Toulon : L’entrepreneuriat féminin, une question de complémentarité

Publié le 1 avril 2021 à  18h08 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  15h46

Fin mars, la chargée de développement de Pépite Paca Est à l’Université de Toulon a animé une vidéo-conférence avec 7 invités. C’est dans le cadre des semaines de sensibilisation à l’entrepreneuriat féminin que Anna Cipière interrogeait ces entrepreneurs venus partager expériences et opinions. En live sur la page Facebook, ils répondaient également aux questions des internautes.

©Presse Agence
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Pour cette quatrième édition de la conférence « Elles entreprennent », Anna Cipière a choisi de donner la parole aux hommes et de lever le voile sur les stéréotypes de genre. «Cette année, j’ai envie de parler de complémentarité et d’entrepreneuriat au sens large, et d’entendre les hommes parler de leur compagne entrepreneur ou associée… ».

Sandra Huon et Valentin Garcin ont ouvert le bal, en témoignant de leur passion commune, le sport, qui les a poussés à créer une gamme de vêtements de triathlon écoresponsable, Triloop. A 21 ans, tous deux étudiants à l’école d’ingénieur, ils font déjà tout ensemble. «On s’entraîne quotidiennement, cela nous prend du temps, et l’entrepreneuriat aussi. Mais on aime les défis et on se rassure à deux. On prend les risques financiers qui s’imposent à deux par exemple. Et faire du sport ensemble nous permet de désamorcer la pression entrepreneuriale et de nous relaxer» , explique Sandra suivie de près par Valentin qui confirme : «Il y a des inconvénients à travailler en couple mais aussi beaucoup d’avantages et, l’un dans l’autre, on s’y retrouve.»

Dépasser ses propres préjugés sur l’attitude à adopter

Thomas Gabelle acquiesce : «C’est une belle épreuve pour un couple de s’associer, ça fait de belles histoires entrepreneuriales. Et puis, les entrepreneurs sont attirés par les autres entrepreneurs. On se stimule mutuellement. Comme dans notre boîte avec Camille et Marine. On est habité d’une envie commune et il y a une réelle complémentarité entre nous. On s’entend tellement bien que la boîte est presque un prétexte à se voir». Marine Drouart, Camille Beauchet et Thomas sont à l’origine de SupaChange, un bilan de compétences nouvelle génération avec accompagnement personnalisé pour redonner du sens au travail.

Mais qu’en est-il des défis de la femme entrepreneur en tant que telle ? Marine et Camille ont toutes deux dû dépasser leurs propres préjugés sur l’attitude à adopter pour réussir dans leurs projets. Elles témoignent de leur comportement initial « un peu bonhomme»… «Au début, je travaillais beaucoup avec des hommes et j’avais une énergie masculine un peu rentre-dedans. Mais au fil du temps, grâce au développement personnel, j’ai réalisé que j’avais un rééquilibrage des énergies à faire en moi-même. C’est une question de yin et de yang et non de sexe car les hommes peuvent faire preuve de yin et les femmes de yang», explique Marine. Et Camille de compléter : «J’ai toujours été en lutte, j’avais besoin de me prouver que j’étais capable et j’ai grandi avec cette idée que la vie était un combat. J’étais une warrior au travail ! Grâce à mon chéri qui m’a dit que je n’étais vraiment moi-même que quand j’arrêtais de me battre, j’ai appris à accueillir mon côté yin. A présent, je sais parler de mes émotions et m’en servir. C’est cela aussi être une femme.»

Pas assez de femmes qui entreprennent

Selon Thomas, il n’y a pas assez de femmes qui entreprennent : « Il y a une barrière qui se pose pour elles et c’est dommage. J’aimerais voir la fin des préjugés sur ces questions. On peut s’associer à des femmes, cela se passe souvent très bien avec les bonnes complémentarités. Ce n’est pas une question de sexe mais de personne !»

«C’est juste une question de sensibilité finalement et la sensibilité appartient à tout le monde ! » renchérit Émilie Ipotesi, d’Orthophonie Académie. Son compagnon Julien Regeard lui apporte sentiment de sécurité et soutien moral dans ses aventures. Le cadre qu’il lui offre est certes une qualité yang, mais Julien est aussi très à l’écoute, ce qui, de ses propres mots, est plutôt yin. Vincent résume cette pensée commune : «Pour moi, il n’y a pas d’entrepreneuriat féminin ou masculin. On a tous les mêmes chances. Ce qui ressort, ce sont les caractères.» et «l’envie d’entreprendre», conclut Sandra.
Lætitia CECCALDI

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