Temps fort au Mucem: « Beyrouth ya Beyrouth » jusqu’au 26 juin 2016

Publié le 6 mai 2016 à  10h32 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  15h14

Le Mucem à Marseille lance une passerelle entre Marseille et Beyrouth. À travers une programmation pluridisciplinaire mêlant installations, rencontres littéraires, performances, cinéma et concerts, il s’agit de faire découvrir la scène contemporaine de Beyrouth. « Mémoires, guerres et représentations» : ces trois mots sont les fils
conducteurs d’une programmation qui se déploie en plusieurs moments. Le temps fort est accompagné de l’édition par le Mucem d’un journal de 20 pages qui réunit des contributions inédites des artistes invités. Dans le cadre du temps fort « Beyrouth ya Beyrouth », le Centre de conservation et de ressources propose en salle de lecture une sélection d’ouvrages en lien avec la programmation.
-Installations et parcours : le Mucem aux couleurs du Liban
-Rencontres : de Jean Genet à la scène littéraire de Beyrouth
-Cinéma : cinéastes libanaises engagées
-Performances : la création contemporaine en scène
-Concerts de clôture

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Rencontres autour de Jean Genet

Rencontres autour de Jean Genet : avec écrivains, comédiens et grands témoins, la littérature est plus que jamais vivante au Mucem. À travers une série de trois rencontres dédiées à Jean Genet (les 4 et 5 mai), résonne la voix de l’auteur du Captif amoureux en écho avec l’exposition qui lui est consacrée.

Mercredi 4 mai autour de « Quatre heures à chatila » de jean genet
17h – Fort Saint-Jean – Entrée libre

Rencontre-débat Avec : Leïla Shahid (ancienne ambassadrice de la Palestine auprès de l’Union Européenne), Albert Dichy (directeur littéraire à l’IMEC et co-commissaire de l’exposition Jean Genet, l’échappée belle) 6 Lecture par : Marie Micla (comédienne)
Modération : Thierry Fabre (essayiste)
En septembre 1982, Jean Genet accompagne son amie Leïla Shahid à Beyrouth, ville assiégée et bombardée par l’Armée israélienne depuis 3 mois et où un accord international, parrainé par les Américains met, en principe, fin aux combats. Le 15 septembre, sept jours après leur arrivée, l’Armée israélienne entre dans Beyrouth Ouest et organise avec les milices libanaises les massacres dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila. Jean Genet et Leïla Shahid seront parmi les premiers à y rentrer et Genet reprend la plume après plusieurs années de silence avec le magnifique texte intitulé « Quatre heures à Chatila » , remis à la Revue d’Études Palestiniennes en octobre 1982 et repris dans le volume des œuvres complètes, L’Ennemi déclaré chez Gallimard (1991). La rencontre sera suivie d’une lecture de ce texte par la comédienne Marie Micla.

Jeudi 5 mai

Albert Dichy © Didier Ben Loulou
Albert Dichy © Didier Ben Loulou
Jean Genet, Albert Giacometti, une rencontre décisive
15h – Fort Saint-Jean – Entrée libre

Rencontre-débat Avec : Albert Dichy (directeur littéraire à l’IMEC et co-commissaire de l’exposition Jean Genet, l’échappée belle), Thierry Dufrêne (historien de l’art, spécialiste de Giacometti)
Alberto Giacometti fut le seul artiste que Jean Genet ait jamais admiré. De 1954 à 1957, il fit plusieurs portraits de l’écrivain (4 dessins et 3 tableaux). De ces séances de travail naîtra L’Atelier, récit fulgurant entrecoupé de dialogues, à la fois essai sur l’art et rendez-vous de deux singularités. « L’art de Giacometti me semble vouloir découvrir cette blessure secrète de tout être et même de toute chose, afin qu’elle les illumine.» Jean Genet

. Robert Cantarella © DR
. Robert Cantarella © DR
Jean Genet par Dominique Eddé
17h – Fort Saint-Jean – Entrée libre Rencontre-débat – Cycle « Le grand livre des passages »

En dialogue avec Emmanuelle Lambert (écrivain, co-commissaire de l’exposition Jean Genet, l’échappée belle) Lecture par : Robert Cantarella (comédien) Le cycle littéraire « Le grand livre des passages. Littératures » vise à faire se rencontrer un grand auteur du passé et un grand écrivain contemporain. Exercice d’admiration, de passage entre les générations et de transmission, « le grand livre des passages » nous fait découvrir ces auteurs autrement, à travers lectures, projections d’images d’archives et discussion. Dans le cadre du temps fort Beyrouth ya Beyrouth, l’écrivaine franco-libanaise Dominique Eddé évoque l’œuvre et le parcours de Jean Genet, en dialogue avec Emmanuelle Lambert. Dominique Eddé a connu Jean Genet dans les années 70, et lui a plus tard consacré un essai, Le crime de Jean Genet (Le Seuil, 2007). Cette rencontre est accompagnée de lectures par Robert Cantarella et de la diffusion d’images d’archives. En partenariat avec Books, l’Institut national de l’audiovisuel et avec le soutien de la Société des Amis du Mucem.

