Surveillants en grève à la prison des Baumettes de Marseille: « On ne peut pas gérer de l’humain sans de l’humain »

Publié le 24 janvier 2018 à  12h19 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h46

Il est un peu de plus de 8 heures, ce mercredi matin, les entrées de la prison des Baumettes de Marseille sont bloquées par des barricades montées par des surveillants en grève. Hier, les forces de l’ordre sont intervenues pour les déloger, sans succès. En ce 10e jour de grève, la tension est palpable… Il s’agit du plus grand mouvement dans les prisons depuis 25 ans…

David Cucchietti, secrétaire local de la CGT des Baumettes à Marseille (Photo Mireille Bianciotto)
David Cucchietti, secrétaire local de la CGT des Baumettes à Marseille (Photo Mireille Bianciotto)
son_copie_petit-209.jpgParmi les grévistes, David Cucchietti, secrétaire local de la CGT-pénitentiaire des Baumettes, syndicat majoritaire du SPS, (Syndicat pénitentiaire des surveillants) à Marseille. Ses revendications sont les mêmes qu’au niveau national. En ce qui concerne l’emploi, le recrutement. Indique qu’il manque 86 agents aux Baumettes (Baumettes historiques et Baumettes II, inaugurées fin 2016). Il rappelle la proposition de la ministre qui parle de la création, au niveau national, de 1 100 postes sur 4 ans dont 100 en 2018, «cela couvre à peine les besoins des Baumettes», s’insurge-t-il. … Aborde la sécurité par rapport «aux détenus radicalisés et difficiles ou violents». Insiste sur la revalorisation salariale et indemnitaire, l’attractivité du métier «sur les 800 à 900 candidats aux concours de la pénitentiaire, la moitié seulement se présente à l’école». Dénonce la proposition de la ministre qui parle d’une prime de 1 400 euros, dans certains établissements, pour les surveillants de détenus radicalisés qui se font agresser. «Elle ne sait pas que l’on se fait agresser partout en France», lance-t-il . Une prime qui, selon lui, «cherche à diviser». Enfin, donne les chiffres du travail de nuit, 17 euros et 26 euros pour des dimanches et fêtes, une prime de 300 euros et une autre de 1 000 euros à l’année qui peut être réduite avec les jours d’absence «le gars qui est agressé, il est pénalisé sur cette prime-là». Met en exergue la surpopulation en confirmant qu’aux Baumettes II, il y a bien deux détenus par cellule, ce qui double bien sûr les détenus pour les gardiens «autour de 65, 70 par étage» et sur les Baumettes historiques, c’est pire, poursuit-il, avec «80 à 120 détenus, par étage». Enfin, le syndicaliste souhaite sortir du conflit et attend d’autres propositions de la ministre Nicole Belloubet qui a déclaré laisser la porte ouverte «mais, aucun rendrez-vous n’est pris». Entretien… ste-021_david_cucchietti_24_01_18.mp3 Reportage Mireille BIANCIOTTO

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