Théâtre Toursky. Thierry Lhermitte dans ‘Fleurs de soleil’: Un public enthousiaste et plein d’interrogations

Publié le 8 octobre 2022 à  21h06 - Dernière mise à  jour le 11 juin 2023 à  18h04

Seul sur scène pendant une heure Thierry Lhermitte interprète magistralement «Fleurs de soleil» de Simon Wiesenthal. Le récit est soutenu, alterne voix off et propos de l’acteur. Une heure haletante où se multiplient les références philosophiques pour tenter de trouver une réponse à cette interrogation : Peut-on pardonner l’impardonnable?

Thierry Lhermitte dans
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« Y’a pas de réponse »

Dans «Fleurs de soleil» l’auteur raconte sa rencontre, en juin 1942, avec un jeune soldat SS à l’agonie qui lui confesse avoir tué des innocents juifs. Il se repent et demande le pardon d’un juif pour mourir en paix. Simon Wiesenthal tourne les talons et laisse le mourant à sa souffrance physique et morale. Obsédé par cette histoire, il ne cessera ensuite de s’interroger, convoquant nombre de personnalités pour réponse à cette lancinante question : «Ai-je eu raison ou bien tort de refuser ?» Tout au long de cette soirée les interrogations s’abattent. Les vérités soudain n’en sont plus. L’opinion initiale est bousculée quand écrivains ou philosophes apportent leurs contributions. Dans le public les réactions fusent. «Ça questionne beaucoup», reconnaît Dominique Sassolotti qui précise: «On s’est tous posés la question au cours de notre vie. Faut-il pardonner ou non ? Et peut-on pardonner pour les autres ? Y’a pas de réponse». «On se pose des questions que l’on ne se serait pas posées avant», ajoute Élisabeth Rit. «Moi spontanément j’aurais pardonné mais en ayant des réflexions de philosophes… je ne sais pas». «Personnellement j’ai adoré la phrase de fin : » l’homme est une question de persévérance » », note Isabelle Mouret. « Le pardon c’est regarder derrière et finalement ce n’est pas ce qui importe. Ce qui importe c’est d’aller vers le mieux… Ce n’est jamais acquis d’être humain. C’est dans la construction et dans l’espoir qu’il est l’homme. Ce n’est pas dans ce qui est raté mais dans ce qui est à venir et qu’il va construire».

Le pardon, non merci !

Si des spectateurs sont nuancés et s’interrogent. Pour d’autres leur religion est faite. «Je ne suis pas d’accord pour pardonner», lance Nadia Loir qui ajoute: «Tu fais du mal tu paies». Même sentiment chez Daniel Puaux : «Je n’aurai pas pardonné non plus. A 20 ans on est conscient de ce qu’on fait». Nicole Brachet s’interroge, elle, sur la biographie de Simon Wiesenthal «Elle n’est pas très claire mais cela n’enlève rien à la problématique qu’il pose. Je m’interroge comme lui et je ne sais pas ce que j’aurais fait». Faut-il pardonner ? La question est universelle, les réponses multiples… Reportage Joël BARCY

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