Installations et parcours
Le fort Saint-Jean se métamorphose : cèdre suspendu, images projetées, films, installations visuelles et sonores… Autant de visions singulières et d’évocations poétiques de Beyrouth, à découvrir au fil de multiples parcours imaginés par le Patrick Laffont (plasticien), avec Zeina Abirached (dessinatrice), Rani Al Rajji (artiste et conteur urbain) et Ghassan Salhab (cinéaste).

Installations visibles du 4 mai au 26 juin 2016 :

Zeina Abichared, Le Piano Oriental, Casterman, 2015 © DR
Zeina Abichared, Le Piano Oriental, Casterman, 2015 © DR

-«Promenade dessinée» de Zeina Abirached – Toit-terrasse du J4 – Accès libre Cette promenade dessinée se feuillette comme les pages d’un roman graphique : de la terrasse du J4 au fort Saint-Jean, le Mucem est parsemé de dessins grand format créés par Zeina Abirached, à découvrir au fil d’une balade en trois étapes. Pour autant de fenêtres sur le monde de cette illustratrice partagée entre la France et le Liban, culture occidentale et orientale, langue française et langue arabe.
Patrick Laffont © DR
Patrick Laffont © DR

-Parcours « sous Beyrouth » de Patrick Laffont – Fort Saint-Jean – Accès libre Le Mucem a confié à l’artiste Patrick Laffont le soin d’imaginer la scénographie d’un fort Saint-Jean métamorphosé : cèdre suspendu, immeubles vertigineux, visions singulières… A travers images et installations, ce parcours poétique nous projette dans les rues de Beyrouth, qui se dévoile entre désordre urbain et nature sauvage. Une invitation au déplacement dans une ville en perpétuel mouvement…

Installations visibles du 12 mai au 26 juin 2016 :

Parcours sonore « Pas de mer à Beyrouth » de Rani Al Rajji – Fort Saint-Jean – Accès libre

Rani Al Rajji © Blog Baladi
Rani Al Rajji © Blog Baladi

Beyrouth / Marseille : deux villes aux antipodes du monde méditerranéen réunies et superposées dans l’imaginaire de l’artiste Rani Al Rajji. Au fil d’un parcours sonore et visuel à découvrir en 5 « stations » disséminées à travers différents espaces du fort Saint-Jean, il mêle histoire personnelle et urbaine dans Pas de mer à Beyrouth : un conte avec vue sur la Méditerranée.

Création vidéo « son image » de Ghassan Salhab – Fort Saint-Jean – Accès libre

Son image © Ghassan Salhab
Son image © Ghassan Salhab

Une immersion dans le Beyrouth du cinéaste Ghassan Salhab : son image est un diptyque vidéo, comme on pourrait le dire d’une peinture. « Portrait » subjectif de sa ville, en sons et images séparés, en deux tableaux, deux vidéos, deux visages de femmes. Une ville qui s’éveille, silencieuse, jusqu’à la naissance d’une parole, urbaine, chaotique, sensuelle, poétique : Beyrouth, à son image

Vendredi 6 mai

Séance de dédicace 11h- Librairie du Mucem – Entrée libre
-Séance de dédicace avec l’illustratrice libanaise, Zeina Abirached, auteure du parcours graphique dans le fort Saint-Jean.

12h- Inauguration de l’installation – Toit-terrasse du J4- Accès libre
«Promenade dessinée» de et avec Zeina Abirached Rencontre animée par Tewfik Hakem (critique littéraire). Présentation du travail de Zeina Abirached et promenade dans le fort Saint-Jean avec une visite commentée des installations de dessins grands formats, et une découverte du Cartomaton : pendant trois jours, faitesvous tirer le portrait ! Repartez avec une carte postale unique : votre photo intégrée à une illustration originale de Zeina Abirached. La Cartomaton est conçu par la Fabulerie avec Des livres comme des idées et le soutien de La Poste.

