Tourisme industriel. La Savonnerie du midi : l’authentique savon de Marseille a la cote

Publié le 9 novembre 2022 à  12h41 - Dernière mise à  jour le 13 décembre 2022 à  11h42

Marseille et ses environs ont compté jusqu’à 129 savonneries. Aujourd’hui il en reste trois dans la cité phocéenne rassemblées dans l’UPSM (L’Union des Professionnels du Savon de Marseille). La Savonnerie du midi est de celle-là. Labellisée entreprise du patrimoine vivant en 2020, elle perpétue la tradition du vrai savon de Marseille, cuit au chaudron. Pas d’école pour devenir un maitre savonnier, le savoir-faire se transmet uniquement in situ. Découverte à travers le musée de l’entreprise, ouvert en 2018.

Franck Chauvet maître savonnier surveille le chaudron d'où naîtra le savon de Marseille  (Photo Joël Barcy)
Franck Chauvet maître savonnier surveille le chaudron d’où naîtra le savon de Marseille (Photo Joël Barcy)
La visite de la la Savonnerie du midi s'effectue en une heure par les bons soins de Aude Besset (Photo Joël Barcy)
La visite de la la Savonnerie du midi s’effectue en une heure par les bons soins de Aude Besset (Photo Joël Barcy)

« Ça ne fait pas mal à la peau »

Cet après-midi-là, durant les vacances de la Toussaint, ils sont une cinquantaine de touristes à rejoindre le musée de la Savonnerie du midi, en deux groupes. Une manière de découvrir le patrimoine local que les jeunes générations ne connaissent pas. Aube Besset guide les troupes. Entre questions au public et devinettes pour les enfants l’histoire du savon est passée en revue. « Aujourd’hui les jeunes se lavent avec du savon liquide alors le savon de Marseille… rien que l’odeur quand on arrive dans la salle des chaudrons ça les impressionnent », commente Aube. «Il y en a même qui disent que ça pue. Alors je leur dis non. On aime ou on n’aime pas. C’est une odeur forte… mais en tout cas cela ne fait pas mal à la peau». Le public découvre plein de choses, la composition du savon, comment on le cuit, les tampons pour la publicité. «Ce qui surprend les visiteurs c’est que cela existe encore, à l’ancienne. Qu’il existe des maître savonniers. Que le métier se transmet de génération en génération. Qu’il n’existe pas d’école d’apprentissage». L’enthousiasme conduit souvent les touristes à repartir avec deux barres de savon. «Ils les découpent au fil de l’année. Blanche pour le linge et verte pour la toilette », explique encore Aube Besset.

Aude Besset

Goût et texture

Un savon cela ne s’improvise pas. Comme un bon cuisinier le maître savonnier doit vérifier sa texture, le goûter. Il faut aussi le surveiller «Comme le lait sur le feu», indique Franck Chauvet le maître savonnier qui vient de former deux apprentis. «On a cinq chaudrons à surveiller en même temps. Il faut faire attention sinon le savon peut déborder. Alors Il faut vite arrêter la vanne de chauffe voire ajouter de l’eau salée pour le faire tomber». Il faut environ une semaine pour fabriquer un chaudron de savon avec ses 4 ingrédients : des huiles végétales, l’huile d’olive (70%), l’huile de coprah ou coco (30%) pour la saponification, du sel, de la soude et de l’eau. Rien d’autre. Ensuite les fameuses cinq étapes conduites par le maître savonnier «L’empâtage, le relargage, la cuisson, le lavage et la liquidation», décrit Franck Chauvet, heureux de concourir à la sauvegarde d’un pan du patrimoine industriel de Marseille.

Franck Chauvet

Reportage Joël BARCY La visite guidée dure une heure. Elle s’effectue sur réservation sur musee@savonneriedumidi.fr ou tél : 04 91 60 54 04 6 La Savonnerie du midi – 72, rue Augustin Roux – Marseille (15e) – Plus d’info:savonneriedumidi.fr 

Diaporama Joël Barcy

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