Secem à Marseille: criminalité, sécurité économique et géostratégie future des pays du bassin méditerranéen

Publié le 3 juin 2015 à  19h06 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  19h16

Le colloque international Secem se tiendra le 18 juin à la Villa Méditerranée (Photo Philippe Maillé)
Le colloque international Secem se tiendra le 18 juin à la Villa Méditerranée (Photo Philippe Maillé)

C’est le 18 juin que se tiendra, à la Villa Méditerranée, le rendez-vous annuel de la Sécurité économique et compétitivité des entreprises en Méditerranée (Secem), un colloque international auquel pas moins de 12 pays seront représentés. Interviendront à cette occasion Michèle Alliot-Marie, ancien ministre d’État et député européen; le Général David Galtier, Commandant la Région de Gendarmerie Paca et la Zone de Défense et Sécurité Sud pour la Gendarmerie; Eric Delbecque, Président d’honneur de l’ACSE (Association pour la compétitivité et la sécurité économique); Mohammed Benhammou, expert international en Stratégie, Sécurité et Terrorisme (Maroc); Mohamed Néjib Karafi, ancien Secrétaire d’État auprès du ministre du Développement régional et local (Tunisie) et de la Gendarmerie Nationale.
Dominique Ciravegna, Directeur sûreté et Intelligence Économique et Vice-Président de l’ACBM (Association de Criminologie du Bassin Méditerranéen) rappelle les enjeux que ce colloque entend aborder : «Nous voulons sensibiliser aux liens existants entre sécurité et économie. Il faut savoir que plus de 1 000 sociétés sont amenées à fermer leurs portes chaque année en France à la suite d’une cyberattaque. D’autre part, nous entendons mettre l’accent sur la Méditerranée car on ne mesure pas suffisamment qu’il s’agit d’une zone de développement accessible pour qui en maîtrisent les risques». Précisant: «Pendant que la France a un taux de croissance de 0,6% au premier trimestre, le Maroc a connu un taux de croissance de plus de 3% l’an dernier, la Tunisie de 2,5%, l’Algérie de 4%. Et il ne faut surtout pas ignorer le fait que l’Afrique sera un continent leader d’ici 2050. Sans oublier que le développement économique, les échanges, sont un moyen de réduire le terreau sur lequel se développe le terrorisme».

La criminalité et la sécurité économique

Deux tables-rondes rythmeront la journée. La première aura pour thème la criminalité et la sécurité économique et verra intervenir : Aurélien Dyjak, le Général David Galtier (Gendarmerie Nationale), François Ranise (Profil), Fabien Jacques (Blachère Illumination) et Patrick Lacruche (Gemalto).
Le Colonel Alain Kik, explique les raisons qui conduisent la Gendarmerie Nationale à participer à cette manifestation : «95% du territoire relève de notre responsabilité, nous sommes en contact avec les PME/PMI, l’artisanat… qu’il s’agit de protéger face à tous les risques, ce qui nous a conduit à créer un département intelligence économique ». Et de donner la parole au Commandant Pascal Massa, référent en Intelligence Économique pour la Gendarmerie Nationale : «Chaque département a son réseau car 90% des PME/PMI se trouvent sur le ressort de nos circonscriptions. La gendarmerie est au quotidien en contact avec ces entreprises, nous les conseillons, dressons un bilan des points à améliorer pour développer leur sécurité. Il est donc pour nous évident de participer à ce colloque car nous mesurons bien que la criminalité a un impact sur la vie des entreprises. Et puis il y a la Méditerranée, c’est une zone attractive pour les gens, les entreprises et donc les délinquants».
Des entreprises seront donc présentes, Fabien Jacques (Blachère Illumination) raconte : «Nous sommes spécialisés dans les illuminations de Noël, nous équipons un grand nombre de villes de France et d’Europe et à travers le monde. Nous comptons 18 filiales, entre autres au Canada, en Colombie, au Brésil, au Mexique. Cela fait une dizaine d’années que nous avons mis en place un dédouanement à domicile avec les garanties que cela implique. Nous avons encore renforcé notre sécurité, il y a deux ans, tant en matière de protection physique que sur le plan informatique. Et, pour sensibiliser notre personnel, nous avons chaque année une réunion».
François Ranisse (Profil) présente sa société : «Notre premier métier est la maintenance avec accès par corde, nous avons créé Profil Énergie qui opère dans le nucléaire. C’est donc peu dire que, dans tous les cas, la sécurité est chez nous une priorité ce qui nous permet de n’avoir eu aucun accident lié à la corde en 22 ans d’activités. De même nous devons protéger les données de nos clients, nos modes opératoires. Alors, la sécurité représente plus de 50% de notre temps de travail».

La criminalité et la sécurité économique

La seconde table ronde abordera «La géostratégie future des pays du bassin méditerranéen». Il sera question de la stratégie que doivent adopter les pays de la rive sud de la Méditerranée pour s’intégrer à l’économie mondialisée? Quels sont les intérêts pour les entreprises du sud de l’Europe de s’installer sur la rive sud de la méditerranée ? Les participants : Michèle Alliot-Marie, Mohammed Benhammou, Mohamed Néjib Karafi et Jean-Luc Chauvin, le président de l’UPE 13.
Mohamed Néjib Karafi se réjouit de participer à ce colloque «qui repose sur deux mots : la sécurité et la Méditerranée». Il revient sur la densité des liens économiques entre son pays, la Tunisie, et la France : «C’est notre premier client et notre premier fournisseur. 1 300 entreprises françaises sont ainsi installées enTunisie. 90% de nos exportations partent en Europe et dedans 90% sont pour la France». Il évoque les questions de sécurité : «La Tunisie vient d’accomplir une révolution, cela ne s’est pas fait sans perturbations mais l’activité continue. Et nous sommes les seuls dont on peut dire que le processus démocratique a réussi. Malheureusement la réussite économique ne suit pas autant que nécessaire et cela affaiblit la transition». Il en vient au phénomène des migrants, aux filières: «Au lendemain de la révolution nous avons eu beaucoup de difficultés pour surveiller nos frontières. Mais cela n’a duré que quelques mois car, nous avons eu des moyens plus sophistiqués de contrôle et les migrants passent de moins en moins par nos côtes. Et puis nous avons un peu plus du tiers de la population libyenne qui vit en Tunisie, ils nous apportent un certain dynamisme mais il y a aussi des règlements de compte sur notre territoire lié au terrorisme».
Michel CAIRE
Colloque international Secem le 18 juin à la Villa Méditerranée. Plus d’info: secem.fr

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