Jeudi 12 mai

Inauguration des installations
-17h – Fort Saint-Jean – Entrée libre Parcours sonore « Pas de mer à Beyrouth » de Rani Al Rajji
-18h – Fort Saint-Jean – Entrée libre • Parcours « sous Beyrouth » de Patrick Laffont • Création vidéo « son image » de Ghassan Salhab
-19h – Fort Saint-Jean – Entrée libre Projection « Ciné-Beyrouth » Projection en continu de courts et moyens métrages pour autant de regards sur la ville de Beyrouth et ses représentations.

Vendredi 13, samedi 14 et dimanche 15 mai

Parcours sonore et visuel 14h -16h -17h30 – Fort Saint-Jean – 8/6€ – 45 min (3 séances) Rani Al Rajji, « Pas de mer à Beyrouth » Découverte du parcours sonore et visuel Pas de mer à Beyrouth, en compagnie de l’artiste.

Rencontres littéraires
Place à la nouvelle scène littéraire libanaise : trois journées (du 6 au 8 mai), pour donner un aperçu de la richesse de ce qui s’écrit aujourd’hui de l’autre côté de la Méditerranée, conclues en musique par un concert de Rima Khcheich en plein air. Les rencontres littéraires des 6, 7 et 8 mai sont organisées en collaboration avec la Maison internationale des écrivains à Beyrouth (Beyt El Kottab) et l’association Des livres comme des idées, en préfiguration du festival littéraire « Oh les beaux jours ! » à Marseille.

Vendredi 6 mai

Panorama de la littérature libanaise
15h – Fort-Saint-Jean – Accès libre

Table ronde avec les auteurs invités des trois jours de rencontres littéraires. Animée par élodie Karaki (journaliste) Avec Najwa Barakat, Hassan Daoud, Charif Majdalani, Fadi Tofeili, Pierre Parlant, Oliver Rohe, Hyam Yared (écrivains).

Beyrouth, histoires au feminin
17h – Fort-Saint-Jean – Accès libre

Rencontre avec Hyam Yared et najwa Barakat. Animée par Sophie quetteville (journaliste). Lecture d’extraits par : Darina Al Joundi (actrice).

Samedi 7 mai

-12h – L’année de l’automatique – Fort-Saint-Jean – Accès libre
Lecture en français et en arabe de textes d’Hassan Daoud par Darina Al Joundi (actrice). Entretien-portrait par Tewfik Hakem (critique littéraire).

-15h-Grand entretien avec Charif Majdalani – Fort-Saint-Jean – Accès libre
Rencontre animée par Thierry Fabre (essayiste). Lecture par Serge Renko (acteur). -Beyrouth,

-17h – Une ville au présent – Fort-Saint-Jean – Accès libre
Rencontre avec Pierre Parlant, Oliver Rohe et Fadi Tofeili, animée par Sophie quetteville (journaliste). Lecture par Serge Renko (acteur).

Dimanche 8 mai

Une trace a suivre : Récit de voisinage, de ville et de lieu
-12h – Fort-Saint-Jean – Accès libre Lecture du texte de Fadi Tofeili par Darina Al Joundi (actrice). Entretien-portrait par Tewfik Hakem (critique littéraire).
-15h – Influences: de Camus à Genet en passant par Giono – Fort-Saint-Jean – Accès libre
Rencontre avec Najwa Barakat, Hassan Daoud, Charif Majdalani et Oliver Rohe, animée par Thierry Fabre. Lectures par Darina Al Joundi et Serge Renko (acteurs).
-17h – La littérature, entre mémoire et oubli – Fort-Saint-Jean – Accès libre
Rencontre avec Najwa Barakat, Hassan Daoud et Charif Majdalani, animée par élodie Karaki (journaliste). Lecture par Serge Renko (acteur).

18h30 – Concert de Rima Khchreich – Place d’Armes au Fort Saint-Jean (repli Auditorium) – Accès libre

Rima Khcheich © DR
Rima Khcheich © DR

Concert en plein air Avec : Rima Khcheich (chant), Maarten Ornstein (clarinette), Maarten Van Der Grinten (guitare), Tony Overwater (contrebasse), Ruven Ruppik (percussions). La chanteuse libanaise Rima Khcheich puise son inspiration dans les répertoires arabes vocaux traditionnels pour leur rendre toute leur beauté et leur actualité. Reconnue pour avoir réinventé le « Muwashsah » (forme de chant médiéval d’Al Andalus), elle s’emploie aussi à revivifier la chanson populaire arabe des XIXe et XXe siècles, en y apportant une touche de jazz et de sensualité. En correspondance avec le Centre du patrimoine musical libanais. Dans le cadre de « Sources et créations».

