités de l’État ».
Alors Guy Teissier présente sa motion : « Le gouvernement a pris la responsabilité, par son abstention, de provoquer un changement de directoire à la SNCM. Les premières orientations de la nouvelle équipe désormais à la tête de l’entreprise semblent hélas -comme on pouvait s’y attendre- prendre un chemin qui n’est pas celui de la préservation de l’activité et de l’emploi. C’est donc aujourd’hui au Gouvernement de prendre réellement ses responsabilités et de faire pression sur les actionnaires pour éviter une véritable catastrophe économique et sociale à Marseille. L’ensemble des forces politiques et des élus de Marseille Provence Métropole, en charge du développement économique de ce territoire, soutiennent son Président pour prendre toute initiative en ce sens».
Pour Samia Ghali : «C’est uni que nous arriverons à sauver la SNCM. Nous voterons votre motion. Je vous demande juste de rajouter que nous demandons une entrevue au président de la République et au Premier ministre, auxquels j’ai déjà écrit, avec une délégation de MPM ».
Guy Teissier propose que l’ensemble des parlementaires, membres de MPM constitue une délégation qui demandera une entrevue au Premier ministre et au Président de la République ».
Michel CAIRE

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