Saison 2014/2015 : Après MP2013, Dominique Bluzet a digéré sa dépression post-partum et se tourne vers l’avenir

Publié le 23 mai 2014 à  21h20 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h51

Dominique Bluzet a de la suite dans les idées et des idées bien en place. Cap sur la métropole à la barre de
Dominique Bluzet a de la suite dans les idées et des idées bien en place. Cap sur la métropole à la barre de
On peut tout dire et tout penser sur Dominique Bluzet, une chose est certaine : on ne pourra jamais lui reprocher de ne pas avoir de talent dans son job d’entrepreneur de spectacles. Et a ceux qui diront «oui, mais il a beaucoup de subventions » il est facile de rétorquer que ce n’est pas tout d’avoir des subventions et qu’il faut avant tout avoir du talent pour les utiliser de façon intelligente. Puis il y a une autre considération : derrière son visage poupon, Bluzet a de la suite dans les idées. Et il a des idées, ce qui n’est pas donné à tout le monde.
Alors, une fois oubliées ses blagues à deux balles dont il joue avec une intelligence cachée, place aux réalités.
Marseille-Provence 2013, Capitale européenne de la culture venait à peine d’être évoqué que le patron du Gymnase à Marseille, du théâtre du Jeu de Paume et du Grand Théâtre de Provence à Aix-en-Provence avait déjà les neurones en fusion. Devinant l’énorme caisse de résonance que pouvait être cette opération, il s’engouffrait dans sa construction.
Pour la collectivité, « le territoire », comme il aime dire, mais aussi pour ses propres lieux culturels. Imaginez qu’il est même arrivé à obtenir le numéro vert 08 2013 2013 comme celui des réservation des spectacles donnés dans ses trois théâtres. Il y a cru dès la première heure; et comme il n’y a pas de secret et que la chance sourit souvent à ceux qui entreprennent, il a réussi son millésime 2013 tout en construisant l’avenir, inscrivant la saison 2014/2015 des trois théâtres dans la continuité de la Capitale européenne de la culture.
Une saison construite autour de trois projets : territoire, public et artistique, qu’il vient de présenter à Aix-en-Provence et Marseille.
Cette saison, il la veut «éminemment joyeuse» dans le morose contexte ambiant. Et d’ores et déjà, par rapport à ce « territoire » dont il parle souvent, Dominique Bluzet place sa réflexion au niveau de «l’espace métropolitain». Un espace auquel il faut donner la vie et une identité. Les premiers décrets construisant la métropole devraient être pris en 2016 et il y a fort à parier que la culture ne sera pas prioritaire en la matière. Mais qu’importe, Bluzet n’aura jamais une guerre de retard.
Côté public, il embrasse large. D’ores et déjà il multiplie les actions et les spectacles pour le jeune public. Mais il se tourne aussi vers les seniors. «Nous allons mener une action de géolocalisation du public senior. Puis nous allons essayer de trouver des accompagnateurs qui, contre une ristourne de 20% du tarif de leur place, prendront en charge ces seniors. L’accès à la culture doit être un acte de socialisation; ça va permettre de recréer un lien.» Autre décision prise par rapport à ce public, mais aussi par rapport à d’autres personnes qui ne peuvent se libérer le soir pour aller au spectacle : «En 2015/2016, 15% des représentations seront jouées à 11 heures du matin.» Concernant l’artistique, le directeur entend accompagner les jeunes metteurs en scène au cours des saisons qui arrivent. «C’est important, primordial, même. La création, les idées nouvelles, passent par là.» L’originalité, c’est aussi une programmation parfois osée, surtout au théâtre et à la danse.
Que dire d’autre sinon que l’îlot du Gymnase sera en restauration jusqu’au 15 novembre. Le théâtre développe son accueil sur l’espace de la librairie Tacussel. A terme, Dominique Bluzet aimerait faire de ce quartier, entre conservatoire et Canebière, l’un des cœurs culturels de Marseille. Cent quatre spectacles, soit 219 représentations sont programmés au Gymnase, au Jeu de Paume et au Grand théâtre de Provence. La saison ouvrira au Grand Théâtre de Provence le 20 août avec le concert de l’Orchestre Français des jeunes dirigé par Dennis Russell Davies avec l’organiste Thierry Escaich en soliste. Au programme Richard Strauss, Thierry Escaich et Camille Saint-Saens. Au jeu de Paume, c’est «Le Mariage de Figaro» de Beaumarchais, une création théâtrale d’Agnès Régolo qui ouvrira le ban le 25 septembre et pour le Gymnase, mais hors les murs puisque donnée dans la salle du Ballet national de Marseille, la pièce «Super Premium Soft Double Vanilla Rich», texte et mise en scène de Toshiki Okada, en coréalisation avec le festival Actoral.
Michel EGEA

Pratique
Renseignements et réservations par téléphone au 08 2013 2013.
Les programmes avec bulletins d’abonnement sont aussi disponibles dans les théâtres. Théâtre du Gymnase, 4, rue du Théâtre Français, Marseille(1er) et à Aix-en-Provence au Grand Théâtre de Provence, 380 Avenue Max Juvénal et au théâtre du Jeu de Paume, 21 rue de l’Opéra. Et, bien entendu, la totalité du programme est sur internet : Les théâtres

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