Cinéma, table ronde et conférence : Soirée cinéma avec le film Nahla de Farouk Beloufa (le 20 mai), suivie d’un week-end consacré aux cinéastes libanaises engagées (les 21 et 22 mai), avec une sélection de films dont certains furent (ou sont toujours) interdits de diffusion dans leur pays d’origine.

Vendredi 20 mai

-21h – « Nahla » – Auditorium Germain Tillion – 6/4€ Un film de Farouk Beloufa (Algérie/France, 1979, 1h54) Avec Roger Assaf, Yasmine Khlat, Lina Tebbara

Nahla © DR
Nahla © DR

Beyrouth 1975 : un journaliste algérien est pris dans le tourbillon des événements qui précèdent la guerre civile. Au-delà des mythes d’une arabité moderne, il découvre la complexité de la réalité libanaise, qui prend le visage de trois femmes : Nahla la chanteuse, Maha la journaliste et Hind l’activiste palestinienne… En présence du réalisateur et de Samir Ardjoum (journaliste, critique).

En partenariat avec Films Femmes Méditerranée.

-Samedi 21 mai « Trêve » 14h30 – Auditorium Germain Tillion – 6/4€ Un film de Myriam El Hajj (France/Liban, 2015, 1h06)

Treve © DR copie
Treve © DR copie

Riad et ses amis, anciens combattants de la guerre civile, ne vivent plus qu’à travers la passion des fusils et des parties de chasse. En faisant leur portrait, Myriam El Hajj (née en 1983) tente de remonter aux origines de la violence. Pour comprendre comment sa génération pourra sortir du cercle vicieux de la guerre. En présence de la réalisatrice. Biographie : Myriam El Hajj Née en 1983 à Beyrouth, Myriam El Hajj a fait des études de cinéma à l’Université Paris 8. Elle a réalisé deux courts métrages et de nombreuses vidéos. Elle enseigne le cinéma à l’Académie Libanaise des Beaux-Arts. « Trêve » est son premier long-métrage.

-« Home sweet home » – 16h30 – Auditorium Germain Tillion – 6/4€ – Un film de Nadine Naous (France/Liban, 2014, 58 min.)

Home sweet home © DR
Home sweet home © DR

En raison des difficultés financières de son père, directeur d’une école progressiste dans la banlieue sud de Beyrouth (zone d’influence du Hezbollah), la réalisatrice retourne au Liban. En famille, les discussions sont drôles et animées. À partir de ces confrontations se dessine l’histoire récente du pays… En présence de la réalisatrice Biographie : nadine naous Après des études de cinéma et de Lettres, Nadine Naous fut assistante réalisation sur Paris, Mon petit corps est bien las de ce grand monde de Franssou Prenant et Beirut Beirut de Basil Ramsis. Elle a été critique cinéma au quotidien Al Hayat, journaliste et réalisatrice pour la chaîne ARTE-France. Dans ce cadre, elle a réalisé entre autres, Loin du pays, une série de douze 52 minutes autour de l’identité arabe dans l’immigration. Elle est aussi artiste et auteur de diverses installations qui interrogent son identité libanaise et palestinienne.

-« Civilisées » 18h30 – Auditorium Germain Tillion – 6/4€ – Un film de Randa Chahal Sabbag (Liban, 1999, 1h37) Avec Tamim Kasdi Chahal, Sotigui Kouyate, Jalila Baccar

A Beyrouth, pendant la guerre civile, une partie des Libanais ont fui en Europe, abandonnant leurs grands appartements, leurs majestueuses maisons et… leurs domestiques. Ces derniers subissent l’humeur du franc-tireur qui contrôle l’immeuble, ses habitants, et quelques passages de la ville. « Je voulais faire un film joyeux, simple, décalé, éclaté sur la guerre, dira Randa Chahal Sabbag. Je ne voulais pas de bilan, pas de jugement ni d’apitoiement. Je voulais revoir les gens de la guerre comme je les ai connus ; cruels, violents, drôles, humains. » Ce film à la liberté de ton peu commune fut jugé « attentatoire à l’islam, pornographique et ordurier » par la sûreté générale libanaise qui voulut en censurer 47 minutes à sa sortie.

-« Leila et les loups » – 21h – Auditorium Germain Tillion – 6/4€ – Un film de Heiny Srour (Liban/France, 1984, 1h30) Avec Nadia Zeitouni, Rafic Ali Ahmed.

