Entretien. Alain Decanis maire de Saint-Maximin (83) dévoile les projets pour sa commune

Publié le 9 avril 2021 à  12h12 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  15h47

Alain Decanis a toujours vécu à Saint-Maximin (83). Depuis juillet 2020, il est le maire de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, deuxième ville en termes de population de la Communauté d’Agglomération de la Provence Verte. Une ville, pivot majeur de l’Intercommunalité. A la retraite depuis 2 ans, Alain Decanis, 65 ans, est un maire à plein temps, comme il aime à se présenter. Entretien.

Alain Decanis, maire de Saint-Maximin ©Presse Agence
Alain Decanis, maire de Saint-Maximin ©Presse Agence

Quels sont les atouts de votre commune ?
Alain Decanis : L’économie sans aucun doute. Nous avons plusieurs zones d’activités. La zone du chemin d’Aix, la plus ancienne, la zone Cap Sainte-Baume, la zone de La Loube qui sont des zones commerciales. Notre problème est qu’il manque une zone à caractère économique afin d’accueillir des entreprises de productions, de fabrication, de transformation. Aujourd’hui, nos jeunes sont obligés d’aller chercher du travail en dehors de la commune, ce qui est dommageable ! Saint-Maximin a endossé, peu à peu, un costume de ville-dortoir. Ce n’est pas sans poser problème au niveau du lien social.

Ce contexte est-il à l’origine du projet d’accueil de nouvelles entreprises ?
Nous souhaitons recevoir des sociétés à forte valeur ajoutée, pour faire travailler les salariés locaux. Nous projetons de la créer sur la partie ouest de l’Agglomération, entre Saint-Maximin et les Bouches-du-Rhône. Nous en avons besoin, en termes de richesses et d’emplois. On pourrait croire que notre ville est prospère, mais, nous sommes confrontés à un problème de recettes fiscales. Les taxes et redevances vont dans les caisses de l’Agglomération. Certes, elles sont redistribuées aux communes, mais je souhaite que l’on revoie le mécanisme car il nous est défavorable.

Créer les conditions pour que les investisseurs aient envie d’ouvrir des commerces

Comment allez-vous développer le cœur de ville ?
Depuis notre élection, nous avons une volonté de revitaliser le centre ancien de Saint-Maximin, notamment dans le cadre de l’opération Petites Villes de demain, dans laquelle nous avons été retenus au niveau de la 6e circonscription. Je considère qu’une commune ne doit pas être qu’un simple découpage administratif, mais avant tout un lieu de vie où les habitants ont le sentiment de partager quelque chose, une histoire, un patrimoine.

Que manque-t-il à ce jour pour mener à bien ce projet ?
Pour que cela fonctionne, il faut qu’il y ait un centre de gravité, c’est à dire le centre ancien de la ville. C’est d’autant plus vrai que nous avons un riche patrimoine ! Nous y travaillons activement au travers de différents projets. Nous souhaitons générer des flux piétonniers importants afin de créer les conditions pour que les investisseurs aient envie d’ouvrir des commerces. Cela correspond à notre volonté de faire revivre le centre-ville, en rendant l’accès plus facile.

Avez-vous déjà une feuille de route?
La feuille de route est variée et concerne de nombreuses infrastructures. Nous allons démarrer les travaux d’aménagement d’une Université du Temps Libre, au quartier des Arcades. C’est un lieu qui accueillera des groupes de travail, des conférences mensuelles. Le but est de créer du lien social pour ceux qui souhaitent se retrouver, échanger. Nous avons inauguré la Maison d’Histoire du Patrimoine qui va collecter notre mémoire collective, que ce soient les archives des particuliers, les photos, les documents anciens, etc. Tout sera numérisé, archivé et présenté.

Le patrimoine historique de Saint-Maximin ©Presse Agence
Le patrimoine historique de Saint-Maximin ©Presse Agence

Valoriser l’image de Saint-Maximin, troisième tombeau de la Chrétienté

Vous souhaitez mettre en valeur le patrimoine historique de la ville ?
A plus long terme, nous cherchons à valoriser l’image de Saint-Maximin, troisième tombeau de la Chrétienté, notamment nos vestiges. Au Moyen-âge, nous étions un haut lieu de pèlerinage. Nous avons dénombré au moins 48 souverains qui sont venus ici pour aller ensuite à la Sainte-Baume. Nous souhaitons relancer les pèlerinages et créer un itinéraire balisé pour aller jusqu’à Nans-les-Pins. La Basilique fait l’objet de programmes de travaux réguliers. Nous y mettons beaucoup d’argent. Le chœur sera restauré car il est très dégradé, en raison de remontés capillaires.

Le sport tient aussi une grande place dans votre commune ?
Nous sommes l’une des communes qui compte un très grand nombre de licenciés par habitant, avec plus de 1 000 licenciés. Nous avons deux projets. Le premier sera la création de deux stades de football, de deux stades de rugby, une piste d’athlétisme, et de tribunes. Nous espérons l’inauguration avant l’envoi de la Coupe du monde de rugby ! Ceci va permettre de développer notre image à travers le sport et de grands échanges avec Marseille. Nous avons un deuxième site sur lequel nous envisageons d’implanter un complexe aquatique couvert, et d’autres activités : un club de tennis, un parcours santé, un skate-parc, un gymnase, des salles polyvalentes, etc. Ce sera un deuxième parc des sports pour lequel nous avons lancé les acquisitions foncières.

Financièrement, comment se porte la commune ?
Nous avons des finances qui ne sont pas en très bon état. Ce qui nous permet de masquer un peu la misère, c’est que la plupart des projets seront réalisés grâce à des taux de subvention importants, mais aussi grâce à des cessions de fonciers. De toute façon, nous devons restaurer les grands équilibres de notre budget pour revenir à une situation plus saine. Que nos recettes se rapprochent de la moyenne des communes de la même strate des 10 000 à 20 000 habitants !
Propos recueillis par Gilles CARVOYEUR

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