TPE/PME: Alain Gargani ambitieux pour la CPME

Publié le 11 mars 2019 à  15h00 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  23h36

Alain Gargani, président de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises (CPME) 13 vient de faire le point sur l’actualité brûlante des TPE et PME du territoire. Et, entre crise des gilets jaunes, réformes à venir, refonte du paritarisme, structuration des filières… les sujets sont légion. Occasion pour lui d’évoquer également sa candidature à la présidence régionale de la CPME SUD, une candidature qu’il inscrit dans une volonté de travail en commun avec l’ensemble des structures départementales de la CPME.

Alain Gargani, président CPME 13 candidat à celle de la Région  (Photo Robert Poulain)
Alain Gargani, président CPME 13 candidat à celle de la Région (Photo Robert Poulain)

La crise des «gilets jaunes» a bien évidemment été le premier sujet abordé. Face à une situation de crise, l’organisation, sous l’impulsion d’Audrey Lucchinacci, présidente de la Fédération Commerce en 13, a réussi à mobiliser et créer une délégation mobile pour aller à la rencontre des entrepreneurs en péril sur le terrain. Alain Gargani précise: «Il y a une vraie prise de conscience. Les impôts ont mis en place des aménagements, le Conseil régional Sud a mis 2 millions d’euros à disposition, l’Urssaf est aussi à l’écoute. Mais un grand nombre de TPE/PME sont soit dépassées soit pas informées des aides possibles».

«nous avons déjà une centaine d’entreprises en grande difficulté»

Audrey Lucchinacci présente les structures qui jouent le jeu, qui vont rencontrer les entrepreneurs, les commerçants : «Alors que nous avons déjà une centaine d’entreprises en grande difficulté il était important de pouvoir apporter une réponse globale. L’Urssaf, la DRFIP (Direction Régionale des Finances Publiques), les juges aux tribunaux de commerces d’Aix-en-Provence et Marseille, des membres de l’Ordre des experts comptables, la CCIMP, et l’IRPSTI (instance régionale de la protection sociale des travailleurs indépendants) acceptent de participer à cette action.» «Nous serons le 20 mars au matin dans le centre-ville de Marseille puis nous prendrons le bus pour nous rendre dans l’après-midi sur la zone de Plan-de-Campagne. Le 27 mars nous irons toute la journée à Salon de Provence et nous ferons de même le 3 avril sur la zone de saint-Martin-de-Crau», annonce-t-elle et signale à ce propos : «Nous mettons en place une délégation mobile (Urssaf, Ordre des Experts comptables, DR FIP…) pour aller à la rencontre des entrepreneurs en péril». Pour Alain Gargani, il importait de mettre en place une initiative aussi originale car «aujourd’hui l’impact est terrible, il y a un vrai ras-le-bol, une vraie souffrance et certains sont tellement le nez dans le guidon qu’ils ne savent plus vers qui se tourner». «Au niveau national, précise-t-il, on constate que 62% des entreprises sont impactées. 70 000 personnes sont en activité partielle».

«A quand un nouveau dialogue social ?»

En matière de réforme de l’Assurance chômage Alain Gargani met en exergue une inquiétude grandissante. «Le risque est aujourd’hui bien réel de voir le gouvernement s’engager dans une voie sans issue. Avec l’échec de la négociation des partenaires sociaux sur le sujet, il reste à savoir si le gouvernement se place dans une logique punitive vis-à-vis des entreprises ou constructive vis-à-vis des salariés et des employeurs». La refonte du paritarisme conduit Alain Gargani à s’interroger: «À quand un nouveau dialogue social ? Pour la CPME, 3 mots d’ordre sont à respecter : responsabilité, indépendance et transparence». Et il ne cache pas sa colère envers la CAF Marseille: «La dernière de France». Puis de se faire l’écho du lancement d’une Commission Tourisme par la CPME 13 et l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH)13 le mois dernier autour des grands acteurs du secteur : ville de Marseille, Port de Marseille/Fos, hôteliers et restaurateurs, Département 13, Région Sud. «Nous avons senti un vrai besoin de rencontre, de concertation, pour répondre aux problématiques locales et faire aboutir des projets porteurs pour le tourisme dans notre territoire», observe-t-il. Un tourisme qui, comme le déclarera Aranud Payet, hôtelier phocéen, renvoie aux gilets jaunes: «Le 1er décembre a été une date clé: le téléphone s’est arrêté de sonner. Il n’y a plus eu de séminaires, de repas d’affaires, de touristes». Toujours à propos du tourisme, Alain Gargani avoue apprécier la régularisation en cours du Airbnb sur Marseille à la suite des évolutions légales nationales. Des évolutions dans lesquelles la CPME a pris toute sa place «puisque 55 amendements, que nous avons portés sur des sujets divers, ont été adoptés». Et il n’est pas question d’en rester là, l’organisation n’entend pas rater l’échéance européenne: «Nous avons une originalité sur Marseille, un espace de dialogue entre syndicats patronaux et salariés. Nous allons nous réunir le 21 mars, pour évoquer les sujets à porter». Parmi eux, il sera question du statut des travailleurs détachés mais aussi de la prise en compte les besoins des PME dans l’élaboration des règles européennes ; créer les conditions d’une concurrence loyale et équitable; rapprocher progressivement et durablement les politiques fiscales nationales. L’organisation syndicale est ainsi favorable «à la nomination d’un ministre des Finances de la Zone euro pour améliorer la coopération et les échanges d’information entre les États membres et ainsi, lutter plus efficacement contre le dumping fiscal»…

«125 réunions par an»

Alain Gargani ne cache pas sa satisfaction: «La CPME 13 pèse aujourd’hui. C’est le fruit d’un travail accompli sur le terrain avec pas moins de 125 réunions par an». Et n’omet de citer l’organisation de manifestations telle que le Trophée des entrepreneurs positifs. Pour lui cette efficacité réside dans le travail collectif qu’il a mis en place dés sa candidature à la présidence de l’Organisation, une recette qu’il souhaite maintenir dans le cadre de sa candidature à la présidence de la CPME Sud dont l’élection aura lieu le 24 avril. Une candidature qu’il explique par le fait que l’actuel président, dont le bilan est excellent, ne se représente pas et parce que: «Tout se passe à la région aujourd’hui».
Michel CAIRE

Focus – Crise des gilets jaunes
Conséquences économiques sur les entrepreneurs de Provence-Alpes-Côte d’Azur.
-60% de baisse de fréquentation des commerces des principales villes de la Région;
-entre 20 et 70% de baisse d’activité
-450 entreprises se sont rapprochées de la CCIMP depuis mi-décembre 2018 à la suite de l’annonce par la Région du déblocage d’un fonds de 2M€ pour aider les commerces touchés.
-6 654 entreprises (dont 73 % de TPE) se sont vues accorder des délais de paiement par l’Urssaf à la suite des difficultés rencontrées depuis le début du mouvement, pour un montant global de 11,5 M€

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