Leila et les loups © DR
Leila et les loups © DR

Étudiante libanaise en exil, Leila lutte contre le conformisme de la version coloniale et masculine de l’Histoire, et voyage à travers le temps et l’espace à la recherche de la mémoire collective des femmes palestiniennes et libanaises. Son périple commence dans la Palestine du Mandat Britannique et finit au Liban lors de l’invasion israélienne de 1982. Au fil de ses réflexions, son personnage se démultiplie, endossant une multitude de rôles féminins… Censuré à sa sortie, ce film réalisé par la première femme cinéaste sélectionnée à Cannes reste une œuvre phare dans l’histoire du cinéma féministe du Moyen-Orient. En présence de la réalisatrice.

Dimanche 22 mai

-« En cette terre reposent les miens » – 10h30 – Auditorium Germain Tillion – 6/4€ – Un film de Reine Mitri (Liban/France, 2015, 1h50)

En cette terre reposent les miens © DR
En cette terre reposent les miens © DR

Voyage à travers les peurs territoriales et démographiques des différentes communautés du Liban. Ou comment la guerre civile a laissé place à une sorte de guerre cadastrale, morcelant totalement le pays. Ce film fut interdit de diffusion au Liban avant sa sortie en juin dernier. En présence de la réalisatrice. Biographie : Reine Mitri Née au Liban en 1971, Reine Mitri a travaillé dans la programmation de ciné-clubs et l’organisation de festivals de cinéma, principalement avec Docudays. Depuis 2011 elle a écrit et réalisé quatre films.

-Femmes cinéastes au Liban : Partage d’expériences 14h30 – Auditorium Germain Tillion – Entrée libre
Table ronde Avec Myriam El Hajj, Reine Mitri, Nadine Naous et Rania Rafei (réalisatrices), Katia Saleh et Jinane Dagher (productrices) Modérateur : Samir Ardjoum (journaliste et critique) Etat des lieux du cinéma libanais, avec des réalisatrices et des productrices : création, production, diffusion… Qu’est-ce qu’être femme et réalisatrice, aujourd’hui, au Liban ? Quelle censure pour ce cinéma explorant bien souvent des thématiques sensibles, dans un pays encore marqué par la guerre civile ? Biographies : Katia Saleh Née au Liban, Katia Saleh a produit de nombreux documentaires pour la télévision (Channel 4, Al Jazeera English, BBC World Service). Elle est par ailleurs la productrice de la webfiction Shankaboot (2010), qui remporta de nombreux prix dans les festivals internationaux. Jinane Dagher Jinane Dagher est productrice. Elle a notamment produit le documentaire Nous étions communistes de Maher Abi Samara (2010) et 74 (la reconstitution d’une lutte) de Rania et Raed Rafei (2012).

« 74 (La reconstitution d’une lutte) » – 16h30 – Auditorium Germain Tillion – 6/4€ – Un film de Rania et Raed Rafei (Liban, 2012, 1h35) 1974.

La reconstitution d'une lutte -® DR
La reconstitution d’une lutte -® DR

Une poignée d’étudiants occupe l’Université américaine de Beyrouth durant 37 jours pour protester contre l’augmentation des frais de scolarités. En 2011, Rania et Raed Rafei réunissent un groupe de jeunes militants avec lesquels ils mettent en scène la reconstitution de cette lutte passée. Biographie : Rania Rafei Née au Liban en 1979, Rania Rafei est diplômée de l’Académie Libanaise des Beaux-Arts (ALBA). Elle a écrit et réalisé plusieurs courts métrages et vidéos, dont Harissa Texas (2004), The Dish (2005), et Manchette (2005). Elle a participé au festival aixois Arborescences en 2006 où elle a présenté une installation, The light Traveler.

Samedi 28 mai

-« D’une place des martyrs à une place martyr  » – 15h – Auditorium Germain Tillion – 8/6€ – Rencontre-conférence Par Fadi Yeni Turk, réalisateur.
Dans le hors-champ de son film Monumentum, le réalisateur Fadi Yeni Turk aborde toutes les controverses qui jalonnent l’histoire confuse de la place des martyrs de Beyrouth et de son monument. «En 2011, j’ai commencé ma recherche sur les monuments commémoratifs controversés du monde arabe ; ceci dans l’intention de réaliser mon documentaire Monumentum. Au Liban, où je vis actuellement, je me suis arrêté sur le monument des Martyrs et sur l’histoire de la place qui l’accueille, à Beyrouth. Je ne me rendais pas compte, avant de me plonger dans cette recherche, combien la lecture de cette place et de son monument à travers l’histoire serait à ce point confuse : depuis le temps des Ottomans en passant par le Mandat Français, puis l’Indépendance et la guerre de 1975-1990, jusqu’à nos jours. Il est clair que pour des raisons liées aux exigences du film, il n’était pas possible d’aborder toutes les controverses qui jalonnent l’histoire de ce monument dans le documentaire. Cette conférence est l’occasion pour moi d’en parler d’une autre façon.»

-« Monumentum » – 17h30 – Auditorium Germain Tillion – 6/4€ – Un film de Fadi Yeni Turk, (Liban, 2015, 1h30)

Monumentum © Fadi Yeni Turk
Monumentum © Fadi Yeni Turk

Une relecture de l’histoire contemporaine à travers l’espace public : alors que dans le monde arabe, les statues à la gloire des anciens régimes sont tombées ; on continue au Liban d’inaugurer de nouveaux monuments célébrant les mémoires parcellaires des différentes communautés. Que raconte à ce sujet le terrain vague au milieu duquel se dresse la statue de la place des Martyrs de Beyrouth, symbole national du Liban ? Et que raconte sa mise en regard avec les monuments de ces places qui, au Caire, à Tunis, à Bagdad, furent, ces dernières années, si agitées ? « Monumentum » questionne ce que ces blocs de pierre silencieux cristallisent de l’histoire d’une région tourmentée et rend visible, par ce biais, les enjeux qui sous-tendent l’espace public et son appropriation par les pouvoirs. Devant le vide laissé par les statues détruites, serions-nous totalement dessaisis de l’écriture de cet espace, de cette histoire, qui sont pourtant les nôtres ? Biographie : Fadi Yeni Turk Fadi Yeni Turk est réalisateur et directeur de la photographie. Il a à son actif plusieurs films documentaires et un grand nombre de reportages vidéo et photo sur le Moyen-Orient et le monde arabe. Ses films ont été sélectionnés dans différents festivals internationaux : Demo (2003), Layn (2005), When The War Sank In (2010), Monumentum (2015).

Dimanche 29 mai

-Soirée concert Bachar Mar Khalifé + Guest – 19h30 – Place d’Armes du fort Saint-Jean – 11,80€ – Co-production La Compagnie La Rumeur Promeneur de Piano et L’Édition Festival. (Soirée initialement prévue le vendredi 27 mai sur la plage des Catalans, déplacée le dimanche 29 mai au Mucem.) Durant Beyrouth ya Beyrouth, le Mucem accueille cette belle co-production, une invitation à voir le talentueux pianiste franco-libanais Bachar Mar-Khalifé dans un cadre exceptionnel. Dans le cadre de L’Edition Festival 2016 et des Extras du festival Un Piano à la Mer, Festival Flottant.

Biographie : Depuis son précédent album (Who’s Gonna Get The Ball… / 2013), Bachar Mar-Khalifé a établi son séjour dans le voisinage des autres arts. Quelques morceaux de l’album ont trouvé leur genèse au théâtre ou dans le cinéma. Mêlant piano, clavecin, percussions, batterie, synthétiseurs, mélodica et nay, son troisième album joue la réconciliation entre les différents parcours musicaux de Bachar Mar-Khalifé, et consacre le chant en arabe comme instrument central de son expression.

Performances Les 4 et 5 juin, trois performances artistiques évoquent le Liban entre mémoire et actualité. Sirine Fattouh propose une installation-performance au Fort Saint-Jean. En parallèle, le Dictaphone Group propose une exploration du pays à travers la question des frontières, et l’artiste cinéaste Ahmad Ghossein nous mène à la rencontre d’étranges monuments.

Samedi 4 et dimanche 5 juin

-Sirine Fattouh – une histoire du Liban à travers les œuvres de ses artistes 14h30 – 16h – 17h30 – Fort Saint-Jean – 8€ (réservation conseillée) – 45 min performance
Avec l’artiste Sirine Fattouh, une déambulation dans la tour du Fanal et l’histoire de son pays, le Liban, qu’elle évoque à travers une sélection d’œuvres d’artistes et de cinéastes de l’après-guerre. Face à l’impossibilité d’écrire une histoire officielle des guerres du Liban, elle révèle l’empreinte qu’ont laissé ces différents conflits sur l’art libanais. En coproduction avec le Centre Nomade Des Arts.

Biographie : Sirine Fattouh est une artiste et chercheuse libanaise née en 1980, elle vit entre Paris et Beyrouth. Diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Arts de Paris Cergy (ENSAPC) et de l’université Paris 1 en Arts Plastiques et Sciences de l’Art, elle soutient en 2015 sa thèse de doctorat (La création à l’épreuve des guerres et de leurs effets : Quelques aspects de l’art contemporain libanais) à l’Institut du monde arabe. Depuis 2015, elle enseigne la vidéo à l’IESAV (USJ), au Liban. Ses œuvres sont présentes dans de nombreuses collections privées et publiques dont le musée National d’art Moderne et Contemporain d’Alger (Mama), la collection Nadour et celle du Musée National d’art contemporain de Thessalonique en Grèce (SMCA).

Samedi 4 et dimanche 5 juin

-Ahmad Ghossein « When the Ventriloquist Came and Spoke to Me » (Quand le ventriloque m’a parlé) 16h – Auditorium Germaine Tillion – 8/6€ – 1h

. When The Ventriloquist © DR
. When The Ventriloquist © DR

Conférence-performance Adaptation d’après un texte écrit en collaboration avec Rasha Salti. Opérateur vidéo : Nesrin Khodr – Sous-titres : Dima Tannir / Traduction : Masha Refka Lorsque l’on étudie la mythologie et la légende dans les pays où l’imaginaire collectif est façonné par l’illusion et la superstition, on rencontre des monuments érigés dans des endroits isolés. Leur apparition soudaine -sans explication ni lien évident avec les événements qu’ils sont censés commémorer- peut sembler déroutante. Avec cette conférence-performance, l’artiste et cinéaste Ahmad Ghossein questionne le pouvoir des mythologies populaires sur l’inconscient collectif. En évoquant, notamment, ces architectes et leurs monuments qui, célébrant la victoire dans le Sud-Liban, ouvrent la voie vers une nouvelle hégémonie visuelle… Mais que célèbrent ces monuments ? A qui sont-ils destinés ? Avec le soutien de l’association Ashkal Alwan.
Biographie : Artiste et cinéaste libanais, Ahmad Ghossein vit et travaille à Beyrouth. Il a suivi des études de théâtre à l’Université libanaise ainsi qu’à la Faculté des arts d’Oslo. Son travail est régulièrement exposé dans différents festivals de cinéma et expositions internationales. Ghossein est un artiste dont le médium de prédilection est la vidéo, mais son parcours l’a amené à expérimenter de nombreuses disciplines dont le théâtre et la danse contemporaine. Son cheminement artistique est souvent jalonné par son vécu personnel et les événements politiques à l’œuvre dans son pays. Il accorde une attention particulière aux structures du pouvoir et leurs effets sur la société libanaise. Réalisé en 2011, son film My Father Is Still a Communist fut récompensé la même année par le Tribeca film festival de Doha. La lecture/performance « When the Ventriloquist Came and Spoke to Me » fut présentée pour la première fois à Beyrouth dans le cadre du Home Works 7 de l’association Ashkal Awan.

Samedi 4 et dimanche 5 juin

Dictaphone Group nothing to declare 18h – Forum – 8/6€ – 50 min Conférence-performance

Nothing To Declare © DR
Nothing To Declare © DR

Performance en arabe surtitré en français, suivie d’une discussion avec Pierre Sauvageot, directeur de Lieux Publics, centre national de création. Production: AFAC Recherches, écriture et interprétation : Tania El Khoury, Petra Serhal, Abir Saksouk Vidéo : Ali Beidoun Caméra : Karam Ghoussein, Dahna Abou Rahme Composition musicale : Ahmad Khouja, Khairy Eibesh Développé au Watermill Center et en collaboration avec l’ArtEast, New York. Le spectacle vivant peut-il permettre de revisiter des lieux et des paysages oubliés ? Au Liban, le Dictaphone Group a suivi les rails d’une ligne ferroviaire abandonnée, traversant gares en ruines et zones frontières, et collectant, tout au long de ce périple, des images, des cartes et des histoires. La performance Nothing to Declare est le fruit de ce long travail de recherches : une exploration du Liban à travers la question des frontières.
Biographie: Le Dictaphone Group est un collectif de performance et de recherche dont les créations sont basées sur un travail multidisciplinaire autour de l’espace. Ce projet collaboratif a été initié par l’artiste Tania El Khoury et l’architecte et urbaniste Abir Saksouk. Ensemble, ou avec l’aide de différentes personnalités comme la performeuse et productrice Petra Sahal, ils ont créé plusieurs performances résultant de travaux de recherches dans des sites aussi variés qu’un téléphérique, un bateau de pêcheur ou un bus abandonné. L’objectif de ces projets est de questionner notre rapport à la ville et amorcer une réflexion sur la redéfinition de l’espace public.

Soirée de clôture
En clôture du temps fort Beyrouth ya Beyrouth, rendez-vous le 18 juin au fort Saint-Jean dès 19h, avec Gurumiran et son électro-rock empreint de sonorités orientales, avant le concert à la belle étoile du maître oudiste Rabih Abou-Khalil.

Samedi 18 juin

Concerts en plein air 19h – Fort Saint-Jean – Tarif soirée 20/15€

Gurumiran © Danielle Rizkallah
Gurumiran © Danielle Rizkallah

Gurumiran (première partie) Mihran Guruminian : voix, guitare Carl Ferneine : synthé, électro, voix Delaney : violon Ahmad el Khatib : tabla, rek, katem Rendez-vous sur la place d’armes du fort Saint-Jean pour un apéro concert entre new-wave, électro-rock et sonorités orientales avec Gurumiran : influencé par Depeche Mode et David Bowie, cet artiste puise son inspiration dans la culture arménienne, celle de ses origines, qui se reflète aussi bien par l’utilisation d’instruments traditionnels que dans son jeu de guitare, dont il se sert parfois à la manière d’un oud !
Biographie: Gurumiran Gurumiran est un DJ, ingénieur du son, guitariste, producteur et compositeur basé à Beyrouth (Liban). Il est membre fondateur du groupe de rock Blend, dont il a composé et coproduit le premier album, Act One (2004 – EMI), qui reçut un accueil très positif de la critique. Il a aussi collaboré avec de nombreux artistes, parmi lesquels la chanteuse Tania Saleh, le groupe Pindoll ou encore Eileen Khatchadourian. Il vient de sortir son premier album solo, Aberrance, essai électro-rock où se mêlent différentes influences, de Depeche Mode à Nick Cave en passant par David Bowie, New Order et Radiohead. L’autre influence évidente de Gurumiran, qui fait toute sa singularité, c’est la culture arménienne, celle de ses origines, qui se reflète aussi bien dans la tonalité de ses compositions que dans son jeu de guitare, dont il se sert parfois à la manière d’un oud, d’un saz ou d’un duduk. Les paysages électro-rock de Gurumiran se voient aussi enrichis d’arrangements orientaux par l’utilisation d’instruments traditionnels (tablas, req, katem et daholla).

Rabih Abou-Khalil (TRIO)

Rabih Abou-Khalil © DR
Rabih Abou-Khalil © DR

Rabih Abou-Khalil (oud) Luciano Biondini (accordéon) Jarrod Cagwin (batterie, percussions) Un concert à la belle étoile, en clôture du temps fort Beyrouth ya Beyrouth, avec le maître du oud Rabih Abou-Khalil : son jazz riche et métissé sinue en arabesques entre tradition et liberté, produisant une musique étonnement vivante et d’une grande puissance mélodique. Ce soir, il présente en avant-première des morceaux inédits ou réinventés en version trio (oud accordéon, batterie) !
Biographie: Né au Liban, Rabih Abou-Khalil a su donner au oud, l’instrument phare de la culture arabe, une place de choix dans les musiques d’aujourd’hui. Depuis le début des années 80, il a enregistré avec des grands noms du jazz, avec des musiciens arabes traditionnels, des quatuors à cordes… Riche de toutes ces expériences, il a sorti plusieurs albums, depuis Compositions and Improvisations (1982) jusqu’à Hungry People (2013). Dans ce dernier, il effectue un retour vers ses fondamentaux : une écriture qui s’affranchit plus que jamais des règles rythmiques, un jeu télépathique avec son « quintet méditerranéen » et une puissance mélodique, qui, non sans humour, passe aussi par l’humain, le social et le politique.

Informations pratiques

Jours et heures d’ouverture du MuCEM
-Printemps (mai – juin) : 11h / 19h nocturne le vendredi jusqu’à 22h
-Dernière entrée 45 minutes avant la fermeture du site.
-Évacuation des salles d’expositions 15 minutes avant la fermeture du site.
-Ouvert tous les jours sauf le mardi et le 1er Mai.

Se rendre au MuCEM
-J4 Entrée par l’esplanade du J4 Entrée passerelle du Panier, parvis de l’église Saint-Laurent, esplanade de la Tourette Entrée basse fort Saint-Jean par le quai du Port
Pour les rencontres gratuites
-Entrée libre dans la limite des places disponibles.
-Pour les rencontres payantes
Réservation possible de 9h à 18h par téléphone 04 84 35 13 13 ou par mail reservation@mucem.org

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